Mamy Diouma Sow ©Megane Mongeon
Retombées positives générales
Avec la passion de ses 17 ans, Mamy Diouma Sow veut créer un monde meilleur. Qu’elle s’engage dans l’action climatique ou qu’elle aide les familles démunies de son quartier, une même énergie l’habite. Rencontre avec une jeune ministre de l’environnement inspirante et déterminée.
Par Mégane Mongeon, 16 ans
Jeune journaliste en environnement Sors de ta bulle – Cohorte 2022
Mamy Diouma Sow s’implique pour inverser le cours des changements climatiques : « Je sais qu’on est capable de le faire si on s’y met tous ensemble », affirmait-elle quand on s’est rencontrées à Québec à l’automne dernier. Depuis trois ans, la Montréalaise s’investit dans l’action climatique au sein du Conseil national des jeunes ministres de l’environnement (CNJME; voir encadré).
Avec des jeunes de 12 à 17 ans d’un peu partout au Québec, elle réalise des projets, comme la rédaction d’un guide sur le zéro déchet publié en 2021 et la préparation d’une conférence présentée devant une centaine de jeunes lors du Sommet jeunesse sur les changements climatiques, auquel j’ai moi-même pu assister.
Son déclic pour l’environnement s’est produit en voyant la pollution autour de son arrêt d’autobus. « Je voyais l’accumulation de déchets, et ça me dégoûtait, explique Mamy. Je ramassais tout le temps derrière les gens et je me suis demandé ce que je pourrais faire pour qu’il y en ait moins, et pas juste autour de mon arrêt de bus, partout au Québec. »
Mamy a commencé par s’engager dans son école avec le Comité Action Verte. Elle a motivé et mobilisé les élèves pour la cause des changements climatiques, notamment en les encourageant à venir manifester avec elle. « Se mobiliser est tout aussi important que l’école, souligne-t-elle. C’est tout aussi notre futur. Car sans futur, on n’a pas besoin d’aller à l’école. » C’est dans ce même comité qu’elle a entendu parler de Sors de ta bulle, la campagne de mobilisation derrière le CNJME. Interpellée par la mission, elle n’a pas hésité à se joindre à l’aventure.
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Se défaire du regard des autres
Pourtant, Mamy n’a pas toujours été aussi fonceuse : la timidité l’a arrêtée à de nombreuses reprises lorsqu’elle était plus jeune. « Dès le primaire, je pensais déjà aux changements climatiques, mais je ne voulais pas le dire, car j’avais peur que les gens trouvent que je suis trop écologique. » Ce sont ses amies qui l’ont poussée à se dégêner et à ne pas craindre le ridicule. « Garder ça en tête m’aide vraiment à véhiculer ce que je veux dire sans avoir peur qu’on me juge, explique celle qui adore maintenant parler en public. Je pense que tout le monde devrait avoir cette capacité [de se défaire du regard des autres], car c’est ce qui forme un caractère. »
L’altruisme de Mamy ne s’arrête pas à l’environnement. Élève de l’école secondaire Daniel-Johnson, dans le quartier de Pointe-aux-Trembles, à Montréal, elle contribue aussi à contrer les inégalités sociales avec son projet des sacs essentiels contenant des denrées alimentaires et des produits d’hygiène. Elle aide ainsi plusieurs familles démunies et personnes en situation d’itinérance à Montréal. « Il faut avoir une vue différente pour aller vers elles et leur venir en aide et pour être solidaire avec elles, les voir en tant qu’humains, respecter leur dignité et qui elles sont, car tout le monde devrait être traité de manière égale et avoir ce même respect », avance celle qui aimerait devenir psychiatre en milieu carcéral.
C’est avec beaucoup d’espoir que Mamy voit l’avenir. « Dans 20 ans, j’espère que tous les pays du monde essaieront de faire du mieux qu’ils peuvent pour contrer les changements climatiques. On veut une Terre qui resplendisse et des jeunes qui soient contents d’y vivre, et pour ça, il faut vraiment aider la planète, la faire revivre », soutient Mamy, fière de son implication.
Elle souhaite d’ailleurs encourager les élèves de son école à aller dans la nature pour les sensibiliser à la protection de notre territoire. « S’ils voient la beauté et la splendeur du Québec, ils vont vouloir protéger la nature comme moi, je veux la protéger », précise-t-elle les yeux pleins d’ambition.
Le Conseil national des jeunes ministres en environnement (CNJME), c’est quoi?
Tout comme le Laboratoire des jeunes journalistes en environnement, le CNJME est une initiative de Sors de ta bulle, une campagne de mobilisation jeunesse sur les changements climatiques pour les jeunes des écoles secondaires du Québec de la Fondation Monique-Fitz-Back (FMFB). Chaque année, depuis cinq ans, un groupe de jeunes est élu lors du Sommet jeunesse sur les changements climatiques pour former le CNJME. Ensemble, ils et elles participent à des campagnes de sensibilisation et d’autres projets touchant l’enjeu climatique.
L’expérience de rédaction de Mégane
J’ai adoré rencontrer Mamy lors de mon passage à Québec pour une rencontre avec le Laboratoire des jeunes journalistes en environnement. Elle m’a beaucoup inspirée avec ses paroles pleines de sagesse et elle m’a motivée à continuer à agir pour contrer les changements climatiques.
