S’il y a bien une tradition que l’on maintient, rassemblements ou pas, c’est cuisiner en masse dans le temps des Fêtes. Mais seriez-vous prêts à réveillonner différemment, à la santé du climat?
Notre défi vous paraît insurmontable? Lisez quand même ce qui suit, vous pourriez être surpris. Recettes végés pour slaquer un peu sur la viande, produits locaux et de saison pour limiter les transports, trucs pour moins gaspiller : vous verrez, ce n’est pas si compliqué et, on vous le promet, vos papilles seront ravies!
1. Réglez l’épineuse question de la tourtière
Le combat fait rage depuis des décennies, mais osons poser LA question qui peut fâcher à Noël : tourtière du Lac-Saint-Jean, pâté à la viande ou cipaille? Comme si nous n’étions pas assez divisés, les Saguenéens en rajoutent avec la tourtine : un hybride entre la tourtière et la poutine. Peu importe votre allégeance, vous pouvez rendre votre classique du temps des Fêtes meilleur… pour le climat! Il suffit de le cuisiner avec de la viande provenant d’éleveurs locaux. Quand vous achetez des produits d’ici, vos morceaux de viande émettent moins de gaz à effet de serre (GES) que leurs équivalents qui parcourent des milliers de kilomètres dans un camion réfrigéré.
Par où commencer pour trouver de la viande locale? Passez par les petits producteurs. S’il n’y en a pas à côté de chez vous, repérez les certifications Agneaux de Charlevoix, Porc du Québec et Bœuf Québec chez le boucher comme à l’épicerie.
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2. Ne restez pas dans les patates!
Les patates pilées sont un incontournable du souper de Noël. Le défi : sortir des sentiers battus en mettant d’autres légumes racines à l’honneur. Soyez aventureux en cuisinant « de saison », car ce n’est pas le choix qui manque : betteraves, carottes, céleris-raves, rabioles, rutabagas, oignons, panais, patates douces et navets.
Pourquoi se donner du trouble, me direz-vous? Parce que les légumes d’été que nous consommons en hiver, comme la laitue, les tomates et les poivrons, sont souvent importés et, donc, transportés sur des milliers de kilomètres. Sinon, ils poussent ici dans des serres qu’il faut chauffer, bien souvent au mazout ou au gaz naturel.
3. Rassasiez les carnivores
Dinde, jambon et même agneau occupent une place de choix le 25 décembre sur les tables québécoises. Quel que soit votre choix cette année, sachez qu’il aura un impact considérable sur le bilan des émissions de GES de votre repas. La viande rouge – comme le bœuf et l’agneau – est celle qui émet le plus de GES. Entre dinde et jambon, c’est la volaille qui a le plus faible impact avec 322 g d’équivalent CO2 (pour un kilo de viande) contre 487 g pour la même quantité de porc.
Cela dit, rappelez-vous qu’on va fêter en petites bulles cette année. Une dinde, c’est long à manger si on n’est que deux à la partager. Prévoyez donc ce que vous ferez avec les restes : remplir votre congélo, faire des dons aux amis ou à la famille ou encore tester l’iconique recette de sandwich à la dinde de la télésérie américaine Friends : le moist maker.
4. Pimpez votre pain-sandwich
Après l’aspic, roi du buffet des Fêtes des années 1960, le pain-sandwich demeure un classique kitsch dont on ne se lasse pas (moi en tout cas!). Surprenez votre monde en lui donnant une nouvelle twist cette année : laissez tomber la viande et optez pour une création unique… et végé!
On a pensé à tout pour vous. Commencez par remplacer l’étage de salade aux œufs par des pois chiches, l’étage au jambon par une garniture de lentilles et la salade de poulet par le tofu magique de Loonie. Après, il ne reste plus qu’à enrober votre création de fromage à la crème ou de Cheez Whiz. (Un point boni si vous choisissez un fromage à tartiner orange éclatant d’origine locale comme celui de la Fromagerie Boivin.)
5. Prenez un ti verre de bière mes minous
Pensez aux microbrasseries, microdistilleries et vignobles du Québec. En achetant de l’alcool d’ici, vous encouragez de petites entreprises et vous diminuez vos émissions de GES en limitant les transports. Et tant qu’à découvrir de nouveaux produits, priorisez des entreprises qui font de l’économie circulaire, comme le gin Norkotié de Baie-Comeau, dont les aromates, après distillation, sont récupérés par une autre entreprise qui fabrique des produits pour le corps.
Conseil d’ami : allez-y, découvrez toute la diversité des alcools produits au Québec, mais n’oubliez pas de boire quand même de l’eau de temps en temps. Ça rendra la gueule de bois du lendemain plus supportable.
6. Tirez-vous une bûche
Soyons honnêtes : il n’y a pas grand-chose qui accote les bûches full crémage de Vachon. Ça tombe sur le cœur, mais on dirait qu’on ne peut pas s’arrêter d’en manger. Le next best thing après s’être sucré le bec, c’est toutefois d’opter pour une vraie bûche, ou plutôt un arbre entier en achetant des crédits carbone. Ces arbres que vous contribuez à planter emmagasinent le carbone (le fameux « C » du CO2), ce qui permet de compenser une portion de vos GES. Rien de mieux pour alléger son bilan climatique et commencer l’année du bon pied!
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Cet article a initialement été produit par Unpointcinq pour TOUGO.
Cet article a initialement été publié le 20 décembre 2020.