Dossier spécial : Détox vestimentaire , partie 1

« Magasiner des vêtements était une manière de m’évader du quotidien »

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Valérie Simard, journaliste à La Presse, autrice du livre Une année de détox vestimentaire. ©Karina Lepage
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Retombées positives générales

Dans son livre Une année de détox vestimentaire, Valérie Simard, journaliste à La Presse, se lance un défi audacieux : ne rien acheter de neuf pendant un an. Ce jeûne vestimentaire, loin d’être une simple privation, a finalement mené à une remise en question profonde de ses habitudes de consommation et de son rapport à la mode.

L’essai brosse un portrait accablant de l’industrie de la mode, en soulignant son impact environnemental désastreux et ses pratiques sociales néfastes. À travers les quelque 180 pages du livre, Valérie Simard décortique notamment les rouages de la fast fashion, un système qui incite à la surconsommation de vêtements bon marché.

Pour compenser l’achat de linge neuf (et réussir son grand défi), l’autrice explore différentes solutions comme le marché du seconde main, les échanges de vêtements et encore leur réparation.

Pouvez-vous me raconter un peu comment votre projet est né?

J’ai toujours eu une sensibilité à l’environnement, mais la mode a longtemps été dans mon angle mort. Au fil des années, à travers mon travail de journaliste, j’ai compris l’impact écologique qu’avait l’industrie des vêtements sur la planète. J’ai commencé à me poser des questions sur ma propre consommation et, de là, est née l’idée d’une démarche journalistique et personnelle. Je voulais mieux comprendre notre rapport à la surconsommation, et je me suis dit qu’un défi comme ça (un an sans vêtements neufs) pourrait m’amener des pistes de réflexion intéressantes.

Vous dites au début de votre livre que ce n’est pas un instrument de culpabilisation. C’était important pour vous de le nommer?

Oui, et ça m’a accompagné tout au long de mon travail. On le sait qu’en abordant des sujets environnementaux, il faut faire attention de ne pas sonner moralisateur, les gens n’aiment pas se faire donner la leçon. C’est facile de pointer du doigt les consommateurs et les individus, mais en fait, c’est un système complet qui est fautif. L’approche de mon livre est individuelle (la consommation de vêtements), mais le problème abordé est collectif (la production de vêtements).

Avant de commencer le défi d’un an sans achats de linge neuf, aviez-vous des craintes?

J’avais quelques appréhensions avant de commencer. Je redoutais le côté pratique de la chose : qu’est-ce que je ferais si mon collant se déchirait alors que j’étais en route vers un événement? Il s’agissait de craintes plus anecdotiques qu’autre chose. Mais avec le recul, c’était surtout un défi psychologique.

Parlons-en. Quelles sont les principales difficultés que vous avez éprouvées en cours de route?

Parmi les difficultés, il y avait l’aspect récompense, le fait d’utiliser la consommation pour se féliciter de quelque chose, s’encourager d’une certaine manière. Pour moi, aller magasiner dans les commerces de mon quartier la fin de semaine, c’était une manière de prendre un break, de m’évader de mes obligations personnelles et professionnelles.

En parlant à des psychologues, je me suis demandé pourquoi je ressentais ce sentiment de manque là. C’était lié à l’apport de dopamine que peut nous procurer l’achat de vêtements. J’ai dû en quelque sorte me déprogrammer et briser certaines habitudes. Ç’a été un des grands défis.

©leslibraires.ca

Avez-vous découvert des aspects inattendus de l’industrie de la mode au cours de votre recherche?

J’ai appris énormément sur l’industrie des vêtements de seconde main. Même s’il y a des avantages certains à la consommation de vêtements usagés, comme le fait d’économiser et de donner une deuxième vie à ses morceaux, je me suis vite aperçue qu’il y avait une propension à répéter les mêmes comportements de surconsommation. Le marché de seconde main et le marché primaire sont interreliés et finissent parfois au même endroit (dans des dépotoirs). Même avec le regain de popularité des friperies, ces dernières années, la production de vêtements neufs n’a pas été réduite. Tout ça s’additionne.

Est-ce que vous conseillez aux gens de faire une détox comme ça, ne serait-ce que pour la réflexion qui l’accompagne?

Oui, absolument, mais peut-être pas une année complète, je suis consciente que ce n’est pas possible pour tout le monde. C’est une occasion en or de prendre du recul, d’avoir un regard critique sur notre consommation de vêtements et sur le système qui l’entoure. Ça permet aussi de découvrir d’autres modes de consommation, que ce soit des échanges de linge ou la réparation de vêtements.

Après tout ce processus d’introspection, comment a évolué votre rapport à la consommation de vêtements?

J’ai acheté cinq ou six morceaux depuis la fin du défi. J’ai choisi des morceaux de qualité, durables et dans la mesure du possible locaux. Ma consommation de vêtements est plus réfléchie, je mise sur la qualité et je m’assure d’entretenir mon linge pour augmenter sa durée de vie. L’autre aspect que je retiens est le fait de choisir des morceaux intemporels et classiques. Tout ce qui est tendance, éphémère finit toujours par prendre la poussière dans ma garde-robe. Je vais chercher la dopamine, dont on parlait plus tôt, en faisant de bons choix. Ce sentiment est beaucoup plus… durable!

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