4 arguments massues pour reconsidérer notre autosolisme

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On l’entend souvent, il faut réduire collectivement et individuellement notre dépendance à l’automobile, car elle est la principale cause d’émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec. Bien qu’il soit très connu, cet argument environnemental n’est pas particulièrement efficace. Selon certaines études, il influencerait les choix de mobilité de seulement 30 % de la population. De plus, même lorsqu’on est motivé à réduire notre empreinte sur le climat, il est facile au quotidien de rationaliser notre utilisation de l’auto en se disant que c’est juste un déplacement de quelques kilomètres, qu’on n’a pas d’autres options ou encore qu’on fait tout plein d’autres gestes bons pour l’environnement, alors ça compense! Pourtant, l’impact est considérable : choisir de vivre sans voiture est le geste le plus important qu’on puisse faire individuellement pour réduire notre incidence sur le climat.

Au-delà de l’argument environnemental, quels sont les autres problèmes liés à l’auto et quels sont les bénéfices de son utilisation moindre, voire de son abandon? En d’autres mots, quels autres arguments pourraient vous motiver à réduire la place de la voiture dans votre vie?

1. Ça coûte cher!

Si vous possédez une voiture, savez-vous exactement combien elle vous coûte par année en additionnant les paiements mensuels, l’essence, les frais d’immatriculation, les assurances, les réparations et même les contraventions reçues? Alors que les frais de transport sont le deuxième poste de dépenses des ménages après l’habitation, totalisant 10 200 $ par an en moyenne, CAA rapportait que deux Canadiens sur trois ignorent ce que leur coûte leur véhicule. Moins l’utiliser, choisir une voiture électrique ou, mieux, se débarrasser d’un de ses véhicules peut alléger beaucoup notre budget. Ça permet ainsi de libérer de l’argent pour dépenser dans nos commerces locaux, de voyager au Québec ou d’investir dans des projets et entreprises socialement responsables qui contribueront à la société québécoise, plutôt que d’envoyer nos dollars aux manufacturiers automobiles et aux pétrolières.

2. Pour la santé

Sur le plan personnel, adopter non seulement les transports actifs (marche, vélo), mais aussi le transport en commun ou un mix de modes de transport pour ses déplacements quotidiens est bénéfique pour la santé, notamment en réduisant les risques d’obésité et de maladies diverses.

Le transport actif (lorsqu’il est sécuritaire) a aussi un effet positif sur notre santé mentale en diminuant notre niveau de stress, en augmentant notre productivité et en améliorant notre bien-être général. Des bénéfices qu’on retire même de l’utilisation du transport collectif, qui permettrait, en plus, d’augmenter la cohésion sociale au sein de nos communautés!

Ce qui est vrai pour les adultes l’est encore plus pour les enfants. Se rendre à l’école à pied ou à vélo, accompagné ou de façon indépendante, plutôt que sur le siège passager contribue au bien-être physique, psychologique, cognitif, social et économique des jeunes, alors que le trafic automobile est la source de la majorité des impacts négatifs. En conduisant nos enfants à l’école en auto, on contribue à rendre l’environnement autour des écoles moins accueillant et moins sécuritaire pour tous les enfants, les privant ainsi des bénéfices mentionnés ci-dessus.


Laisser l’auto au garage pour un déplacement, c’est s’éviter de tourner en rond pour trouver une place de stationnement et s’éviter son pénible déneigement après une tempête en hiver. Jérôme Laviolette

3. Moins de frustration

Réduire son utilisation de l’auto en solo ou décaler ses déplacements, c’est réduire sa contribution à la congestion et à tous les problèmes qui en découlent (perte de temps et d’argent, gaspillage d’essence, stress, frustration, etc.). Laisser l’auto au garage pour un déplacement, c’est s’éviter de tourner en rond pour trouver une place de stationnement et s’éviter son pénible déneigement après une tempête en hiver. Ne pas posséder de voiture, c’est également réduire à néant le risque de contravention pour avoir oublié de la changer de côté de rue. En gros, réduire son autosolisme permet de s’épargner une bonne dose de frustration inutile.

4. Pour le bien-être des autres

Un argument qu’on entend moins souvent est celui des conséquences de nos choix de mobilité sur les autres. En réduisant l’usage de la voiture en ville, on contribue à la réduction de la pollution sonore, qui affecte la quiétude et la santé psychologique, ainsi que la pollution de l’air, qui contribue, elle, aux risques de maladies respiratoires. Cela participe aussi à l’apaisement de notre quartier, à le rendre plus sécuritaire, ce qui permet par exemple à davantage d’enfants de jouer dans la rue en plus de favoriser l’utilisation des transports actifs par tous. En somme, on améliore notre qualité de vie collective et, en plus, on contribue à l’effort collectif de réduction des répercussions des transports sur le climat.

Conjuguer ces arguments avec notre réalité quotidienne rend le changement de comportement difficile, car nous sommes tous captifs à divers degrés de l’automobile. Je vais donc conclure ce billet avec quelques questions pour alimenter votre processus de changement. Si posséder une voiture est une nécessité pour vous, demandez-vous à chaque déplacement : Est-il essentiel? Puis-je le faire en covoiturage, en transport en commun, à vélo ou à pied? Est-ce que je peux le faire à une autre heure? Si vous possédez une voiture que vous utilisez très peu, dressez une liste des avantages et des inconvénients, comparez les coûts avec un abonnement à l’autopartage et rappelez-vous ce qui suit : lorsqu’on a une voiture, on a tendance à l’utiliser; en avoir une de moins, c’est moins de tentations de s’en servir!

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01 mars 2021 - Jérôme Laviolette, Spécialiste de notre dépendance individuelle et collective à l'auto

On l’entend souvent, il faut réduire collectivement et individuellement notre dépendance à l’automobile, car elle est la principale cause d’émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec. Bien qu’il soit très connu, cet argument environnemental n’est pas particulièrement efficace. Selon certaines études, il influencerait les choix de mobilité de seulement 30 % de la population. De plus, même lorsqu’on est motivé à réduire notre empreinte sur le climat, il est facile au quotidien de rationaliser notre utilisation de l’auto en se disant que c’est juste un déplacement de quelques kilomètres, qu’on n’a pas d’autres options ou encore qu’on fait tout plein d’autres gestes bons pour l’environnement, alors ça compense! Pourtant, l’impact est considérable : choisir de vivre sans voiture est le geste le plus important qu’on puisse faire individuellement pour réduire notre incidence sur le climat.

Au-delà de l’argument environnemental, quels sont les autres problèmes liés à l’auto et quels sont les bénéfices de son utilisation moindre, voire de son abandon? En d’autres mots, quels autres arguments pourraient vous motiver à réduire la place de la voiture dans votre vie?

1. Ça coûte cher!

Si vous possédez une voiture, savez-vous exactement combien elle vous coûte par année en additionnant les paiements mensuels, l’essence, les frais d’immatriculation, les assurances, les réparations et même les contraventions reçues? Alors que les frais de transport sont le deuxième poste de dépenses des ménages après l’habitation, totalisant 10 200 $ par an en moyenne, CAA rapportait que deux Canadiens sur trois ignorent ce que leur coûte leur véhicule. Moins l’utiliser, choisir une voiture électrique ou, mieux, se débarrasser d’un de ses véhicules peut alléger beaucoup notre budget. Ça permet ainsi de libérer de l’argent pour dépenser dans nos commerces locaux, de voyager au Québec ou d’investir dans des projets et entreprises socialement responsables qui contribueront à la société québécoise, plutôt que d’envoyer nos dollars aux manufacturiers automobiles et aux pétrolières.

2. Pour la santé

Sur le plan personnel, adopter non seulement les transports actifs (marche, vélo), mais aussi le transport en commun ou un mix de modes de transport pour ses déplacements quotidiens est bénéfique pour la santé, notamment en réduisant les risques d’obésité et de maladies diverses.

Le transport actif (lorsqu’il est sécuritaire) a aussi un effet positif sur notre santé mentale en diminuant notre niveau de stress, en augmentant notre productivité et en améliorant notre bien-être général. Des bénéfices qu’on retire même de l’utilisation du transport collectif, qui permettrait, en plus, d’augmenter la cohésion sociale au sein de nos communautés!

Ce qui est vrai pour les adultes l’est encore plus pour les enfants. Se rendre à l’école à pied ou à vélo, accompagné ou de façon indépendante, plutôt que sur le siège passager contribue au bien-être physique, psychologique, cognitif, social et économique des jeunes, alors que le trafic automobile est la source de la majorité des impacts négatifs. En conduisant nos enfants à l’école en auto, on contribue à rendre l’environnement autour des écoles moins accueillant et moins sécuritaire pour tous les enfants, les privant ainsi des bénéfices mentionnés ci-dessus.


Laisser l’auto au garage pour un déplacement, c’est s’éviter de tourner en rond pour trouver une place de stationnement et s’éviter son pénible déneigement après une tempête en hiver. Jérôme Laviolette

3. Moins de frustration

Réduire son utilisation de l’auto en solo ou décaler ses déplacements, c’est réduire sa contribution à la congestion et à tous les problèmes qui en découlent (perte de temps et d’argent, gaspillage d’essence, stress, frustration, etc.). Laisser l’auto au garage pour un déplacement, c’est s’éviter de tourner en rond pour trouver une place de stationnement et s’éviter son pénible déneigement après une tempête en hiver. Ne pas posséder de voiture, c’est également réduire à néant le risque de contravention pour avoir oublié de la changer de côté de rue. En gros, réduire son autosolisme permet de s’épargner une bonne dose de frustration inutile.

4. Pour le bien-être des autres

Un argument qu’on entend moins souvent est celui des conséquences de nos choix de mobilité sur les autres. En réduisant l’usage de la voiture en ville, on contribue à la réduction de la pollution sonore, qui affecte la quiétude et la santé psychologique, ainsi que la pollution de l’air, qui contribue, elle, aux risques de maladies respiratoires. Cela participe aussi à l’apaisement de notre quartier, à le rendre plus sécuritaire, ce qui permet par exemple à davantage d’enfants de jouer dans la rue en plus de favoriser l’utilisation des transports actifs par tous. En somme, on améliore notre qualité de vie collective et, en plus, on contribue à l’effort collectif de réduction des répercussions des transports sur le climat.

Conjuguer ces arguments avec notre réalité quotidienne rend le changement de comportement difficile, car nous sommes tous captifs à divers degrés de l’automobile. Je vais donc conclure ce billet avec quelques questions pour alimenter votre processus de changement. Si posséder une voiture est une nécessité pour vous, demandez-vous à chaque déplacement : Est-il essentiel? Puis-je le faire en covoiturage, en transport en commun, à vélo ou à pied? Est-ce que je peux le faire à une autre heure? Si vous possédez une voiture que vous utilisez très peu, dressez une liste des avantages et des inconvénients, comparez les coûts avec un abonnement à l’autopartage et rappelez-vous ce qui suit : lorsqu’on a une voiture, on a tendance à l’utiliser; en avoir une de moins, c’est moins de tentations de s’en servir!

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