La belle option de voyager ici!

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Parc national de la Jacques-Cartier à Québec.
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03 juin 2020 - Kim Lavack, Chroniqueur

Dernièrement, j’ai fait pour vous un tour d’horizon des habitudes qu’on a prises depuis le début du confinement et qu’on ferait bien de garder si on veut soigner le climat. En voici une autre qu’on pourrait adopter si ce n’est pas déjà fait : voyager au Québec.

Faut se parler du voyage en avion qu’on ne fera pas cette année. De toute évidence, pour un temps, nos plans de grandes aventures à l’international vont devoir rester sur le rond de poêle arrière. Ça fera pas de tort d’économiser du gaz d’avion et, heureusement, on n’est pas en reste pour ce qui est des endroits merveilleux. Ici, de la beauté, il y en a au kilomètre et c’est chez nous.

Au risque de me répéter, on est chanceux au Québec, on a autant de beau monde que de place et si vous voulez pas voir de monde, on a de la place!

Pour tâter le terrain du périple made in QC, j’ai fait appel à un bon ami, le grand spécialiste du voyage Stéphane Tellier (alias le Bourlingueur). On vous suggère ici quelques parcours pour combler vos besoins d’aventure ou de farniente, selon le type d’expérience que vous recherchez. Et, par la bande, de belles options pour limiter votre empreinte sur notre beau climat, tout en profitant de la belle météo.

Bien sûr, informez-vous des dates de réouverture des activités avant de partir… 

Commençons par se faire des jambes!

Vous aviez prévu de faire une grande randonnée au Népal ou d’user vos semelles sur l’un des chemins de Saint-Jacques en Europe? Pourquoi ne pas aller marcher sur un de nos chemins de Compostelle à nous? Par exemple, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, le sentier Notre-Dame – Kapatakan, qui s’étend sur plus de 200 kilomètres entre Rivière-Éternité et le sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes à Lac-Bouchette. Une belle occasion de découvrir les beautés du fjord du Saguenay et les charmes des villages de la région. Comptez de 10 à 14 jours pour le faire au complet, bien que rien ne vous y oblige. Rendez-vous sur le site internet du sentier pour plus d’information. Vous y trouverez tous les détails sur l’hébergement, y compris les endroits où monter votre tente. Une belle façon d’encourager l’économie locale et de réduire votre empreinte écologique.

Source photo: Facebook, sentier Notre-Dame Kapatakan

Après avoir frôlé le mystique, pourquoi ne pas terminer votre périple en allant tenter le diable?

Si l’idée vous plaît, rendez-vous à Baie-Éternité, dans le parc national du Fjord-du-Saguenay, où vous attend la via ferrata L’Odyssée. Idéale pour les mordus d’adrénaline! Perché dans les hauteurs du fjord, ce parcours ferré offre six heures de sentier avec des prises naturelles, un pont suspendu de 85 m et des vues spectaculaires.

Après ce séjour au Saguenay, croyez-moi, vous allez avoir les jambes mortes et le cœur plein.

Pour deux Sherbrookois, un aller-retour à Katmandou, c’est 5,32 tonnes d’équivalent CO2 rejetées dans l’atmosphère, voiture jusqu’à l’aéroport de Montréal et vol compris. Pour l’aller-retour à Baie-Éternité en bagnole, on réduit ça à 0,22 tonne d’équivalent CO2. On épargne donc plus de 5 tonnes de gaz à effet de serre en troquant le Népal pour le Saguenay.

Ozark?

Vous avez trippé sur la série de Netflix et vous vouliez aller voir ça le sud du Missouri? Ou c’est le charme des Catskill dans l’État de New York qui vous attire depuis que vous avez revu Dirty Dancing en confinement? Pendant qu’on aime bien ça nous autres, traverser la frontière pour les vacances, nos voisins du sud font souvent l’inverse et plusieurs le font en direction de Tremblant. Pourquoi? Parce que c’est l’fun! Pis c’est chez nous, alors pourquoi pas en profiter? C’est pas juste pour les joueurs de hockey pis les Américains ce coin-là!

Parc national du Mont-Tremblant (Source : Sepaq.ca - Crédit: Steve Deschênes)

La région offre une panoplie d’activités digne de n’importe quelle destination touristique internationale! Des plans d’eau en veux-tu, en v’là – avec des belles plages, des terrains de golf de fou, de la randonnée à n’en plus finir, de l’escalade, de l’équitation, des beaux campings – sauvage ou moins – tout seul ou pas, on peut descendre la Rouge bien calé dans une trippe ou filer sur la Diable en kayak. Vous savez pas nager? Pas de problème : parquez votre char et allez pédaler dans le parc linéaire Le P’tit Train du Nord, une voie cyclable accessible à toute la famille. C’est une bonne façon de découvrir les Laurentides. Si les 234 km de cette ancienne voie ferrée mythique, qui traverse la région du sud au nord, ne suffisent pas à vos mollets, poussez jusqu’à Rouyn!

Rendu au soir vous pourrez en jaser longtemps avec vos muscles sur le bord d’un petit feu.

En incluant le cycle de vie des deux moyens de transport, faire le trajet de Saint-Jérôme à Mont-Laurier en vélo plutôt qu’en auto permet d’éviter l’émission de 3,8 kg d’équivalent CO2! Découvrir une région à vélo, c’est donc gagnant pour les cuisses… et pour le climat!

Lire aussi : Mollets contre moteur

Vous vouliez vous la jouer œnologue?

Ah, traverser la grande mare pour aller savourer boustifaille et bons vins chez nos cousins. Sans parler des paysages pittoresques de la France… Vous me voyez venir avec mes grosses bottines à pieds joints dans le raisin? 

Source photo: La Route des vins Brome-Missisquoi. Crédit photo: Julien Payette-Tessier

Eh oui, pourquoi ne pas parcourir la route des vins du Québec pour y découvrir nos vignerons qui s’évertuent à produire des petits vins magiques, par exemple dans les Cantons de l’Est et en Montérégie! Sans oublier les producteurs de cidre et les nombreux brasseurs de bière de la région. Vous vouliez acheter plus de produits québécois? C’est votre chance!

Il y a la route des vins de l’Estrie, qui passe par Saint-Joachim-de-Shefford, Béthanie, Melbourne et North Hatley, ou le circuit dit « Le triangle » entre Dunham, Frelighsburg et Stanbridge East. Profitez des belles routes sinueuses pour découvrir ces magnifiques paysages à vélo! Pour tout savoir, c’est par ici, par ou encore ici.   

Sortez votre stylo et notez ça : le Bic!

Une autre région qui regorge de choses à voir et à faire à chaque détour : le Bas-Saint-Laurent. Votre genre, c’est quoi? Paysages grandioses? Le parc national du Bic offre des splendeurs à couper le souffle et une panoplie d’activités. Charme bucolique? Gâtez-vous avec une escale dans l’un des plus beaux villages du Québec : Kamouraska.

LIRE AUSSI: Le développement durable, c’est rassembleur au Kamouraska

 

Et si l’envie du large vous prend, il n’y a qu’à prendre le traversier à Rivière-du-Loup pour continuer votre périple jusqu’à Tadoussac. Les campings là-bas ne vous décevront pas : il y a pire que de se réveiller en regardant passer des baleines! En revenant, un arrêt à Baie-Saint-Paul s’impose. Vous pourriez même y laisser la voiture et embarquer dans Le train de Charlevoix, pour un petit trajet aller-retour des plus charmants, que ce soit vers Québec ou La Malbaie.

Dans le baluchon…

Vous comprenez bien qu’on pourrait continuer longtemps comme ça. Des îles de la Madeleine à la Côte-Nord, en passant par l’Abitibi, tout vaut le détour… ou presque. Bien sûr, on n’est pas en train de dire que de descendre en camion de Rouyn à Gaspé n’a pas d’impact sur le climat. Mais ça reste qu’il y en a pas mal moins qu’un vol Montréal-Rome! 

En camion Ford F-150, qui n’est pas des plus économes, l’aller-retour de Rouyn à Gaspé libère 1,24 tonne de CO2 dans l’atmosphère. C’est moins de la moitié des 3 tonnes qu’émet un voyage Montréal-Rome en avion.

Imaginez si tous ceux et celles qui s’envolent tous les ans décidaient de voyager, ne serait-ce qu’une année sur deux, au Québec. Petit à petit… petit train va loin. Une idée comme ça.

Maintenant, si t’en es déjà rendu à planifier tes congés d’hiver, il ne me reste plus qu’à t’inviter à lire cet article de Simon Diotte : Mon suit de ski, ma brosse à dents