Coups de pédale pour le climat

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©Simon Diotte
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13 mai 2024 - Simon Diotte, Coureur des bois dans l'âme

Panorama Cycles a trouvé deux façons originales de faire sa marque dans l’univers ultra-compétitif du vélo : concevoir des vélos hors route de qualité et prendre de solides engagements climatiques. Portrait d’une microentreprise qui ne sacrifie pas ses valeurs, malgré la petitesse de ses moyens.

Dans le monde du vélo d’aventure, qui regroupe les montures qui invitent à sortir des chemins bitumés, Panorama Cycles se bâtit une solide réputation. Non seulement pour la qualité et l’originalité de ses deux roues, mais aussi pour ses engagements climatiques. Car le fondateur de l’entreprise, Simon Bergeron, met tous les efforts possibles pour réduire son empreinte environnementale, malgré les défis que ça représente pour une microentreprise dont le personnel ne compte que trois personnes.

« Quand j’ai cofondé Panorama en 2015, la tendance verte prenait de l’ampleur en plein air, notamment chez les fabricants d’articles de sport comme Patagonia, mais dans l’univers du vélo, les fabricants étaient à la traîne, ce qui est encore le cas aujourd’hui », affirme cet ingénieur mécanique de formation, maintenant seul pilote au guidon de son entreprise.

Chose certaine, Panorama Cycles, qui assemble ses vélos à Granby, dans les Cantons-de-l’Est, ne veut pas suivre le même modèle. « Dès la rédaction de notre plan d’affaires, on avait prévu des politiques climatiques », rappelle ce père de famille de 41 ans. Elles sont mises en place quelques années plus tard, quand l’entreprise prend de l’expansion et commence à avoir les moyens de ses ambitions.

Première mission : diminuer l’impact environnemental de ses activités. Une des solutions consiste à limiter au maximum l’utilisation d’emballage plastique pour l’expédition de vélos. « On privilégie le carton, plus facilement recyclable et à moindre impact », explique Simon Bergeron. Quelques rembourrages à bulle en plastique subsistent par nécessité, mais ils sont issus de matière recyclée.

©Simon Diotte

Autre initiative verte : Panorama a conclu une entente avec C7 composites afin de recycler ses résidus de composites (carbone/époxy) qui proviennent principalement de la fabrication de ses prototypes. C7 est une entreprise montréalaise qui se spécialise dans le recyclage des thermodurcissables, matière qui aboutit généralement dans les sites d’enfouissement.

Panorama Cycles se targue aussi de fabriquer des vélos polyvalents et résistants, dont chaque modèle coche un ensemble de besoins. « On souhaite éviter la surconsommation de vélos pour chaque usage », explique Louise Philipovitch, responsable de marque. Par exemple, son vélo de gravier tout en carbone Katahdin est un tout-en-un. Sa légèreté le rend apte aux courses sur gravier, sa géométrie maximise le confort pour de longues sorties et ses ancrages tiennent les bagages en place pour les voyages de cyclocamping dans l’arrière-pays. Conclusion : pas besoin d’un deuxième vélo, pour un mode de vie plus sobre en carbone.

Compenser dans la mesure de ses moyens

En 2021, Panorama Cycles, a surpris le monde du vélo en annonçant avoir obtenu une certification carboneutre pour l’année 2020. Il s’agissait, à l’époque, de la première entreprise du genre à être certifiée carboneutre par Climate Neutral, un organisme américain qui n’accorde son sceau qu’aux compagnies qui compensent 100 % de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). « Avec leur appui technique, j’ai mesuré la totalité de nos émissions de GES en 2020. Celles-ci provenaient principalement de la fabrication de nos cadres de vélo, qui sont faits en acier et en carbone », précise Simon Bergeron.

À cette époque, le cycliste-entrepreneur compense ces émissions grâce à l’achat de crédits carbone. Mais cette dépense a des conséquences financières importantes pour l’entreprise, encore en démarrage. « C’était toutefois la solution la plus simple pour réduire notre impact climatique, car il demeure impossible de fabriquer des vélos sans générer des GES », soutient Simon Bergeron, qui habite à Bromont.

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La réalité est toute simple : les cadres de vélo en carbone sont fabriqués en Chine, où le charbon constitue la principale source d’énergie, ce qui produit beaucoup de GES. Quant aux cadres en acier, moins polluants et recyclables, ils proviennent du manufacturier Reynolds, en Angleterre, compagnie centenaire qui a pris récemment des engagements climatiques. « Ce qui est de bon augure pour l’avenir », pense Simon Bergeron. Par exemple, Reynolds s’approvisionne en matière première auprès de fournisseurs qui prennent le virage de l’énergie renouvelable.

Face à la réalité financière post-pandémique, Panorama Cycles a dû renoncer à la certification carboneutre en 2022. La raison : l’explosion du prix des crédits carbone. « En 2021, on payait 5 $ la tonne. Aujourd’hui, c’est six fois plus cher. Je n’aurais pas pu continuer sans compromettre la santé financière de mon entreprise », regrette-t-il.

Malgré ce rétropédalage, Panorama Cycles compense toujours une partie de ses émissions de GES depuis 2022, dans la mesure de ses moyens.

Ce fabricant de biclous promeut aussi le plein air de proximité, notamment à travers son blogue et ses parcours de « bikepacking », une façon de voyager en camping dans les grands espaces. Pas besoin de prendre l’avion pour vivre l’aventure. Elle nous attend dans notre cour arrière. Vive les voyages actifs et le slow travel!

©Simon Diotte

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