Transport ou logement? Comment ne pas perdre au change

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19 avril 2021 - Olivier Roy-Baillargeon, Consultant en aménagement du territoire et mobilité durable

Dis-moi où tu vis et je te dirai comment tu te déplaces.

Si tu habites dans les quartiers centraux, tu paies peut-être bien cher pour te loger, mais tu as la chance de pédaler jusqu’au boulot, et tes enfants peuvent se rendre à l’école à pied.

Si ta maison en rangée neuve est située dans une banlieue TOD (pour transit-oriented development ou aménagement axé sur le transport collectif), elle t’a certes coûté plus cher que l’unifamiliale du beau-frère, mais tu peux t’arrêter faire tes emplettes en marchant vers la gare.

Si la pandémie t’a fait déguerpir si loin que tes plus proches voisins sont des vaches et des lapins, tu n’as probablement pas le choix de te déplacer en auto – même si elle est électrique.

Les banques, qui financent les prêts hypothécaires et les prêts auto, le savent depuis que la voiture et la banlieue ont proliféré : moins on paie pour se loger, plus on dépense pour se déplacer. La recherche confirme également la réciproque : plus les ménages investissent sur leur prêt hypothécaire, moins ils gaspillent pour posséder un véhicule stationné 95 % du temps.

Or les grandes villes d’Amérique du Nord sont aux prises avec une grave crise d’abordabilité du logement. Par surcroît, la pandémie a fait exploser les prix du foncier et les loyers. Le Québec n’a pas été épargné. Résultat : les ménages à faible revenu n’ont plus les moyens de vivre près d’une gare ou d’une station de métro, et les premiers acheteurs sont forcés de s’éloigner à des distances démesurées pour accéder à la propriété.

Forcés de conduire pour aller travailler, étudier ou magasiner, ils s’achètent un véhicule additionnel et dépensent ainsi près de 10 000 $ par année pour un bien de consommation voué à se déprécier à un rythme effréné, plutôt que d’épargner ou d’investir sur leur propriété.

Depuis le début de la crise du logement, il y a une dizaine d’années, le parc automobile québécois croît plus de deux fois plus rapidement que la population, et les émissions de gaz à effet de serre en transport augmentent au rythme auquel elles devraient diminuer.

En somme, tout le monde y perd au change.

Or dans les pays où l’on accroît massivement l’offre de logements abordables dans les quartiers dotés d’une forte accessibilité, tant à pied, à vélo et en métro qu’en auto, les ménages jouissent d’une bien meilleure qualité de vie et ils contribuent au quotidien à alléger le bilan carbone de la collectivité, plutôt que de l’alourdir bien malgré eux.

Je vous ai invité en mars à faire connaître aux élus qui vous représentent vos aspirations quant à l’avenir de notre territoire afin qu’elles soient reflétées dans la Stratégie nationale dont le gouvernement du Québec se dotera l’année prochaine. Voilà un chantier auquel il est grand temps de nous attaquer collectivement : emboîtons le pas à l’administration de Joe Biden et levons les barrières réglementaires qui nous empêchent de loger convenablement notre population.

Faisons-lui épargner en transport ce qu’elle pourra investir dans son milieu et sa qualité de vie. La banquette arrière d’une voiture ne sera jamais un lit douillet.

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