Des fruits frais à cueillir en ville

Une femme cueille une pomme
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Cerises, amélanches, prunes, poires, pommes, raisins, etc., certaines de nos villes abondent en arbres fruitiers. À travers la province, différents collectifs de citoyens s’assurent que ces ressources locales sont récoltées et redistribuées. Direction le jardin des religieuses de la Cité-des-Hospitalières, au pied du mont Royal à Montréal.

Texte et photos: Laura Martinez

Derrière les imposants murs de pierre du monastère se cache un verger d’environ 50 arbres fruitiers. Certains pommiers, entourés de gratte-ciel d’un côté et de la Montagne de l’autre, sont même centenaires. Malgré le temps maussade, les bénévoles du collectif Les Fruits Défendus sont ravis de pouvoir entrer dans ce jardin secret.

Le Jardin des religieuses de la Cité-des-Hospitalière
Le Jardin des religieuses de la Cité-des-Hospitalière

Cela fait maintenant 10 ans que les religieuses font appel au collectif montréalais de cueillette urbaine créé en 2010 et chapeauté par le Santropol Roulant. « Au départ, les religieuses cultivaient des aliments pour nourrir leur communauté [et les patients de l’Hôtel-Dieu], explique la coordinatrice du projet, Simone Chen. Aujourd’hui, les dernières religieuses utilisent le jardin [dont la ville de Montréal est devenue propriétaire en 2019] pour se promener. »

Femme portant une caisse

À cause du manque de connaissances ou de matériel ou devant l’énorme quantité de fruits à récolter, les arbres plantés en ville par d’anciens propriétaires sont souvent délaissés, raconte Simone Chen, tout en faisant le tour du verger.

« Quand ton petit poirier de quelques années te fait une vingtaine de poires, tu ne veux pas les partager. Mais, après, lorsque tu en as 300, ton voisin et les écureuils te rendent service quand ils viennent en manger », illustre la cofondatrice de La Place Commune, Geneviève Boulay, qui a décidé en 2019 de donner un coup de pouce au collectif des Fruits Défendus en engageant Simone Chen comme coordinatrice.

Homme sur tracteur qui discute

Au jardin de la Cité-des-Hospitalières, c’est Richard Archambault qui entretient le terrain. « Vous pouvez prendre toutes les pommes. Par contre, les religieuses aimeraient garder une partie des raisins », dit le jardinier, heureux que les fruits du verger soient récoltés. Comme à chaque sortie, un tiers de la récolte revient aux bénévoles, un tiers au propriétaire et un tiers à la population locale par l’entremise d’un organisme communautaire.

Des initiatives de cueillettes solidaires à travers le Québec

Récoltes oubliées (Sorel-Tracy, Montérégie)
Les Fruits Partagés (Rimouski, Bas-Saint-Laurent)
Les Butineurs (Lac-Saint-Jean-Est, Saguenay)
Les Fruits Rescapés (Chicoutimi, Saguenay)
Maski Récolte (Maskinongé, Mauricie)
Artha-Récolte (Arthabaska, Centre-du-Québec)

Cueillette de pommes

« On pourrait commencer par trier les pommes à terre », propose Simone Chen à la cheffe de cueillette, Maïté Neumeister. L’idée est de conserver les plus belles pour les bénévoles et de jeter au pied de l’arbre celles qui sont abîmées. « Quand on reviendra dimanche, on n’aura plus qu’à ramasser les nouvelles pommes tombées », ajoute la coordinatrice, qui profite de ces deux jours de récolte pour former de nouveaux chefs de cueillette.

Ramassage de pommes

« Cette année, on a une douzaine de chefs de cueillette actifs, ce qui n’est pas assez pour tout ce qu’on a à récolter dans les centaines de propriétés inscrites [265 en août 2022] », précise Simone Chen, tout en supervisant la future cheffe de cueillette Lydie Guissou. Un peu plus loin, Luca Fournier s’entraîne à saisir des pommes avec un cueille-fruit télescopique.

« Tout ce qu’on fait est en réponse aux crises qu’on vit actuellement. La mobilisation citoyenne [par le biais du collectif des Fruits Défendus] sert à créer une culture de solidarité pour avoir un système alimentaire qui est à la fois écologique et social », explique Simone Chen en rassemblant les pommes abîmées au pied de l’arbre.

« L’une des choses qu’on peut faire [pour limiter les changements climatiques] en tant qu’individu, c’est planter des arbres, les entretenir et valoriser les aliments qui viennent de ces arbres », poursuit la cueilleuse de 25 ans, qui depuis deux ans apprend à greffer, tailler et traiter les arbres fruitiers, en collaboration avec le Verger Pépinière Bord-du-Lac.

Lutter contre les changements climatiques avec ses arbres fruitiers

En plus d’offrir des fruits frais et locaux aux citadins et de favoriser la biodiversité, la plantation et l’entretien d’arbres fruitiers contribuent à réduire le nombre d’îlots de chaleur et à capter les émissions de gaz à effet de serre (GES), affirme le gouvernement du Québec sur son site, qui propose des trucs et astuces pour s’initier à l’arboriculture en ville.

Vitrail

« On essaye aussi d’encourager les chefs de cueillette à ramener les fruits récoltés en vélo cargo », explique Simone Chen en traversant le monastère avec une caisse de raisin dans les bras. « Mais ça ne marche pas pour tout le monde ni pour tous les sites de cueillette. » D’ailleurs, en raison des travaux, c’est dans sa fourgonnette qu’elle rapportera les fruits à un organisme communautaire, La Place Commune cette fois.

Raisin récolté dans un panier

En deux jours, la vingtaine de bénévoles a récolté 99 kg de raisins – dont un tiers a été offert à la cuisine des religieuses – et 267 kg de pommes. Une troisième cueillette a même dû être organisée pour prélever l’abondante récolte!

Les bienfaits pour le climat des collectifs de cueillette urbaine

– Réduction du gaspillage de fruits et légumes, responsable au Québec d’environ un demi-million de tonnes d’équivalent CO2
– Valorisation et redistribution de fruits frais locaux, non traités
– Diminution de l’impact carbone lié au transport de fruits importés
– Captation du carbone et îlots de fraîcheur générés par les arbres fruitiers en santé

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