Une formation pour propulser l’agriculture durable au Saguenay

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Anabel avec son neveu Éloi et son père Mario devant un champ de luzerne. ©Guillaume Roy
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09 novembre 2022 - Guillaume Roy, Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Pour outiller la centaine d’agriculteurs qui ont adhéré à son Pacte agricole durable, la coopérative Nutrinor a conçu une formation destinée aux experts-conseils en agronomie. L’objectif : aider les agriculteurs à s’engager dans des pratiques plus durables, notamment en réduisant leur bilan carbone.

En 2020, les propriétaires de la ferme laitière Jéritin, à Saint-Bruno, qui compte 130 vaches en lactation, n’ont pas hésité un instant à signer le Pacte agricole durable Nutrinor (PADN). « On applique déjà plusieurs principes d’agriculture durable et, pour nous, c’était naturel d’embarquer là-dedans parce qu’on est conscient de la responsabilité environnementale d’une entreprise comme la nôtre », mentionne Annabel Tremblay, 23 ans, qui souhaite prendre la relève de la ferme familiale avec sa sœur au cours des prochaines années. « On veut améliorer le bien-être des employés, des animaux, tout en améliorant la rentabilité et l’environnement pour être plus attrayant. »

Selon cette dernière, les consommateurs sont de plus en plus conscientisés sur les produits qu’ils consomment et ils veulent qu’on les renseigne sur le bien-être des animaux, les pratiques durables et la provenance des aliments.

La famille Jéritin, Éloi, Mario, Josée, Marc-Olivier, la petite Florence, Sandrine et Annabel.
La famille Jéritin, Éloi, Mario, Josée, Marc-Olivier, la petite Florence, Sandrine et Annabel. ©Guillaume Roy

Dans le cadre du PADN, la coopérative a notamment lancé, en 2021, une gamme de produits laitiers avec le concept de traçabilité Nutrinor, qui permet de savoir dans quelles fermes le lait a été produit et la date de traite des vaches. Les sceaux « Agriculture durable » et « Vaches en liberté » ont aussi fait leur apparition sur plusieurs produits pour informer les consommateurs.

La ferme Jéritin fait justement partie des entreprises agricoles qui ont opté pour l’élevage des vaches en liberté dans l’étable – et dans les prés en été – lorsque des robots de traite ont été installés en 2017. Depuis ce temps, les vaches se promènent où bon leur semble et elles vont se faire traire quand ça leur dit. Fini le temps où le producteur devait obligatoirement se lever à cinq heures du matin. Comme toutes les données sont disponibles sur un téléphone intelligent, une alerte retentit lorsqu’un problème est décelé ou qu’une vache est malade.

Pour conserver la fertilité des sols de manière durable, la famille Jéritin aimerait améliorer la rotation des cultures et ajouter des cultures intercalaires pour réduire l’érosion, indique Annabel Tremblay.

Afin d’atteindre de tels objectifs, les producteurs ont toutefois besoin de l’aide d’experts-conseils en agronomie. « Cet accompagnement est nécessaire pour rendre nos pratiques encore plus durables », ajoute-t-elle.

La Ferme Jéritin teste une nouvelle méthode de conservation du foin dans de long tuyau plutôt que dans de petites balles emballées.
La Ferme Jéritin teste une nouvelle méthode de conservation du foin dans de long tuyau plutôt que dans de petites balles emballées. ©Guillaume Roy

Une formation sur mesure

Les agronomes et techniciens en agronomie ont déjà de bonnes connaissances en agriculture durable, mais Nutrinor souhaite en faire encore plus pour mieux les outiller. « On voulait leur offrir des formations, mais il n’y avait rien d’adapté pour l’agriculture durable », souligne Chantale Bélanger, vice-présidente au domaine Agriculture chez Nutrinor.

C’est ainsi qu’est venue l’idée de concevoir une formation sur mesure, élaborée avec les experts de l’Université Laval, pour créer l’Académie des experts-conseils en agriculture durable. « C’est une formation de 60 heures qui sera offerte à nos 16 experts-conseils, en plus de la formation continue obligatoire qu’ils doivent déjà suivre », ajoute cette dernière. Le rôle de l’expert-conseil est d’accompagner les producteurs et de formuler des recommandations pour améliorer les pratiques et le rendement.

L’Académie a été lancée cet automne avec des cours d’agroéconomie. Suivront ensuite des activités de formation sur le bien-être animal et l’agriculture de précision, explique Xavier Desmeules, coordonnateur d’opérations à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval. En ce qui a trait à la lutte aux changements climatiques, c’est l’agriculture de précision qui contribuera à réaliser les plus grands gains. « Les technologies permettent de déterminer exactement où doit se faire la fertilisation, dit-il. Ça permet de réduire la quantité de fertilisants utilisés et tous les gaz à effet de serre associés à la production, au transport et à l’épandage. » Pour la deuxième année de formation, un module sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables est sur la planche à dessin, ajoute ce dernier.

Des vaches laitières à la ferme Jéritin. ©Guillaume Roy
Vaches à la ferme Jéritin, à Saint-Bruno
Un aperçu du processus de traite automatisé. ©Guillaume Roy

On applique déjà plusieurs principes d’agriculture durable et, pour nous, c’était naturel d’embarquer là-dedans parce qu’on est conscient de la responsabilité environnementale d’une entreprise comme la nôtre.
Annabel Tremblay, 23 ans, fille des propriétaires de la ferme laitière Jéritin, à Saint-Bruno.

Selon Richard Blackburn, agronome et expert-conseil chez Nutrinor, ces activités de formation aideront les producteurs à en faire plus pour limiter l’empreinte carbone de leurs activités. « On applique déjà la démarche de développement durable au quotidien [dans l’accompagnement des agriculteurs], mais avec plus d’outils, on pourra en faire encore plus », dit-il. Finances, conservation des sols, pesticides moins nocifs, santé mentale des travailleurs et bien-être animal sont tous des aspects interreliés qui sont à considérer lorsqu’on conseille les producteurs qui nous nourrissent. « Les 111 fermes qui ont adhéré au Pacte agricole durable nourrissent plus de 3000 personnes », affirme-t-il.

Xavier Desmeules remarque pour sa part que le rôle des agronomes continue d’évoluer et de se transformer pour répondre aux besoins de la population. « Les enjeux environnementaux et les technologies transforment les lois et le métier », explique-t-il, en faisant notamment allusion à la traçabilité et au bilan carbone des aliments.

La nouvelle Académie des experts-conseils en agriculture durable suscite par ailleurs énormément d’intérêt chez plusieurs acteurs du secteur agricole de la région.

« Plusieurs entreprises veulent en faire partie et ils nous demandent de faire des présentations sur le sujet », soutient Chantale Bélanger, soulignant qu’un vent de changement souffle sur le monde agricole.

L’agriculture durable…

… rend des services à la société tels les services écologiques, la captation du carbone, l’agrotourisme, l’horticulture ornementale et l’occupation du territoire.

… respecte les écosystèmes (sols, eau et air).

… assure le bien-être, tant physique que mental, des exploitants agricoles et des travailleurs du secteur, ainsi que des consommateurs.

Source : Ordre des agronomes du Québec

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