Devenir père peut-il aider à passer à l’action climatique?

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©Evgeny Atamanenko / shutterstock
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Retombées positives générales

19 juin 2021 - Simon Diotte, Coureur des bois dans l'âme

L’arrivée d’un enfant bouleverse bien des choses. Et si cet événement incitait les nouveaux papas à adopter de bons gestes pour le climat? Le lien est loin d’être évident, parfois, c’est même l’inverse qui se produit. Pourtant, utiliser la paternité comme levier à l’action climatique n’est pas une idée folle. Unpointcinq s’est penché sur la question.

Le Sherbrookois Hugo Barry a toujours été préoccupé par l’environnement, mais cet enjeu n’était pas nécessairement sa priorité absolue. « J’avais d’autres chevaux de bataille, comme l’indépendance du Québec et la justice sociale », raconte ce psychologue en milieu scolaire.

Lorsqu’il est devenu père, toutefois, ses priorités ont changé, pendant qu’en parallèle, les rapports environnementaux, notamment ceux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), se faisaient de plus en plus alarmants. « J’ai 43 ans. Quand mon fils qui a actuellement 6 ans aura le même âge, il vivra dans un monde métamorphosé. À travers lui, la crise environnementale devient une réalité bien plus concrète », témoigne-t-il.

Cette perspective angoisse ce père de famille jusqu’à perturber son sommeil. Il n’était donc plus possible, pour lui, de ne rien faire. Il est passé à l’action en révisant son mode de vie pour l’adapter à ses convictions. Moins de viande rouge, plus d’achats locaux et plus de transport actif font maintenant partie de ses habitudes. « Je fais même mon Costco à vélo », dit-il avec une pointe de fierté.

J’ai 43 ans. Quand mon fils qui a actuellement 6 ans aura le même âge, il vivra dans un monde métamorphosé. À travers lui, la crise environnementale devient une réalité bien plus concrète.
Hugo Barry, papa d’un garçon de 6 ans

En plus de ces gestes individuels, il a aussi décidé de se joindre au groupe Parents pour le climat. « Mon implication permet de me sentir mieux et apaise mon sentiment d’impuissance », dit le cofondateur de la branche sherbrookoise de cette organisation naissante, qui vise à mobilier les parents afin de relever le défi climatique.

Pas plus actifs, mais plus sensibilisés

Est-ce que Hugo Barry représente le papa typique, qui veille à assurer un avenir meilleur pour sa progéniture? Malheureusement, non. Les études sont assez claires : il existe peu de corrélation entre le passage à l’action climatique et le fait de donner la vie. Bien au contraire, l’arrivée d’un enfant entraîne plutôt une diminution des attitudes et comportements environnementaux! La raison : les parents ont tendance à combler les besoins immédiats et ont moins de temps et d’énergie pour prioriser certains choix écoresponsables. Résultat : ils achètent une plus grosse voiture, déménagent dans une maison plus grande en banlieue, utilisent moins les transports en commun, etc.

Si les papas ne passent pas nécessairement à l’action, ils sont quand même plus préoccupés par les changements climatiques que les hommes qui n’ont pas d’enfants, indique une étude suédoise. Règle générale, ce sont cependant les femmes qui sont plus préoccupées par les changements climatiques, même avant de devenir mères, concluent plusieurs études. Selon le Baromètre de l’action climatique, élaboré par le Laboratoire de l’action climatique, ce sont surtout les femmes, les personnes ayant des enfants et les 55 ans et plus qui sont les plus susceptibles de poser des gestes pour le climat.

Montrer ce que différents modèles de pères font pour lutter contre les changements climatiques, ça envoie le message que ce sont des comportements valorisés et adoptés dans l’entourage des individus ciblés.
Pénélope Daignault, professeure au Département d’information et de communication de l’Université Laval

Papas modèles recherchés

Comment faire pour changer la donne? Pénélope Daignault, professeure au Département d’information et de communication de l’Université Laval, s’intéresse aux stratégies du changement de comportement. Selon elle, Hugo Barry et ses semblables font partie de la solution. « Pour convaincre les pères d’agir pour le climat, il peut être pertinent de recourir à divers modèles de pères qui témoignent de leur engagement à l’égard du climat et de la manière dont cet engagement a évolué depuis leur paternité. Ils peuvent agir comme leaders d’opinions, notamment auprès d’hommes pour qui l’action climatique n’est pas perçue comme suffisamment masculine. Des études montrent que pour plusieurs hommes, afficher une identité pro-environnementale est une atteinte à leur masculinité », fait remarquer cette universitaire.

Le comportement des pairs est un des plus importants facteurs d’influence de l’action climatique, selon Pénélope Daignault. « À cet égard, montrer ce que différents modèles de pères font pour lutter contre les changements climatiques, ça envoie le message que ce sont des comportements valorisés et adoptés dans l’entourage des individus ciblés. »

Dis papa, et si on passait à l’action climatique?

Une autre façon de sensibiliser les pères, c’est de passer par leurs enfants. En effet, une étude américaine a montré que les enfants qui suivent des cours sur les conséquences des changements climatiques influencent ensuite leurs parents. La raison : les parents tiennent davantage compte des arguments de leurs rejetons, car ils ne les voient pas comme des adversaires idéologiques. Il faudrait profiter de ce cheval de Troie dans les familles!

Preuve que ça marche, Stéphane Beaudet, 47 ans, se remet constamment en question en prenant en considération l’opinion de ses enfants de 11 et 12 ans. « En 2019, nous sommes partis en famille pour un long voyage en Europe, pendant lequel nous avons pris 11 fois l’avion. À notre retour, mon fils Jules nous a fait remarquer que c’était très polluant comme façon de voyager. Il avait complètement raison et, depuis, nous avons décidé de rationaliser grandement nos déplacements aériens », témoigne ce Rosemontois, qui est devenu également végétarien, autant pour la planète que pour sa santé.

L’éducation environnementale, ça se fait dans les deux sens!

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