« Cette année, j’ai magasiné dans mon propre garde-robe »

Kim Marois
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Kim Marois, lectrice d'Unpointcinq et participante du défi Détox vestimentaire. ©Anaïs Fleury
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Retombées positives générales

Je suis ce qu’on pourrait appeler une typique millénariale-écoconsciencieuse-en-perpétuelle-quête-de-sens. Je gosse. Je suis consciente des mille privilèges qui me permettent d’avoir assez d’espace mental pour réfléchir à l’impact de mes choix de consommation. Cela étant dit, j’achève une expérience que j’ai trouvée pas pire le fun : j’ai passé une année sans acheter de vêtements.

Par Kim Marois, participante du défi Détox vestimentaire

Ce n’est plus un secret pour grand-monde : l’industrie du vêtement est la plus polluante mondialement, après celle du pétrole. Je m’arrête ici pour la mise en contexte; entre autres dossiers sur le sujet, la journaliste Valérie Simard de La Presse a écrit plusieurs articles intéressants qui font le tour de la question, si jamais.

Pour faire mon petit bout de chemin et contribuer à la solution davantage qu’au problème (la perpétuelle quête de sens, hein), j’ai adopté il y a quelques années l’habitude de privilégier l’achat de vêtements de seconde main (et oui, il y a aussi l’achat local, la location, l’échange, etc., qui sont d’autres options intéressantes). Spoiler alert : les patterns de surconsommation finissent par nous rattraper, même sur le marché du seconde main. Pour une occasion spéciale (disons un mariage où je voulais être particulièrement cute), je pouvais chercher une robe d’une marque X sur une plateforme en ligne de seconde main et me rendre compte que j’étais en train d’encourager la surconsommation de vêtements neufs d’une personne qui avait commandé la même robe en deux tailles pour être sûre que ça lui fasse. J’ai déchanté.

Inspirée par le défi Détox vestimentaire d’Unpointcinq, j’ai décidé de passer un mois sans acheter de vêtements, puis finalement d’étirer ça sur une année. À la suggestion de Clémence – cofondatrice d’Unpointcinq et maman à l’école de mes enfants –, je me suis plongée dans le témoignage de mon expérience. Que j’ai aimée, pour vrai! Mais je pense que c’est parce que j’avais certaines conditions gagnantes en place, que j’essaie de rassembler ici.

Ça m’a amenée à « magasiner » dans mon propre garde-robe : Je pense que je peux dire que j’avais la chance d’avoir déjà « trouvé mon style » avant de débuter le défi (demandez-moi pas de le décrire, par contre 😉). Ce qui fait que, somme toute, c’était assez agréable de piger parmi mes morceaux et de les mixer. De plus – j’ose à peine le dire parce que je sais bien qu’il faut avoir les moyens d’avancer de telles sommes –, le fait d’avoir quelques pièces de qualité, notamment de designers locales, a fait toute une différence. Pour quelques classiques, comme un beau pantalon noir, par exemple, le cost per wear devient franchement ridicule (encore une fois, quand on a les moyens de l’acheter au départ, bien sûr).

J’ai plus que jamais utilisé mes tableaux Pinterest : Répliquer les looks enregistrés sur Pinterest est mon astuce numéro 1 pour éviter le fameux « j’ai rien à mettre ». Il y a plein de looks enregistrés au fil de temps que je n’avais pas pris la peine d’essayer avant l’année qui vient de passer, parce que hein, quand on a un nouveau vêtement, pourquoi se casser le bécyk à être créative avec ses « vieux vêtements »? Je conseille, pour créer des tableaux de looks vestimentaires, de choisir des images : 1) que vous trouvez sincèrement belles (ça a l’air nono, mais il faut vraiment faire « wow c’est beau et c’est vraiment moi » plutôt que suranalyser pour voir si ça met de l’avant une tendance de l’heure); 2) qui montrent des vêtements proches de ce que vous possédez déjà; 3) qui présentent des personnes avec une silhouette semblable à la vôtre (pas de chance de dire « ouin, mais sur moi ça ne tombe pas pareil »).

J’ai pu éliminer la tentation de l’instantanéité des achats en ligne (voyons voir si ça durera) : Ai-je besoin de dire que les « livraisons express » de ce monde sont un problème environnemental qui s’ajoute à celui de la production de vêtements? Pas d’achat de vêtements, pas de livraison. Faire d’une pierre deux coups, comme on dit. Lorsque j’aurai besoin d’un nouveau vêtement à la fin de mon défi, je compte bien me déplacer en boutique pour prendre le temps d’essayer, de toucher le tissu, d’analyser les coutures, etc. Je comprends que c’est un privilège d’habiter dans une grande ville plutôt qu’une région moins bien desservie en termes de boutiques, toutefois.

J’ai redoublé d’efforts pour prendre soin de mes vêtements et les raccommoder au besoin : Ça rend fière de sauver un morceau qu’on aime du dépotoir (parce que c’est là qu’il va finir si vous donnez votre vêtement troué à un organisme qui recueille les dons). Avec un petit coffre à couture de rien et quelques tutoriels, ce n’est pas sorcier du tout. J’ai quand même acheté des chaussettes, bien sûr. (Je dis bien sûr, mais ça reste plate en titi qu’une paire de chaussettes soit trouée en moins d’un an… Et avoir l’inconfort d’un reprisage sous le pied? Non merci!)

Je l’avoue, mon travail étant lié au monde de l’activité physique, ça passe très bien de faire mes rencontres virtuelles en leggings et en hoodie, question d’être prête pour ma course du midi. Probablement que si j’avais eu à porter des looks business chics 5 jours sur 7, j’aurais trouvé ce défi beaucoup plus difficile. J’ai hâte de m’acheter un nouveau jean, par contre. En fait, j’ai constaté que mes jeans ont été achetés dans des modèles « tendance » et que ce n’est pas toujours l’idéal pour des petits looks passe-partout au bureau. (Coup de théâtre! Les tendances ne sont pas nécessairement passe-partout! 😉)

Finalement, je peux dire que dans mon cas bien personnel, une fois la décision prise de mettre la switch consommation à off, je n’ai pas été trop tentée de céder au marketing omniprésent, particulièrement sur le Web. Honnêtement, juste ça – se dire qu’on est hors de cette mascarade pour un bout –, ça fait du bien.

Je disais en intro que je gosse… En fait, c’est que je trouve qu’il est si facile de tomber du côté obscur de la bien-pensance. Je ne sais plus quand il est préférable de parler ou de se taire, d’analyser ou d’arrêter de trop penser. Mon but, comme tout humain, c’est d’abord le bonheur, tsé. Alors, je me fais un devoir d’être le plus souvent possible dans la bonne humeur, malgré mes convictions pas-toujours-commodes-dans-une-discussion-autour-d’une-raclette. Et si ce témoignage peut permettre à certaines personnes d’être en symbiose avec leurs valeurs, et ce, dans la bonne humeur, alors je serai contente. Bonne réflexion (ou pas)!

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