En famille sans voiture, ou presque

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©Phillippe Terrier
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En ville, en banlieue ou en région, il est possible de faire un usage minimal de la voiture, voire de s’en passer, même si on a des enfants. Tout est question d’organisation, de motivation et de conviction, comme le montrent les portraits de ces quatre familles.

En ville, c’est plus facile

Parents de Paul-Émile, 15 ans, et d’Adélie, 11 ans, Mélanie Mailhot et Philippe Terrier vivent en plein cœur de Montréal, dans le quartier Rosemont, et ils n’ont jamais possédé de voiture. Il y a 10 ans, le père de Mélanie était même prêt à leur donner son véhicule, mais ils ont refusé son offre pour éviter de se donner « du trouble » : stationnement, pelletage, entretien, alouette!

« Cela nous permet de faire beaucoup plus de déplacements actifs, à pied et à vélo, dit Mélanie. Par exemple, avant la pandémie, mon conjoint, qui enseigne à l’École de technologie supérieure, se rendait au travail à vélo, un trajet de 15 km aller-retour. » Aujourd’hui, confinement oblige, le couple est en télétravail, sans être inactif pour autant!

Les déplacements actifs sont depuis longtemps intégrés à leur mode de vie. À un point tel que c’est aussi de cette façon qu’ils prennent leurs vacances. À l’été 2020, ils ont fait le tour du lac Saint-Jean à vélo, en famille, en empruntant la Véloroute des bleuets. Un voyage de 500 km où ils ont savouré les paysages au rythme de la jeune Adélie.

Le couple a accès à une voiture au besoin. « Nous sommes abonnés à Communauto depuis près de 20 ans, et il arrive que des amis nous prêtent leur voiture pour des fins de semaine », indique Mélanie.

La maman se souvient toutefois d’une époque où ne pas avoir de voiture était plus difficile. « Pendant huit ans, j’ai travaillé loin de la maison, à Pointe-aux-Trembles, relate-t-elle. Je passais de deux heures et demie à trois heures par jour en transport en commun. J’ai songé à cette époque à m’acheter une voiture, mais mon salaire ne me le permettait pas. »

Le couple est conscient qu’il est plus facile de se passer de voiture en ville. « On a tout proche de la maison, explique Mélanie. On fait tout à pied ou en vélo. Et quand les enfants étaient plus jeunes, on les amenait en poussette à la garderie. »

Depuis huit ans, le couple fait même du vélo l’hiver et leur fils s’y est mis lui aussi cette année pour se rendre à l’école, située à 3,5 km de la maison. Il le fait encore un jour sur deux, car il aime arriver à destination « dynamisé », dit-il.

Mélanie, grande coureuse, et Philippe, cycliste aguerri, comptent bien poursuivre ce mode de vie actif longtemps, car cela ne leur apporte que du bonheur.

La cycliste militante banlieusarde

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Annik Préfontaine amène ses filles à la garderie au moyen d’une remorque accrochée à son vélo. ©Christian Rondeau

Sur la Rive-Sud de Montréal, à Longueuil, Annik Préfontaine effectue la majorité de ses déplacements à vélo ou à pied depuis cinq ans. Mère de fillettes de 2 ans et 4 ans et d’un garçon de 7 mois, elle possède une voiture électrique, mais ne l’utilise qu’en cas de nécessité.

Été comme hiver, elle amène ses filles à la garderie au moyen d’une remorque accrochée à son vélo, un trajet de 4 km aller-retour. L’hiver dernier, elle s’est équipée d’un vrai vélo d’hiver, avec un pneu clouté à l’avant et un pneu à crampons à l’arrière.

Ancienne Montréalaise, Annick affirme avoir déménagé en banlieue pour assurer une meilleure qualité de vie à ses enfants. Elle et son conjoint voulaient aussi que leur nouveau lieu de résidence leur permette de se déplacer facilement en transport actif et que le transport en commun y soit bien organisé. 

Il faut dire qu’Annick adore faire du vélo. « C’est bon pour la santé et, l’hiver, ça permet de se réapproprier la saison. En plus, c’est économique, car je n’ai pas besoin de me procurer une passe de bus », souligne-t-elle.

Comme son conjoint est en télétravail et elle, en congé de maternité, c’est surtout elle qui amène les filles à la garderie et va les chercher ensuite. Elle a la chance d’habiter près d’une piste cyclable en site propre (c’est-à-dire à l’écart de la circulation automobile), qu’elle emprunte pour la plupart de ses déplacements. « Je trouve cela plus sécuritaire. En bordure de rue, je suis plus craintive parce que les automobilistes passent souvent trop près de mon vélo et de la remorque. »

L’hiver, la piste est déblayée par la Ville, mais après une chute de neige, il peut arriver qu’elle soit impraticable pendant quelques jours. « Après une bordée, je ne suis pas toujours certaine de pouvoir prendre mon vélo. Cela ajoute un caractère imprévisible à la chose », raconte Annick qui milite depuis quelque temps pour qu’il y ait à Longueuil un vrai réseau hivernal comme celui qui existe à Montréal.

Une certaine qualité de vie

En Outaouais aussi, il est possible de vivre sans voiture. Cécile Lecoq, qui habite le secteur Aylmer de Gatineau, en est la preuve vivante. Elle et son conjoint Yann Okoumba, qui ont deux garçons de 7 ans et 10 ans, se sont départis de leur voiture il y a deux ans.

« En février 2019, nous avons eu un accident et notre voiture a été déclarée perte totale, raconte-t-elle. Nous avons décidé de ne pas en racheter une. Cela nous coûtait cher pour le peu d’usage que nous en faisions. »

Le couple s’est alors abonné à Communauto et s’est procuré un vélo-cargo électrique, très utile pour transporter en sécurité leurs jeunes enfants. Yann s’est aussi acheté une trottinette électrique qu’il utilise à l’occasion.

Avant même de faire le choix de vivre sans voiture, Cécile était déjà sensibilisée aux impacts environnementaux de la voiture individuelle puisqu’elle travaille à la Société de transport de l’Outaouais (STO). Quand elle et Yann se sont installés à Aylmer, il y a 10 ans, ils souhaitaient vivre dans un endroit bien desservi par le transport en commun et proche de toutes les commodités.

La famille combine donc transport actif et collectif pour se déplacer (école, travail et loisirs). Ils compensent aussi leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) grâce au programme mis en place par Communauto. L’argent ainsi recueilli permet de soutenir des projets de protection et de restauration d’habitats naturels, favorisant par la même occasion l’adaptation aux changements climatiques.

En plus de l’impact environnemental associé à la voiture, il y a l’impact financier. « Avoir une voiture nous coûtait entre 5000 $ et 6000 $ par année, dit-il. Depuis que nous fonctionnons avec Communauto, cela nous coûte trois fois moins cher, soit 2000 $, et on n’a pas à se soucier de l’entretien. »

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Cécile Lecoq, son conjoint Yann Okumba et leurs deux garçons se sont départis de leur voiture il y a deux ans. ©Yann Okoumba

Mais Cécile Lecoq voit aussi une panoplie d’autres avantages. « Cela nous libère beaucoup de temps, on profite plus des commerces locaux et de la vie de quartier parce qu’on se déplace à pied et qu’on n’est pas pris dans le trafic. On développe des relations plus approfondies avec nos voisins et les membres de notre famille. Nos enfants prennent davantage conscience de leur environnement et développent un meilleur sens de l’orientation puisqu’ils se déplacent plus à pied. »

Elle reconnaît cependant qu’il existe un inconvénient à ce mode de vie. « Il faut davantage planifier nos sorties en voiture et vérifier la disponibilité. » Mais cela reste bien mineur, selon elle, surtout en tenant compte de l’amélioration de leur qualité de vie depuis qu’ils ont choisi de vivre sans voiture.

Et à la campagne?

Anne Coutou, son conjoint Gengis-Khan, et ses trois enfants demeurent dans un rang situé à 6 km de Saint-Ulric, village qui est lui-même à 15 km de Matane, la ville la plus proche. Bien que le couple possède deux voitures, dont une qu’ils utilisent pour les besoins de leur fermette, ils pratiquent le covoiturage et leurs enfants utilisent le transport collectif régulièrement.

Avant la pandémie, Gengis-Khan, qui est enseignant suppléant, covoiturait ou offrait du transport à des gens des environs par le biais du site de covoiturage Amigo Express. Il compte reprendre cette activité dès que ce sera possible.

« Nous aimons le covoiturage, car ça permet de rendre service aux autres, indique Anne Coutou. C’est aussi bon pour l’environnement, ça permet de socialiser avec les passagers et c’est économique pour le conducteur [qui reçoit un montant des gens qu’ils transportent] et pour les passagers [qui évitent de prendre leur voiture]. »

Du côté des enfants, Josias, 17 ans, et Adonia Grace, 15 ans, vont à l’école à Matane en transport scolaire. Quant à Elkhana, 9 ans, il utilise le transport collectif de la Matanie pour se rendre à Saint-Léandre, à 10 km de Saint-Ulric, où il suit un programme de sport-études. « Normalement, il utiliserait aussi le transport scolaire, mais comme il a changé d’école, il n’y a plus droit », signale la mère de famille qui ne s’en plaint pas pour autant. Anne se dit en fait très satisfaite du service offert. « Pour un tarif de 50 $ par mois et une cotisation annuelle de 10 $, le service est porte-à-porte, de la maison à l’école », précise-t-elle en mentionnant que ses deux aînés ont recours au même service pour leur emploi d’été, à Matane.

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Elkhana, 9 ans, utilise le transport collectif de la Matanie. ©Anne Coutu

Le transport actif est-il possible à la campagne? « Ma fille s’est déjà rendue quelques fois à Matane à vélo pour aller à l’école, répond Anne. Cependant, c’est beaucoup de kilomètres, près de 40 aller-retour. De plus, la route 132 qu’elle doit emprunter est très achalandée, et le rang pour se rendre à la maison est assez étroit et sans accotement. Je n’aime pas trop cela. »

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