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Que ce soit dans ta Camaro pour l’amener à San Francisco, ou parce que tu vis à Boisbriand et tu travailles à Saint-Jérome, au Québec, ça prend très souvent une auto, sinon carrément un camion. Le transport étant notre deuxième source d’émissions de gaz à effet de serre, on n’a pas vraiment le choix : il faut bien couper quelque part, mais pas tous au même endroit, car chacun a sa réalité.
Avec la collaboration de Kim Lavack Paquin
Pour des choix avisés, on s’est prêté au jeu de la comparaison en imaginant pour toi six profils bien de chez nous avec, pour chacun, un beau petit tableau pour détailler l’empreinte carbone des déplacements principaux.
Peut-être que tu vas te reconnaître, peut-être pas, mais ça donne une idée. Tu peux aussi faire ton propre calcul. Après, c’est à toi de jouer!
L’insulaire
Denise habite une belle petite maison à L’Isle-aux-Coudres et travaille trois jours semaine dans une auberge à Baie-Saint-Paul. Elle prend donc le traversier au moins six fois par semaine avec sa Mazda, la même voiture qu’elle utilise pour faire ses courses et ses déplacements en dehors du travail. Elle fait souvent le taxi pour ses deux adolescents. Quand elle se déplace avec son mari, ils roulent dans son F-150, la camionnette qu’il utilise sur la fermette familiale. Sinon l’hiver, ils aiment bien faire de la motoneige sur les belles pistes de l’île.
| Mode de transport | Distance (km) | Empreinte carbone (kg éq. CO2) |
| F-150 | 3 000 | 656,1 |
| Mazda 3 | 20 000 | 3 638 |
| Motoneige | 1 000 | 276,1 |
| Traversier | 4 000 | 460,8 |
Empreinte carbone totale pour Denise: 5,03 tonnes
Conseil d’ami : Pas facile pour Denise de troquer la voiture pour le transport en commun. Mais juste en adoptant des principes d’écoconduite, elle pourrait réduire du quart sa facture d’essence et, du même coup, les GES émis par sa voiture. Et elle pourrait même les réduire à zéro en changeant sa Mazda pour une voiture 100 % électrique.
-> Empreinte carbone de Denise avec écoconduite: 4,12 tonnes
Le citadin
Félix vit et travaille à Montréal. Généralement, il marche le matin jusqu’au métro, mais par mauvais temps ou l’hiver, il prend l’autobus. Sinon quatre mois par année, c’est le vélo tous les jours. Chaque été, il loue une hybride pour faire un road trip et découvrir une région différente du Québec. Et deux fois par an, il va en France visiter sa famille qui habite dans la région d’Amiens.
| Mode de transport | Distance (km) | Empreinte carbone (kg éq. CO2) |
| Autobus | 3 100 | 146,40 |
| Chevrolet Volt | 1 500 | 193,35 |
| Avion | 22 008 | 2 420,88 |
| Train TGV | 652 | 1,17 |
| Métro | 650 | 0,05 |
Empreinte carbone totale de Félix: 2,76 tonnes
Conseil d’ami : Ce qui fait grimper le bilan GES de Félix, c’est l’avion. À moins de voyager outre-Atlantique en voilier comme Greta, il n’y a malheureusement pas moyen de faire autrement. Toutefois, même si ce n’est pas une solution magique, Félix peut compenser les GES qu’il a émis.
-> Empreinte carbone de Félix en compensant ses émissions de GES: 0,34 tonne
L’étudiante
Julie habite à Longueuil près du métro, qu’elle utilise entre autres pour aller étudier à l’UQAM. À la belle saison, elle aime beaucoup se déplacer en scooter. Amatrice de plein air, elle emprunte la minivan d’un ami quelques fois par année pour faire de la randonnée et du camping. Et parce qu’elle déteste l’autobus, Julie prend le train au moins une fois par mois pour aller visiter sa grand-mère à Québec.
| Mode de transport | Distance (km) | Empreinte carbone (kg éq. CO2) |
| Scooter | 3 500 | 209,65 |
| Métro | 400 | 0,03 |
| Train | 5 502 | 243,19 |
| Dodge Caravan | 1 800 | 488,88 |
Empreinte carbone totale de Julie: 0,94 tonne
Conseil d’ami : Côté transport, Julie a déjà une faible empreinte carbone. Elle pourrait la diminuer encore en prenant de temps en temps son vélo à la place de son scooter. Elle réduira un tout petit peu ses émissions GES, mais elle améliorera pas mal son cardio!
-> Empreinte carbone de Julie avec 500 km à vélo: 0,84 tonne
Le PDG
Chaque semaine, Joshua se rend à l’aéroport de Saint-Hubert dans sa Tesla pour prendre l’hélicoptère de sa compagnie et se rendre à la mine qu’elle exploite dans la région de Mistassini. Bourreau de travail, célibataire, il ne prend chaque année que deux courtes semaines de vacances, qu’il passe sur son domaine des Cantons-de-l’Est. Par contre, il se rend à Londres en première classe au moins huit fois par an pour y brasser des affaires et, surtout, faire le party avec ses vieux chums de la London School of Economics.
| Mode de transport | Distance (km) | Empreinte carbone (kg éq. CO2) |
| Tesla | 11 900 | 465,29 |
| Hélicoptère | 50 000 | 22 665 |
| Avion longue distance | 83 488 | 9 183,68 |
Empreinte carbone totale de Joshua: 32,31 tonnes
Conseil d’ami : Joshua n’a pas de temps à perdre, il voyage en hélicoptère pour en gagner. Mais ce choix alourdit énormément son bilan GES en transport. Rien qu’en prenant l’avion à la place, il pourrait réduire de moitié ses émissions annuelles! Joshua pourrait aussi limiter ses déplacements en faisant du télétravail de temps en temps.
-> Empreinte carbone de Joshua sans hélicoptère: 14,61 tonnes
La banlieusarde
Daphné est toujours dans son char, surtout pour faire le trajet Terrebonne–Laval avec sa Civic. Elle travaille à Laval, c’est là qu’elle sort, son chum vit là et, comme elle habite encore chez papa-maman, c’est souvent elle qui se déplace. Par contre, vivre chez ses parents a ses avantages, dont celui d’aller sur un gros bateau de croisière en famille chaque année.
| Mode de transport | Distance (km) | Empreinte carbone (kg éq. CO2) |
| Honda Civic | 18 000 | 2 941,20 |
| Croisière | 3 661 | 1 427,79 |
| Avion longue distance | 4 468 | 491,48 |
Empreinte carbone totale de Daphné: 4,86 tonnes
Conseil d’ami : Comme Daphné fait souvent le même trajet, elle pourrait en profiter pour covoiturer avec des collègues ou s’inscrire à une plateforme de covoiturage. En plus d’économiser sur l’essence, elle diminuerait son empreinte carbone.
-> Empreinte carbone de Daphné avec covoiturage sur 4000 km: 4,5 tonnes
Le snowbird
Steve, c’est un gars de moto huit mois par année, beau temps mauvais temps. Sinon, il prend son pick up qu’il utilise autant pour se rendre au travail, aller à l’épicerie ou transporter sa moto jusqu’à Fort Lauderdale où il passe janvier au soleil. Chaque été, il quitte son Saguenay pour un voyage de pêche sur la Côte-Nord en traînant sa roulotte jusqu’en Minganie. Quand il n’est pas sur sa moto, il aime faire des vagues avec sa motomarine, son dernier joujou.
| Mode de transport | Distance (km) | Empreinte carbone (kg éq. CO2) |
| Moto | 7 000 | 910 |
| Silverado | 25 500 | 6 515,25 |
| Motomarine | 400 | 67,60 |
| Transport de la roulotte | 1 400 | 643,86 |
Empreinte carbone totale de Steve: 8,14 tonnes
Conseil d’ami : Ce qui fait que Steve émet autant de GES, c’est son pick up et son aller-retour en Floride. Rien qu’en levant le pied ou en collant moins les autres, Steve diminuera sa facture à la pompe et allégera son bilan carbone.
-> Empreinte carbone de Steve avec écoconduite: 6,51 tonnes
Notre méthodologie
L’idée de départ était de comparer l’analyse de cycle de vie de chaque véhicule pour en déduire la quantité de gaz à effet de serre (GES) émise de l’extraction des matériaux à sa fin de vie, en passant par sa fabrication et son utilisation. Cependant, ces informations ne sont pas faciles à obtenir, parfois elles n’existent tout simplement pas, et quand on les obtient, leur comparaison est délicate car les données varient selon le contexte géographique et énergétique où l’étude a été réalisée.
À défaut de mettre la main sur des analyses de cycle de vie faites au Québec, les données présentées dans l’infographie se concentrent sur les GES émis par une personne lors d’un déplacement de 100 kilomètres. La conversion de la consommation d’essence ou de diesel en GES a été réalisée à l’aide des données du calculateur du Fonds d’action québécois pour le développement durable. Pour les autres types de carburant, dont le mazout lourd et le kérosène, les résultats proviennent d’études scientifiques.
Le vélo est un cas à part puisqu’il ne requiert pas d’essence ou d’électricité pour rouler. On considère toutefois que les cyclistes utilisent du carburant: leur nourriture leur donne l’énergie de pédaler jusqu’à destination. L’empreinte carbone d’un déplacement à vélo, dans ce cas-ci, vient des calories ingérées par le cycliste. Vous voulez en savoir plus sur le sujet? N’hésitez pas à consulter cet article d’Unpointcinq : Mollet contre moteur.
