Pour finir cette année climatique en beauté, on vous laisse avec trois nouvelles qui ont marqué le mois de décembre. Au menu : une initiative anti-gaspillage couronnée de succès à Montréal, un premier procès climatique au Canada et un accord à la COP28 qui laisse entrevoir la fin des énergies fossiles.
63 familles ont relevé avec brio le Défi Zéro déchet à Montréal
En avril dernier, 63 familles montréalaises se sont donné le défi de réduire d’au moins 20% leur production de déchets. Au terme des six mois d’expérience, les familles peuvent dire « mission accomplie ». Selon les chiffres récoltés par la Coopérative Incita, qui accompagnait les ménages dans le défi, 98% des foyers ont décidé de continuer leur démarche personnelle après le défi et 65% des ménages ont dit avoir fait des économies substantielles grâce aux changements d’habitudes. Les familles, réparties dans quatre arrondissements de Montréal, devaient peser leurs déchets chaque mois pour suivre l’évolution de la démarche, en plus d’assister à des ateliers pratiques pour transformer leur habitude de consommation.
Pour la coopérative Incita, l’expérience est la preuve qu’un changement d’habitude peut fonctionner lorsque la population reçoit un accompagnement et des outils nécessaires pour y parvenir. « L’objectif principal du Défi Zéro déchet est d’outiller les foyers à intégrer des habitudes écoresponsables dans leur quotidien, que ce soit grâce à la réduction à la source ou à la consommation responsable plus largement. Ces foyers deviennent des acteurs de la transition socioécologique et agissent comme des ambassadeurs dans leur milieu de vie et de travail », s’est réjouie Laure Caillot, conseillère en communication chez Incita.
Une expérience qui donne espoir pour le futur!
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Un premier procès climatique au Canada
Après les jeunes militants et militantes des États-Unis, c’est au tour de ceux et celles du Canada de gagner une grande bataille juridique dans la lutte contre les changements climatiques! Pour la première fois dans l’histoire du pays, la Cour d’appel fédéral a autorisé 15 jeunes à intenter un procès contre le gouvernement fédéral, qu’ils accusent de violer leurs droits reconnus par Charte des droits et libertés en ne luttant pas suffisamment contre la crise climatique.
En octobre 2019, le groupe de jeunes, âgés de 10 à 19 ans, provenant de sept provinces et un territoire, avait porté plainte contre le gouvernement du Canada qui contribuait, selon eux, au réchauffement climatique en ne mettant pas en œuvre un plan ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En octobre 2020, un juge de la Cour fédérale avait d’abord rejeté leur requête, une décision invalidée par la Cour d’appel fédérale mercredi. « C’est une première étape cruciale dans la protection des droits des jeunes face au pouvoir que les intérêts des combustibles fossiles exercent sur l’élaboration des politiques au Canada », a déclaré Albert Lalonde, l’un des plaignants. L’affaire « La Rose » s’inscrit dans la foulée de nombreuses actions en justice intentées contre des gouvernements à travers le monde (Belgique, Irlande, Nouvelle-Zélande, etc.
Un accord aux allures de compromis historique à la COP28
On le sait, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP) est toujours un sujet polarisant. Certains y voient une opportunité unique de faire avancer la lutte contre les changements climatiques, d’autres sont plus sceptiques, voire cyniques sur la pertinence de cet événement qui regroupe près de 200 pays. Et vous, que pensez-vous de l’accord qui a été pris à la COP28 organisée cette année à Dubaï : est-ce une bonne nouvelle?
Concrètement, on parle de quoi? Pour la première fois, les pays se sont entendus sur un compromis ouvrant la voie à l’abandon progressif des énergies fossiles causant le réchauffement (on vous laisse le document complet ici). Présenté comme le « début de la fin » de l’ère des combustibles fossiles, l’accord jette les bases d’une transition vers les énergies propres. Le consensus unanime qui a entériné le texte, sans qu’aucun des 194 pays ni l’Union européenne n’émette d’objection, a été qualifié de compromis imparfait par de nombreux délégués et organisations non gouvernementales. Selon eux, il n’appelle pas directement à la sortie des énergies fossiles, décevant la centaine de pays qui l’exigeaient, notamment les états insulaires, extrêmement vulnérables aux aléas climatiques. L’accord, huit ans après celui de Paris sur le climat, est adopté à la fin d’une année 2023 qui sera la plus chaude jamais enregistrée.
Alors, voyez-vous le verre à moitié plein ou à moitié vide?