Pourquoi conduire quand on peut courir?

Louis-Philippe Messier court vers son rendez-vous sur la rue Saint-Paul
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Louis-Philippe Messier court vers son rendez-vous sur la rue Saint-Paul ©Simon Diotte

23 mai 2023 - Simon Diotte, Coureur des bois dans l'âme

Les déplacements actifs, ça ne se résume pas à la marche ou au vélo. Pourquoi ne pas se rendre au travail en courant? Ça n’émet pas de gaz à effet de serre, c’est super santé, valorisant et c’est aussi le moyen le plus rapide, disent ses adeptes, de parcourir de courtes distances. Bye bye, bouchons de circulation!

Se rendre au travail en courant, c’est tout un défi pour Julie Clément. Entre son lieu de résidence, Mascouche, et son travail, le Collège Saint-Sacrement, un établissement situé dans le Vieux-Terrebonne, cette enseignante en science et technologie au secondaire traverse un immense boulevard commercial de banlieue avec ses magasins génériques, emprunte un viaduc dont la piste cyclable et le trottoir ne sont pas déblayés en hiver et fait face à des automobilistes peu à l’affût des autres usagers et usagères de la route.

Pourtant, ces 8,5 km qu’elle fait en joggant au moins trois fois par semaine, matin et soir, été comme hiver, lui procurent du bonheur. « Grâce à cette course de 50 minutes, j’arrive extrêmement énergique au boulot. Je suis convaincue que ça fait de moi une meilleure enseignante », affirme Julie Clément, 57 ans, qui a la chance de compter sur une douche à son lieu de travail.

 
Julie Clément pratique ce que l’on nomme jogging pendulaire depuis cinq ans et elle demeure toujours la seule et unique employée à se rendre à l’école en courant, mais elle ne constitue pas une exception au Québec. Un p’tit appel à tous et à toutes d’Unpointcinq a permis de repérer des adeptes du run commuting, comme on le dit dans la langue de Charles III, partout à travers la province. Des gens qui ne sont pas forcément des athlètes au firmament de leur art. Plutôt des citoyennes et des citoyens qui ont choisi de sortir des sentiers battus pour tirer profit de leurs déplacements utilitaires au maximum.

Julie Clément en train de courir
Julie Clément ©Courtoisie

On parle de combien de monde? Des études recensent les modes de déplacement en voiture, en transport en commun, à vélo et à pied, mais aucune précision concernant les déplacements à la Eliud Kipchoge, le coureur de fond le plus rapide de la planète. Les personnes qui pratiquent la course utilitaire sont probablement une infime minorité du 6 % des gens qui ont déclaré se rendre au travail à pied (recensement de 2016), mais quand on sait que 46 % des Québécoises et Québécois habitent à moins de 7 km de leur lieu de travail, 36 % à moins de 5 km et 7,5 % à moins de 1 km, on se rend compte que le transport carburant à l’eau fraîche pourrait convenir à beaucoup de gens. Et comme racontent ses adeptes, l’essayer, c’est l’adopter.

Bénéfices multiples

 
Maxime Bilodeau, 32 ans, un professionnel de recherche en acoustique à l’Université de Sherbrooke, prenait autrefois l’autobus pour franchir la distance de 3,7 km entre son domicile et son laboratoire. Il y a deux ans, quand ce trentenaire s’est découvert un intérêt pour la course à pied, il a décidé de tester le retour à la maison au pas de course. « J’en ai réalisé tout de suite les nombreux bénéfices : gain de liberté, car je n’avais plus à consulter les horaires d’autobus; gain de temps, car c’est plus rapide, et gain de mon volume d’entraînement », assure ce passionné de tennis.

Maxime Bilodeau
Maxime Bilodeau ©Courtoisie

Rapidement, Maxime Bilodeau a pris la décision de le faire matin et soir, beau temps mauvais temps, pour un total de 7,4 km quotidiennement. « Les bénéfices ont été encore plus grands. Depuis, je me sens nettement en meilleure forme, plus concentré, plus éveillé. Courir matin et soir me permet aussi de faire du sport à la clarté alors que si j’attendais d’être à la maison pour repartir courir en hiver, je m’entraînerais à la noirceur », soutient ce Sherbrookois, qui, comme Julie Clément, a accès à une douche à son travail. Le seul désavantage, selon Maxime Bilodeau, c’est la perte du temps de lecture dont il bénéficiait en autobus.

 
Pharmacienne à l’Hôpital de Gaspé, Geneviève White, 25 ans, a découvert la course utilitaire lorsqu’elle effectuait sa résidence dans un hôpital montréalais. « C’était vraiment facile à Montréal. Je prenais le transport en commun le matin et je revenais en courant », relate-t-elle. En déménageant récemment à Gaspé, elle a choisi d’habiter à 4 km de l’hôpital, justement pour continuer sur cette lancée. « Ma motivation principale, c’est de démontrer que mon chum et moi, nous pouvons vivre en région avec une seule voiture », dit-elle.

Geneviève White
Geneviève White ©Courtoisie

Cependant, le boulevard de York (route 198), une voie de circulation large et sans trottoir, n’est absolument pas convivial pour le déplacement sans voiture. « J’enfile un dossard pour être plus visible et je fais très attention, surtout dans le tournant de la route, près de l’hôpital », précise la pharmacienne. Celle-ci raconte que plusieurs de ses collègues se rendent en voiture au travail, même s’ils et elles habitent à proximité, ne trouvant pas les déplacements non motorisés sécuritaires. « Les aménagements tout à l’auto ne favorisent pas les déplacements plus écologiques », constate également Julie Clément, de sa banlieue nord de Montréal.

 
Au-delà du course-boulot-dodo, le jogging peut servir aussi aux déplacements quotidiens. C’est le mode de vie d’Anne Genest, écrivaine-coureuse de Longueuil qui profite de chaque occasion pour battre le pavé. « Chez moi, l’auto constitue toujours la solution de dernier recours. Je fais des commissions, visite des amis, vais à mes rendez-vous médicaux en courant », raconte cette mère de famille. Pour elle, courir signifie augmenter sa productivité. « Pendant ma course, je trouve des solutions à mes problèmes, des passages pour mes romans. J’utilise ce temps au maximum », témoigne la travailleuse autonome.

Anne Genest
Anne Genest ©Courtoisie

Courir pour des entrevues

Beaucoup de journalistes pratiquent la course à pied, mais le chroniqueur urbain Louis-Philippe Messier, du Journal de Montréal, se distingue en courant pour réaliser tous ses reportages. « Pour moi, il n’y a pas meilleurs moyens de découvrir ma ville et d’y faire des rencontres fortuites, ce qui m’alimente pour mes prochains reportages. En prime, je n’ai jamais été aussi en forme de ma vie », assure cet ex-fumeur compulsif de 45 ans, qui court maintenant de 80 à 120 km par semaine.

 
Sa solution pour se sentir à l’aise à ses rendez-vous : des vêtements de sport de qualité et un sac à dos de course conçu pour le travail. « Il m’a coûté cher, mais il procure une apparence professionnelle, repose confortablement sur mes hanches et possède une grande capacité de rangement », explique ce résidant d’Hochelaga-Maisonneuve.

Louis-Philippe Messier nous présente son sac de course contenant son ordinateur
Louis-Philippe Messier nous présente son sac de course contenant son ordinateur ©Simon Diotte

Louis-Philippe Messier l’admet : il triche parfois en prenant un BIXI, surtout pour les déplacements de plus de 5 km. Mais il fait toujours attention aux écarts de conduite. « Dans ma biographie au Journal de Montréal, c’est écrit que je réalise mes reportages en courant. Donc, je suis forcé de le faire », rigole-t-il. Une bonne façon de garder la motivation en tout temps.

Des conseils pour s’y mettre

  • Si on n’a pas accès à une douche à son travail, courir au retour seulement; c’est toujours ça de pris
  • Investir dans un bon sac à dos conçu pour la course qui nous permettra de transporter nos vêtements de rechange et d’être à l’aise
  • Porter un dossard pour s’assurer d’être visible si on circule sur des voies peu conviviales pour les piétons et piétonnes
  • Mettre ses collègues au défi de nous imiter : garder la motivation à plusieurs est plus facile
  • Utiliser une application de course pour tenir le compte des kilomètres parcourus et mesurer l’effort accompli
  • Ne pas hésiter à varier les itinéraires pour éviter la monotonie
  • Quand la motivation flanche, penser aux bienfaits de la course pour la santé

Les adeptes de course au grand complet le disent : on ne regrette jamais une sortie.

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