Traquer ses émissions de gaz à effet de serre en équipe

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©YummyBuum/shutterstock
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Retombées positives générales

Toute l’équipe d’Unpointcinq était très enthousiaste à l’idée de traquer sa propre empreinte carbone, mais la concrétisation du projet a été pleine de défis, d’apprentissages et de surprises. On vous dit tout!

Tout projet de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) débute par un état des lieux. Afin de réaliser notre inventaire, nous avons demandé, en mars dernier, à chaque membre de l’équipe et aux collaborateurs et collaboratrices de recenser, pendant cinq jours, le nombre d’appareils électroniques utilisés dans le cadre du travail pour Unpointcinq, de compiler le temps d’utilisation de ces appareils ainsi que le temps passé en visioconférence (avec ou sans caméra) sur les réseaux sociaux, le temps de lecture audio ou vidéo (ou les deux) en continu, le nombre de courriels envoyés, le nombre d’appels passés et le nombre de messages textes envoyés. Méchant programme, nous direz-vous!

Mais ce n’est pas tout. Nous avons également demandé à nos collègues de noter les moyens de transport utilisés pour le boulot et de comptabiliser le nombre de kilomètres effectués. Ceci dit, en contexte de pandémie, le bilan est léger, voire nul. Merci le télétravail! Ensuite, nous nous sommes attaquées à la pause-café (ou thé). Quelle machine utilisez-vous pour préparer votre breuvage chaud? Quel type de café (équitable ou non) et quelle quantité de sucre et de lait consommez-vous chaque jour? S’agit-il d’un lait animal ou végétal?

Si la curiosité était bien au rendez-vous chez tous et toutes, une fois devant notre ordinateur, face à nos contradictions, notre consommation d’énergie et notre temps d’écran, la prise de données nous a demandé une bonne dose de persévérance. Et c’est l’esprit d’équipe qui l’a alimentée. Notre objectif était commun : comprendre quelles sont nos plus grandes sources d’émissions de GES pour pouvoir les réduire et vulgariser les mystérieux calculs que sous-tend un objectif de carboneutralité. Notre intérêt pour ces enjeux a été plus fort que notre procrastination individuelle. Nous étions comme une chaîne humaine : la réussite de notre projet dépendait de l’implication de chaque maillon.

Aurélie Lagueux-Beloin, journaliste scientifique, Justine Friis, recherchiste scientifique, et Katia Tobar, journaliste et gestionnaire de réseaux sociaux, ont lancé le projet en février dernier. Souhaitant inspirer d’autres équipes et milieux de travail, elles partagent ici leur expérience pour que, chaque jour, installés devant son poste de travail, on prenne conscience non seulement de son impact sur le climat, mais surtout de sa capacité à le limiter, grâce au soutien des collègues et à la force du collectif.

Aurélie Lagueux-Beloin, chercheuse d’aiguille dans une botte de foin

Je venais de terminer une série d’articles sur l’empreinte carbone de nos activités numériques comme le streaming et les visioconférences quand ma collègue Katia a lancé l’idée de faire un inventaire des GES des activités de l’équipe d’Unpointcinq. Ça m’a tout de suite intriguée : à quoi pouvaient bien ressembler nos émissions au boulot alors que nous étions en télétravail? Sans aucun kilomètre à franchir en voiture, en autobus ou en métro pour se rendre à nos bureaux au centre-ville, émettions-nous beaucoup ou très peu?

Chercher combien de GES produit chacun de nos objets et chacune de nos activités a été l’étape la plus ardue. Il arrive que je trouve le renseignement voulu en quelques secondes, mais bien souvent j’ai l’impression de chercher une aiguille dans une botte de foin. J’ouvre une dizaine d’onglets dans mon navigateur en espérant que l’un d’eux contient la précieuse information. Parfois, les données dont nous avions besoin n’étaient pas disponibles pour le Québec. Finalement, chacune de ces empreintes carbone, glanées une à une dans des articles scientifiques et des rapports, a permis de créer un calculateur GES.

Concevoir les formulaires et talonner chaque membre de l’équipe pour qu’il ou elle le remplisse a été un travail de longue haleine. Il y en a qui ont lambiné pendant des semaines. Je les comprends tout à fait : c’est fastidieux de noter et même de minuter tout ce qu’on fait pendant cinq jours, qu’il s’agisse du nombre de courriels envoyés ou du temps qu’il faut pour que la bouilloire se mette à siffler.

De mon côté, je n’ai pas été très surprise par mes résultats : un peu découragée par le nombre d’heures que je passe devant un écran, mais pas surprise.

C’est le choc quand je constate que, pendant la semaine, presque une heure de mon temps est passée à attendre que ce précieux liquide coule du filtre de la cafetière.
Justine Friis, recherchiste scientifique

Justine Friis, mélomane intriguée

Soyons honnêtes, j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois avant d’effectuer une belle prise de données. N’étant pas ancrée dans ma routine, j’oubliais de faire le point pendant et à la fin de ma journée. La troisième tentative a été la bonne.

Première étape, recensement de mon équipement. Fiou, le bilan n’est pas si lourd que ça. Mais la chaufferette d’appoint au pied de la table me fait de l’œil, en ces froides journées de mars. À quel point va-t-elle alourdir mon bilan GES? Les couvertures et chaussons tricotés par ma grand-mère étant insuffisants, je l’allume.

Le reste de la prise de données se passe sans anicroche. En ouvrant mon compte Spotify, je réalise n’avoir jamais pensé à l’impact climatique de la musique, que ce soit sur les plans de la production, de la diffusion, de l’écoute ou encore des performances artistiques. Devrais-je privilégier un autre médium et dépoussiérer ma boîte de CD?

Il est temps de faire une pause-café. Et c’est le choc quand je constate que, pendant la semaine, presque une heure de mon temps est passée à attendre que ce précieux liquide coule du filtre de la cafetière.

Au bout du compte, je réalise que j’envoie assez peu de courriels, mais que j’en reçois énormément. D’où l’importance de les traiter et de les supprimer au fur et à mesure pour ne pas engorger ma boîte et stocker inutilement de l’information.

Comprendre comment sont calculées les émissions de GES permettra de rendre tangible notre adaptation aux changements climatiques.
Katia Tobar, journaliste et gestionnaire des réseaux sociaux

Katia Tobar, à la découverte du puits sans fond des calculs d’empreinte carbone

En ce qui concerne la prise de données, il a fallu trouver des méthodes pour m’y tenir avec constance. Le post-it sur le coin du clavier a fait la job. Il me permettait de consigner l’heure de début et de fin de chaque tâche de travail. J’ai remarqué que ma prise de notes était de plus en plus précise au fur et à mesure que la semaine avançait. Laure Patouillard, coordonnatrice scientifique et associée de recherche au Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG), nous avait d’ailleurs prévenues de cette « évolution dans la compréhension des données » et de la fiabilité croissante de nos résultats.

Au cours de l’exercice, j’ai aussi apprivoisé le sentiment de culpabilité face à mes paradoxes : d’un côté, le besoin d’être cohérente en limitant l’utilisation de la webcam, l’envoi de courriels, le nombre d’onglets ouverts et, de l’autre, la force des habitudes et la réticence au changement.

Mais le moment le plus marquant, voire déstabilisant, de mon expérience reste la recherche de données et la plongée dans l’univers obscur des calculs de l’empreinte carbone. L’exercice m’a montré la difficulté à trouver, trier et valider la masse d’information disponible sur ce que représentent nos activités quotidiennes en GES. Quelles sont les sources les plus fiables? Comment obtenir une donnée valide pour le Québec alors que notre principale source d’énergie, l’hydroélectricité, est (presque) à 100 % renouvelable? Ce constat m’a convaincue de la pertinence de diffuser largement notre inventaire GES. Car comprendre comment sont calculées les émissions de GES permettra de rendre tangible notre adaptation aux changements climatiques.

Et les autres membres de l’équipe?

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