Changer les choses, un geste à la fois

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Retombées positives générales

16 juillet 2020 - Aurélie Lagueux-Beloin, Du tyrannosaure au climat

Achat local, recyclage, compost… nous sommes de plus en plus nombreux à changer nos habitudes pour réduire notre empreinte climatique. Mais ces « petits » gestes, posés à l’échelle individuelle, sont-ils vraiment efficaces?

Je n’ai jamais été douée pour débattre et je fais partie de ceux qui trouvent la réplique qui tue cinq minutes après la fin de la discussion. En revanche, s’il y a bien un sujet sur lequel je me sens à l’aise de discuter, c’est l’action climatique.

Si je vous raconte ça, c’est parce que dernièrement, un de mes oncles, qui s’autoproclame expert en à peu près tout ‒ appelons-le Roger ‒, m’a candidement lancé : « Je recycle, comme tout le monde. Je n’achète plus de sacs en plastique à l’épicerie ni de bouteilles d’eau en plastique. Je fais ma part. Pourquoi est-ce que j’en ferais plus? » Sur le coup, je n’ai pas pu m’empêcher d’ajouter mon grain de sel.

Roger et moi ne sommes peut-être que deux minuscules gouttes d’eau dans l’océan de la lutte aux changements climatiques, mais si on rassemble toutes nos actions individuelles, on peut réellement changer la donne.

La bourse du carbone Scol’ERE propose 14 défis aux enfants de niveau primaire et à leur famille, allant de prendre davantage le transport en commun à modérer notre consommation de viande. L’équipe du Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG) a calculé la quantité de gaz à effet de serre (GES) qui est évitée pendant une année grâce à chacun de ces 14 gestes. En les cumulant, on peut estimer qu’au Québec, nous sommes en mesure de réduire nos émissions de 13,5 millions de tonnes de GES, rien qu’avec ces « petits » gestes.

Infographie gestes qui comptent unpointcinq

Pour convaincre mon oncle, je lui ai expliqué que ces 13,5 millions de tonnes de GES, « c’est ce qu’émettent 1,4 million de Québécois chaque année et ça représente 4,4 % de l’objectif annuel de réduction du Canada en vertu de l’Accord de Paris ».

Malgré mon argument béton, Roger n’a pas lâché le morceau : « Si quelqu’un devrait se bouger pour lutter contre les changements climatiques, ce sont les entreprises et le gouvernement. Ils ont bien plus de poids que nous! »

Sur ce point, je lui accorde une demi-victoire. Les entreprises et les gouvernements ont, eux aussi, leur part de responsabilité. Le secteur industriel, par exemple, représente 30 % des émissions de la province, tandis que le transport routier en génère 34 %.

Les gestes qui pèsent lourd

Ce n’est toutefois pas une raison pour se déresponsabiliser. « Nos choix au quotidien sont un levier pour l’industrie. Mais comme consommateurs, nous n’avons pas suffisamment d’information sur l’empreinte carbone des produits que nous achetons pour évaluer leur impact sur le climat », observe la professeure au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’UQAM, Cécile Bulle.

La spécialiste en Amérique du Nord du cycle de vie des produits et services travaille sur le projet de la Boussole durable, qui permettra aux Québécois de repérer les points chauds de l’action climatique. D’après ses calculs, le transport quotidien pour se rendre au travail, l’alimentation, le chauffage et la gestion des matières résiduelles — dont nos vêtements issus de la fast fashion — présentent les plus grands potentiels de réduction de notre empreinte carbone individuelle.

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Mais en attendant que cette application soit disponible, il n’est pas toujours évident de faire les bons choix. « On peut se faire avoir et investir beaucoup d’énergie dans un geste ou une nouvelle habitude qui a peu d’impact sur le climat », remarque Cécile Bulle. « Par exemple, un sac réutilisable en coton doit être utilisé entre 100 et 2954 fois pour que son impact soit équivalent à celui du sac en plastique conventionnel. La clé pour l’action climatique, c’est vraiment de se fier à l’empreinte carbone. »

Quoi qu’il en soit, lorsqu’il est question de passer à l’action pour le climat, nous pouvons tous – Roger, vous et moi – faire une différence, même si nous avançons parfois à tâtons. D’ailleurs, je viens de mettre mon oncle au défi de faire l’un de ces « petits » gestes en réduisant sa consommation de viande rouge et en donnant une chance au tofu. Je m’attends à en entendre parler lors des soupers de famille pendant, au moins, quelques décennies (soyons réalistes!).

P.S. Rassurez-vous, j’ai partagé mes meilleures recettes avec Roger, dont celle du tofu magique de Loonie qui est à tomber par terre.