La captation du carbone par les arbres… de A à CO2

Photo d'une forêt en forme de poumon illustrant le processus de captation du carbone par les arbres
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Épinettes, peupliers, bouleaux : tous les arbres sont des champions méconnus de l’action face aux changements climatiques. En aspirant du dioxyde de carbone – le fameux CO2, un des gaz à effet de serre (GES) –, ils pourraient nous aider à sauver le climat. On a gratté l’écorce pour découvrir leurs secrets.

Quatre érables peuvent-ils vraiment compenser les émissions de GES de votre dernier vol à destination de Cuba ou de votre road trip estival sur la Côte-Nord? La réponse est oui ! Hormis les gestes que nous posons pour réduire nos émissions à la source, la captation puis la séquestration du CO2 par les arbres est le seul moyen – scientifiquement prouvé! – d’atténuer l’ampleur des changements climatiques. Voici pourquoi et comment.

Une prison à carbone

Photo d'une stomate d'une feuille de tomate, trou par lequel passe la captation du carbone
Les stomates assurent l’échange de gaz et filtrent aussi l’air de ses impuretés.

Durant la photosynthèse, l’arbre absorbe le CO2 de l’atmosphère à l’aide de ses stomates, des petits trous (invisibles à l’œil nu) situés sur la face inférieure des feuilles (ou des aiguilles pour les conifères). Il le transforme ensuite en séparant le carbone (le C de la formule chimique) et l’oxygène (le O2). Le carbone ainsi capté reste emprisonné dans les racines, le tronc et les branches, où il sert à créer la matière organique essentielle à la croissance de l’arbre. L’oxygène, quant à lui, est rejeté dans l’atmosphère.

Par contre, l’arbre ne capte pas le CO2 avec la même intensité tout au long de sa vie. « Un jeune semis a peu de feuilles ou d’aiguilles : il ne fait donc pas beaucoup de photosynthèse. Peu à peu, il acquiert un feuillage plus fourni et se met à emmagasiner de plus en plus de carbone », confirme Évelyne Thiffault, professeure adjointe au Département des sciences du bois et de la forêt de l’Université Laval. « Cette croissance se poursuit jusqu’à ce que l’arbre et ses voisins prennent toute la lumière disponible. Il continue alors à capter du carbone, mais à un rythme plus lent. »

1 épinette = 1 tonne de CO2

Un mètre cube de bois séquestre environ une tonne d’équivalent CO2, soit l’équivalent des émissions de gaz à effet de serre d’un vol allant de Montréal à Buenos Aires, en Argentine. Que représente ce mètre cube? C’est le volume d’une épinette blanche mature dont le tronc ferait 35 cm (environ 14 po) de diamètre. Ou encore celui d’une boîte dans laquelle rentreraient 11 Carey Price, bien tassés.

Feuillus et conifères : équipe de rêve

La séquestration du carbone est directement liée à la photosynthèse : plus un arbre en fait, plus il retire efficacement du CO2 de l’atmosphère. Avec leurs feuilles qui offrent une surface de captation plus grande, les feuillus présentent donc un avantage sur les conifères, qui n’ont que de minces aiguilles.

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Le sapin et l’épinette ont toutefois d’autres atouts dans leurs branches, précise Évelyne Thiffault : « Les conifères utilisent une stratégie différente. Ils poussent lentement, mais vivent plus longtemps grâce à leur résilience. Avec les bouleversements climatiques, il nous faut une forêt bâtie comme une équipe de football : des feuillus à l’offensive et des résineux en défensive! »

Planter 500 milliards d’arbres, la solution ultime?

D’après une étude parue en juillet 2019 dans la revue Science, il serait possible de planter 900 millions d’hectares de forêts supplémentaires sur Terre. Additionnés aux forêts actuelles, ces arbres auraient la capacité de séquestrer 205 gigatonnes d’équivalent CO2, soit le quart du carbone présent dans l’atmosphère! Une solution à prendre toutefois avec des pincettes, tempère l’Agence Science-Presse.

La deuxième vie des arbres

Même vieux, un arbre reste un excellent geôlier : il ne relâche pas de carbone avant son dernier souffle. Ce n’est que lorsqu’il brûle dans un incendie ou se décompose qu’il libère du CO2 dans l’atmosphère. Et s’il est coupé et transformé en planches? Il emprisonne alors son carbone plus longtemps que ses homologues livrés à eux-mêmes dans la forêt.

La table en bois que votre arrière-grand-père a fabriquée et que vous vous passez de génération en génération – oui, oui, celle que votre mère garde pour vous parce qu’elle ne rentre pas dans votre trois et demi –, eh bien, cette table conserve toujours en elle du carbone sous forme solide! Autrement dit, quand on utilise le bois comme matériau de construction, on prolonge sa durée de rétention du CO2.

Si la déforestation intensive, en Amazonie notamment, nuit au climat, des coupes forestières raisonnées boostent la capacité des arbres à séquestrer le carbone et leur permettent de se hisser en première ligne de la lutte aux changements climatiques.

La forêt boréale dans le rouge

Étonnamment, toutes les forêts ne sont pas tout le temps des puits de carbone. La forêt boréale canadienne, par exemple, n’affiche pas un bon bilan à cet égard. En effet, malgré ses millions d’arbres qui séquestrent du carbone, son taux d’absorption du CO2, lorsqu’il est mis en rapport avec son taux de libération, est négatif depuis 2001. En cause : le fort taux de mortalité des arbres dû aux feux de forêt et aux insectes ravageurs.

Où compenser vos émissions de GES? On vous suggère trois organismes d’ici spécialisés dans le reboisement.

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