Des modèles d’affaires innovants contre l’obsolescence

Photo d'un bouton d'ordinateur brisé pour illustrer l'obsolescence
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22 octobre 2019 - Amélie Côté, Spécialiste de la gestion des matières résiduelles et de l’obsolescence

C’est connu, certains des objets que l’on achète ne sont pas faits pour durer. Il nous arrive aussi de ne pas résister à l’envie de nous départir de notre cellulaire ou d’un vêtement alors qu’ils sont encore en bon état ou, à tout le moins, réparables. Il n’y a rien d’étonnant à cela, sans que ce soit une excuse non plus ?

Le designer industriel Brooks Stevens est connu – et reconnu – pour avoir popularisé officiellement le concept d’obsolescence programmée dans les années 1950. Il aurait formulé cette idée innovante « d’instiller chez le consommateur le désir de posséder un objet un peu plus récent, un peu mieux, et un peu plus tôt que nécessaire [ma traduction ] ».

A priori, les produits durables ne sont pas compatibles avec une croissance infinie puisque, pour faire rouler l’économie, il faut vendre plus d’objets, n’est-ce pas? Heureusement, les modèles d’affaires évoluent, et les modes de production aussi. J’ai été mise au défi par Geoffrey Dirat, le rédacteur en chef d’Unpointcinq, de trouver des exemples pour illustrer ces propos. Et ça tombe bien, il y en a plusieurs!

Sur l’échelle des choix climato-judicieux, après avoir réduit à la source nos besoins et réparé les objets déjà en notre possession, viennent, dans l’ordre : emprunter ou louer > acheter usagé > acheter durable.

Quand l’option d’emprunter ou de louer est envisageable, y avoir recours est une action environnementale très concrète. Dans certains cas, il n’est pas nécessaire de posséder l’objet, puisque c’est sa fonction qui nous intéresse : pensons à la fameuse perceuse, souvent sous-utilisée, ou encore au matériel de camping, qui ne sert qu’une ou deux fois par année. Solon Collectif propose un modèle d’outil que n’importe qui peut utiliser pour partager ses objets avec son entourage. Si personne autour de vous ne peut vous prêter l’équipement dont vous avez besoin, saviez-vous que Mountain Equipment Coop (MEC) loue du matériel de plein air? Sac à dos, tente, kayak, sac de couchage, etc. C’est une option fort intéressante pour les sportifs du dimanche comme moi.

S’il faut acheter, l’usagé est une solution climato-sympathique : les biens sont déjà produits, et prolonger leur utilisation revient à réduire à la source! Les friperies regorgent d’options, et une plateforme québécoise, Bon Magasinage, s’est même spécialisée dans l’achat et la vente de vêtements d’occasion de qualité. Donner une seconde vie à un objet, c’est aussi un moyen d’affirmer haut et fort qu’il n’est pas obsolète.

Quand vient le temps d’acheter du neuf, comment s’y retrouver pour faire le bon choix? Plusieurs produits durables existent, et il y a plusieurs plateformes d’information fort pertinentes pour faire des choix informés. Buy Me Once, par exemple, analyse et recense toutes sortes d’objets qui sont conçus pour durer toute une vie. Il s’agit d’un bon point de départ pour prendre une décision éclairée.

Finalement, sans faire la promotion d’un produit ou d’une marque en particulier (promis, je n’ai aucun commanditaire), je ne peux pas m’empêcher de présenter l’exemple du groupe SEB, le plus grand producteur européen de petits appareils électroménagers. Ses produits sont garantis réparables pendant 10 ans, et l’entreprise a développé, au fil des années, un réseau de 6500 réparateurs en Europe. Pour faciliter leur travail, les produits sont conçus de manière que les pièces soient facilement accessibles et remplaçables. Autre projet cohérent avec la transition vers l’économie du partage, SEB a récemment lancé dans la région parisienne son service de location d’appareils culinaires, Eurêcook.

Si cette entreprise a fait le choix de revoir son modèle d’affaires pour remplacer le prêt-à-jeter par le « prêt-à-réparer », c’est qu’il y a une demande de sa clientèle et une plus grande ouverture de sa part (et parce que la loi française interdit aussi « la pratique de l’obsolescence programmée »). Face à la rareté accrue des ressources naturelles et à notre plus grande sensibilité à la durabilité des objets, gageons que de plus en plus d’entreprises emboîteront le pas dans les prochaines années.

Les billets de blogue que nous publions reflètent l’opinion de leurs auteurs et pas nécessairement celle d’Unpointcinq.