Ustensiles et contenants réutilisables : en avons-nous vraiment besoin?

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30 septembre 2021 - Aurélie Lagueux-Beloin, Du tyrannosaure au climat

Sacs Ziploc, pailles et gobelets à café… Les objets à usage unique envahissent notre quotidien. Heureusement, il est de plus en plus facile de se procurer des options de rechange réutilisables. Mais ces dernières sont-elles vraiment meilleures pour le climat?

En faisant le ménage de mes armoires de cuisine, je suis tombée sur ma collection de bouteilles d’eau réutilisables. À moi seule, j’en possède cinq alors que j’utilise toujours la même. Après cette découverte, j’ai poussé l’investigation jusqu’au passage en revue de toutes mes armoires pour découvrir que j’avais d’autres doublons d’ustensiles réutilisables. Suis-je la seule à acheter ces articles sans forcément les utiliser? J’ai sondé mes collègues d’Unpointcinq pour le savoir.

Verdict? Qu’il soit question de sacs d’épicerie, de tasses à café ou de pailles, les options « vertes » et réutilisables sont dans toutes nos cuisines. Le problème, c’est qu’une bonne partie d’entre elles « dort » dans nos placards.

Bien que je sache que nous sommes plusieurs dans le même bateau, je ne peux pas m’empêcher de me demander si nous avons fait le bon choix en investissant dans ces articles de cuisine réutilisables… qu’on utilise finalement peu.

Il faut utiliser 229 fois une paille en métal pour que son impact climatique soit plus faible que celui des pailles en plastique à usage unique.

La meilleure option pour le climat n’est pas toujours celle qu’on croit être

Shelie Miller, chercheuse en systèmes durables à l’Université du Michigan, s’est penchée sur la question. Elle cherche à déterminer et à comprendre nos perceptions des produits réutilisables : « J’ai constaté que nous avons cette idée qu’acheter un objet réutilisable est le meilleur choix à faire pour le climat et l’environnement. » Mais est-ce bien le cas?

Pour le découvrir, la chercheuse et son étudiante à la maîtrise Hannah Fetner ont mesuré l’impact sur le climat d’ustensiles de cuisine, dont les pailles et les sacs à sandwich. Elles ont remarqué que la fabrication de l’option réutilisable émet généralement plus de gaz à effet de serre (GES) que celle de l’équivalent jetable en raison des matières utilisées. Afin d’en savoir plus, elles ont calculé un délai de rentabilité climatique, autrement dit combien de fois un objet doit être utilisé pour équivaloir à l’option jetable. Par exemple, il faut utiliser 229 fois une paille en métal pour que son impact climatique soit plus faible que celui des pailles en plastique à usage unique.

Si votre paille réutilisable, peu importe en quoi elle est faite, prend la poussière dans votre tiroir, il vaut peut-être mieux ne pas en acheter du tout.
Shelie Miller, chercheuse en systèmes durables à l’Université du Michigan

Bien sûr, il y a d’autres facteurs à prendre en compte : les déchets plastiques constituent une menace pour la biodiversité marine par exemple. Il reste qu’en matière de climat, les options réutilisables ne sont pas toujours les meilleures. Il arrive aussi que la durée de vie de l’objet réutilisable ne soit pas assez longue pour atteindre le nombre d’utilisations de la rentabilité climatique. C’est le cas de la pellicule de cire d’abeille, qui dure de six mois à un an environ, à condition d’en prendre soin et en y ajoutant de la cire fondue.

Quoi acheter?

N’essayez pas : vous n’obtiendrez pas de conseil de magasinage de Shelie Miller. « On me demande souvent si c’est mieux de mettre son sandwich dans un Ziploc. Ça déçoit les gens que je ne réponde pas, mais l’objectif de mes recherches n’est pas de couronner l’un ou l’autre de ces objets », précise-t-elle.

L’experte suggère plutôt à ceux et celles qui veulent faire de bons choix de s’interroger sur leurs besoins avant de passer à la caisse : « Si votre paille réutilisable, peu importe en quoi elle est faite, prend la poussière dans votre tiroir, il vaut peut-être mieux ne pas en acheter du tout. » Nathalie Ainsley, de l’Association québécoise Zéro Déchet, donne le même conseil. « La mode est au zéro déchet et à ses nouveaux ustensiles de cuisine, qu’on voit un peu partout sur Instagram. C’est un peu paradoxal puisque le principe de base du zéro déchet est d’éviter d’acheter et d’utiliser ce que nous avons sous la main. » Après tout, le meilleur achat pour le climat est celui qu’on ne fait pas.

L’experte en zéro déchet nous recommande donc de nous poser plusieurs questions avant de sortir notre portefeuille. Tout d’abord, est-ce que j’en ai besoin et est-ce que je vais vraiment l’utiliser? Ensuite, si j’en ai besoin occasionnellement, puis-je emprunter cet objet plutôt que l’acheter? Si j’en ai besoin quotidiennement, cet objet est-il vendu usagé? Quel est le modèle le plus durable?

La morale de l’histoire?

Bonne nouvelle, je n’aurai donc pas à dire à mes collègues de se débarrasser de leurs articles de cuisine. Reste qu’utiliser ce qu’on a déjà à la maison est plus facile à dire qu’à faire. Comment y arriver? Lentement mais sûrement, et surtout sans se culpabiliser.

« J’ai remarqué que c’était trop difficile pour ma famille et moi d’enlever d’un coup tous les accessoires et ustensiles de cuisine jetables que j’utilisais. En même temps, tant que les essuie-tout sont restés sur le comptoir, on les a utilisés », remarque Nathalie Ainsley. Pour s’habituer, elle a placé les objets qu’elle voulait retirer de la cuisine dans un endroit moins facile d’accès. « S’ils ne me sautent pas aux yeux, j’aurai moins tendance à les utiliser. »

Voici d’autres trucs pour éviter de tomber dans le piège des perceptions et d’acheter des ustensiles de cuisine dont nous n’avons pas vraiment besoin. C’est bon pour le climat et le portefeuille.

  • Graisser ses moules et plaques de cuisson plutôt que d’utiliser du papier parchemin;
  • Utiliser les sacs à fermoir des aliments qu’on achète (fruits congelés, tortilla, gruau, etc.) plutôt que des sacs en plastique;
  • Utiliser une assiette pour couvrir un bol plutôt que de la pellicule plastique ou du papier d’aluminium;
  • Réutiliser les contenants d’aliments à emporter;
  • Choisir des accessoires et ustensiles ayant plusieurs usages au lieu d’objets très spécifiques (par exemple, assiette à fondue, un contenant en forme de banane, etc.).

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