Le 1er juillet est jour de déménagement pour de nombreux Québécois. Certains voudront arpenter les rues pour y trouver à coût nul de quoi meubler leur nouvel appartement. Petit guide pour dénicher des trésors sans ramener d’intrus à six pattes chez soi.
1. Privilégier l’utile et les coups de cœur
Pour Aurore Lepastourel, qui meuble une partie de son appartement en récupérant et en retapant des meubles abandonnés à la rue, il n’y a pas de recette miracle pour dénicher des objets. Si elle est membre du groupe Facebook Meubles abandonnés à Montréal, elle précise que sa collecte de meubles abandonnés se fait surtout « au feeling ». « Il suffit que je passe dans une rue, que je voie quelque chose qui m’inspire et je le récupère », illustre-t-elle. Elle a par exemple déjà utilisé des bouts de divers objets brisés pour en faire une toile murale.
Que ce soit par le biais d’une page de troc ou de don sur les réseaux sociaux ou lors de son glanage dans la rue, elle garde toujours l’œil ouvert pour des besoins plus spécifiques. Ainsi, elle portera davantage attention aux tables de salon abandonnées s’il lui en manque une dans son appartement!
2. Éviter textiles et électroménagers
Récupérer un meuble abandonné n’est toutefois pas sans risques. « Autant avec les matelas, les divans que les tissus, le danger, c’est de ramener chez soi des punaises de lit », rappelle Hélène Bouchard, présidente de l’Association québécoise de la gestion parasitaire (AQGP). La blatte, communément appelée « coquerelle », aime quant à elle particulièrement se nicher dans les vieux réfrigérateurs, les fours, les laveuses et les sécheuses.
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Méfiez-vous également des meubles enveloppés dans du plastique : ils ont été infestés par une bibitte. Certaines personnes indiquent parfois sur un écriteau que l’objet abandonné est exempt de bestioles ou qu’au contraire, il vaut mieux s’en tenir loin. Quoi qu’il en soit, vous ne ferez pas l’économie d’une bonne inspection!
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3. Bien inspecter
Vous vous promenez dans la rue et apercevez LA table de chevet qui irait si bien à côté de votre lit. Mais comment vous assurer que vous n’emmènerez pas chez vous des indésirables?
La punaise de lit laisse souvent des excréments. « On va trouver de petites taches noires, un peu comme des marques de crayon-feutre », illustre Hélène Bouchard. Il faut ensuite porter une attention particulière aux nids et aux œufs, qui sont, eux aussi, visibles à l’œil nu. Ils sont légèrement plus petits qu’un grain de riz et de couleur blanc-beige. « C’est quand même facile à détecter », ajoute Hélène Bouchard.
Pour la coquerelle dans les électroménagers, ses excréments ressemblent à des grains de café moulus « assez fins ». On peut également retrouver des insectes morts à l’intérieur des appareils.
Et plus un meuble est beau, plus il est à risque de contenir des intrus, prévient la présidente de l’AQGP. Dans ce cas, elle recommande de faire affaire avec un professionnel pour le traiter. Les services d’un expert en gestion parasitaire coûtent souvent moins cher qu’un article neuf, entre 95 $ et 150 $, évalue-t-elle.
4. Enfumer ou étouffer les bestioles
Hélène Bouchard recommande aux chasseurs de trésors de s’équiper d’une petite machine à vapeur et de l’utiliser partout sur le meuble afin d’achever les bestioles qui pourraient s’y cacher. Une opération à réaliser avant d’installer le meuble à l’intérieur de votre logement.
Autre option : avec les canicules estivales, il est aussi possible d’envelopper ses trouvailles dans des sacs de plastique et de les laisser au soleil durant quelques jours, si vous avez la chance d’avoir une cour ou un balcon. « La chaleur tue les insectes. Il n’y a rien qui résiste à ça », conseille la spécialiste de l’AQGP.
5. Commencer par de petits travaux
Vient ensuite le temps de donner un peu d’amour à l’objet que vous avez récupéré. Aurore ne réutilise pas forcément tels quels les matériaux qu’elle trouve sur le trottoir. « On ne va pas se mentir, il faut avoir un peu de temps » pour les valoriser, dit celle qui peint, vernit des meubles et transforme parfois en œuvre murale du verre qu’elle a ramassé par terre.
Pour elle, retaper du mobilier peut procurer autant de plaisir que n’importe quel autre loisir. « À partir du moment où on aime ça, on s’en fiche un peu d’y passer du temps parce que la satisfaction est là, en bout de ligne. Et c’est ce qui compte. »
Pour elle, retaper du mobilier peut procurer autant de plaisir que n’importe quel autre loisir. « À partir du moment où on aime ça, on s’en fiche un peu d’y passer du temps parce que la satisfaction est là, en bout de ligne. Et c’est ce qui compte. »