Cette année, c’est décidé, vous vous mettez au vrac, vous vous déplacez plus à vélo (même l’hiver!), vous mangez moins de viande… au moins jusqu’au 7 janvier. Mais pourquoi avons-nous autant de mal à respecter nos résolutions de début d’année?
Parce qu’elles sont souvent « trop ambitieuses » ou « pas réalistes » et qu’elles manquent de précision (comme faire du sport ou manger mieux), indique le psychologue clinicien Pierre Faubert. Mais aussi parce qu’on a tendance à en prendre trop et à banaliser ces résolutions prises autour d’un verre de vin, dans un moment festif.
Faut-il alors y renoncer? Non, assure le professionnel : « On a besoin de rituels, et les résolutions marquent la fin de quelque chose et le début de quelque chose de nouveau. » Saviez-vous d’ailleurs que « janvier » est tiré du nom de la divinité romaine Janus, représentée par deux visages, l’un regardant vers le passé et l’autre, vers l’avenir?
J’aimerais ça qu’on prenne des résolutions qui viennent du plus profond de soi pour qu’elles reflètent un besoin essentiel de son bien-être.
Pour qu’on ait une chance de réaliser enfin nos intentions, Pierre Faubert nous suggère d’opter pour des résolutions simples et réalistes. L’idéal est d’en prendre peu et de les choisir à l’issue d’un travail d’introspection. « J’aimerais ça qu’on prenne des résolutions qui viennent du plus profond de soi pour qu’elles reflètent un besoin essentiel de son bien-être », ajoute-t-il.
La psychologue Marine Miglianico, fondatrice de la Clinique de psychologie positive de Montréal, propose de se fixer de petits objectifs accessibles, un « par deux semaines ou par mois, par exemple, comme fabriquer sa mayonnaise maison, essayer une recette de lessive, coudre des mouchoirs réutilisables ».
Trois astuces dévoilées par le psychologue Pierre Faubert
- Commencer par prendre, si possible, une seule résolution : « Si on en prend une par année, que l’on tient, au bout de 10 ans, on en sera à 10 qui se seront réalisées. » Pas pire!
- Écrire sa résolution afin de la matérialiser.
- Faire part de sa résolution à une personne qui veut obtenir le même résultat, ce qui pourrait être une source de motivation dans les moments où on manquerait de discipline. Pour « accroître l’engagement », vous pourriez même réunir des amis autour d’un « défi », suggère de son côté Marine Miglianico.
Et si vous ne savez pas quoi choisir entre prendre soin de vous ou du climat, Pierre Faubert rappelle que la plupart des résolutions en lien avec notre santé auront un effet positif aussi sur le climat. Si vous choisissez de faire plus de sport, vous pourriez marcher au lieu de prendre la voiture pour vous rendre à trois coins de rue; si vous souhaitez mieux manger, pourquoi ne pas considérer les produits locaux lors de votre prochaine épicerie? Et si, en 2021, vous souhaitez lire davantage et délaisser Netflix, pourquoi ne pas lire un peu sur les changements climatiques et vous informer sur cet enjeu?
On peut être 50 000 dans une marche pour le climat, mais « ce n’est pas avec ce qui est spectaculaire qu’on va changer le monde, mais avec des gestes simples et répétés », conclut le spécialiste.