Rêver un écoquartier, l’exemple de Louvain Est

Ville de Montréal L’écoquartier verra le jour rue Louvain Est, entre la rue Saint-Hubert et l’avenue Christophe-Colomb.
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L’écoquartier verra le jour rue Louvain Est, entre la rue Saint-Hubert et l’avenue Christophe-Colomb ©Ville de Montréal
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Retombées positives générales

13 novembre 2023 - Alexandre Couture, Journaliste

Les écoquartiers poussent un peu partout au Québec. De Montréal aux Îles-de-la-Madeleine, des dizaines de projets doivent voir le jour dans les prochaines années. En plein coeur de la métropole, en voici un qui combine conscience sociale et environnementale.

Dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, le projet d’écoquartier de Louvain Est s’apprête à se concrétiser après presque 15 ans de mobilisation citoyenne et bon nombre de tergiversations avec les différents acteurs locaux.

« Le projet est le fruit d’une longue mobilisation citoyenne qui a débuté en 2009, explique Carole Brousseau, impliquée de près depuis les balbutiements, avec l’organisation Solidarité Ahuntsic. Le projet a pris différentes formes dans le temps pour en arriver à un écoquartier. En 2017, le projet est devenu un enjeu de campagne lors des élections municipales, cela nous a donné un coup de pouce. »

L’emplacement du site, qui accueillait jadis une fourrière municipale, est situé sur la rue Louvain Est, entre la rue Saint-Hubert et l’avenue Christophe-Colomb. La superficie de la propriété municipale est évaluée à environ 8 hectares. Un grand laboratoire pour les concepteurs et conceptrices de l’écoquartier.

« L’idée est de concevoir un quartier résilient et possiblement un refuge face aux aléas climatiques, ajoute Jean-Paul Boudreau, architecte et directeur général de la Société de développement Écoquartier Louvain (SDEL). On veut mettre la dimension humaine au centre du projet, et nous voulons le faire de la manière la plus écoresponsable possible. »

Le futur écoquartier prévoit entre 800 et 1000 logements abordables, dont au moins 50 % de logements sociaux et communautaires. Les instigateurs et instigatrices du projet veulent également créer des espaces voués à la production maraîchère ainsi qu’un boisé qui servirait d’îlot de fraîcheur.

« On veut aussi miser sur la mobilité durable ; il y a très peu de stationnements, on force un peu la note, avoue Carole Brousseau. Mais comme c’est un quartier au complet qui verra le jour, les nouveaux résidents ou nouvelles résidentes ont le choix ou non d’adhérer. On construit un milieu de vie avec une vision claire. »

La pérennité comme objectif central

La conception de l’écoquartier de Louvain Est mise sur une gouvernance partagée entre des représentants de la Ville de Montréal, de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville et le milieu communautaire. En matière de démocratie participative, le projet veut faire figure d’exemple.

« Ce qu’on fait, c’est assez unique, lance Jean-Paul Boudreau. Une vision large et holistique, c’est très rare. On travaille l’aspect social et la question de l’interaction entre les gens, on veut développer cette vision de vivre ensemble. Et tout ça se fait avec une collaboration entre différents paliers d’acteurs. »

Lorsqu’on le questionne sur la pérennité du logement social dans le quartier, un aspect particulièrement sensible dans le contexte actuel de crise du logement et du phénomène d’« écogentrification », Carole Brousseau et Jean-Paul Boudreau insistent sur le fait que cet aspect est une priorité. Comment y parvenir ? En obtenant une fiducie d’utilité sociale (FUS).

« L’idée de la fiducie est de préserver et de maintenir, je vais dire un grand mot, à vie l’abordabilité des logements, lance la citoyenne engagée. On veut creuser le fossé entre le marché spéculatif et nos prix abordables. »

Intégrée au Code civil du Québec en 1994, la FUS est un outil juridique qui permet d’exclure un bien du marché immobilier. En d’autres mots, le bien, ici l’écoquartier et ses logements, serait affecté à une vocation plutôt qu’au bénéfice d’une personne ou d’une organisation.

« Ce sont de nouvelles manières de faire, argue l’architecte. La fiducie d’utilité sociale, ce serait seulement la deuxième fois qu’on la voit dans ce type de projet (après l’écoquartier Angus). On veut rendre pérenne un milieu de vie qui est axé sur des valeurs sociales et environnementales. »

Si le projet d’écoquartier peut compter sur l’appui de la mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, depuis son élection en 2017. Pour Carole Brousseau, l’obtention d’une fiducie d’utilité sociale est également une manière de sécuriser le projet advenant un éventuel changement de gouvernement.

« Bien sûr, nous voulons travailler avec les élus en place, dit l’organisatrice communautaire à la retraite. Mais les différents changements de cap municipaux ont retardé le projet depuis ses débuts. Avec la FUS, on protégerait l’écoquartier une fois pour toutes. »

Lorsque les derniers détails de la fiducie seront réglés, une chose qui ne saurait tarder selon Carole Brousseau, la première pelletée de terre pourra avoir lieu. La concrétisation d’une longue mobilisation, où les citoyens et citoyennes se sont permis de rêver à un quartier adapté aux défis sociaux et environnementaux du futur.

Cet article provient d’un cahier spécial publié par le quotidien Le Devoir, en partenariat avec Unpointcinq.

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