Elle se considère comme une femme ordinaire et coquette, et n’a jamais lutté pour quoi que ce soit. Mais, en janvier 2021, Mères au front a convaincu Marie-Josée Lepage de faire le grand saut et d’embrasser la cause du climat. Portrait d’une femme qui encourage les gens « ordinaires » à l’imiter.
« Je n’ai jamais milité pour rien. C’est la première fois de ma vie que je m’engage dans un mouvement comme celui-là », lance Marie-Josée Lepage. La mère de deux enfants aujourd’hui adultes a longtemps fait de petits gestes au quotidien pour la planète, mais souhaitait en faire plus. « J’ai mon compost, je recycle, j’essaie de manger bio et de me déplacer à pied le plus possible. Je fais tout ce que je peux, mais j’ai l’impression que ce n’est pas suffisant », dit-elle.
Cette résidente de Saint-Lambert s’est sentie interpellée par une publication de Mères au front sur les réseaux sociaux. « Ç’a fait vibrer une corde très sensible chez moi parce que, dans la vie, je suis une fille qui ne cherche pas la confrontation. Par contre, si on vient toucher à mes enfants, ça peut faire sortir la tigresse en moi », admet-elle.
J’ai l’impression que je suis tellement néophyte là-dedans. Mais ils acceptent tout le monde, c’est super inclusif. Tu crois en la cause, viens-t’en, tu fais partie de la gang.
Pour elle, s’impliquer au sein de Mères au front a un impact « plus puissant » que de faire simplement un don à un organisme. Elle reconnaît que contribuer économiquement à une cause ne nuit pas, au contraire, « mais pour moi, je trouve que l’engagement est plus significatif et la symbolique plus forte », souligne-t-elle.
Unies pour la cause, sans stéréotypes
Marie-Josée Lepage a pris conscience de la nécessité de protéger la planète en côtoyant la cofondatrice d’Équiterre, Laure Waridel. Les deux femmes se sont connues à l’Université McGill alors qu’elles y étudiaient et ont cohabité durant un an. « C’est sûr que tout ce que j’ai entendu et appris d’elle a laissé sa marque », souligne-t-elle.
Celle qui a déjà adopté un régime végétarien, puis végétalien dans la vingtaine estime qu’elle ne ressemble pas à l’idée qu’on se fait en général des adeptes de la cause écologiste. « J’étais un peu à contre-courant parce que j’étais plutôt coquette. Je trouvais que je ne correspondais pas nécessairement à ce que dégageaient ces gens-là. Mais j’adhérais à leurs choix, leur mentalité », se souvient la femme de 54 ans qui travaille dans une firme-conseil spécialisée en gestion de la chaîne d’approvisionnement. Elle met d’ailleurs ses compétences en administration au profit de la cause climatique en étant membre des comités de coordination et de financement du mouvement.
Les apprentissages sont nombreux pour cette nouvelle militante, qui admet avoir d’abord été intimidée à l’idée de faire partie de Mères au front. « J’ai l’impression que je suis tellement néophyte là-dedans, se défend-elle, évoquant son manque de connaissances scientifiques. Mais ils acceptent tout le monde, c’est super inclusif. Tu crois en la cause, viens-t’en, tu fais partie de la gang. »
C’est d’ailleurs ce qui la pousse aujourd’hui à en convaincre d’autres de se joindre au mouvement. « Plus il va y avoir de monde ordinaire, plus on va aller toucher de gens. » Car, ajoute-t-elle, « vouloir sauver notre planète, c’est dans le cœur de tous ».