Inspire, expire… bienvenue dans la maison vivante!

Le Centre Bill Fisch situé à Whitchurch-Stouffville en Ontario
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Le Centre Bill Fisch situé à Whitchurch-Stouffville en Ontario, est le seul "bâtiment vivant" certifié au Canada ©Cindy Blazevic
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Retombées positives générales

Maxime Brosseau et sa compagne Carolyn Kelly Dorais veulent rendre leur demeure lavalloise autonome en eau et en énergie en obtenant la certification de construction écologique la plus exigeante au monde : le Living Building Challenge (LBC).

« Un bâtiment, c’est comme le corps humain. La structure ce sont les os, le système électrique ce sont les veines, le système nerveux. La plomberie correspond à tous nos organes de digestion. Il y a les murs qui sont la peau, qui protègent, et puis il y a les fenêtres, qui sont les yeux », décrit Maxime Brosseau, architecte chez Zaraté + Lavigne.

Avec sa compagne et collègue, la designer urbaine Carolyn Kelly Dorais et leur fille, Maxime Brosseau a emménagé il y a cinq ans dans une maison unifamiliale de 1845 dans le Vieux-Sainte-Rose, quartier de Laval où il a passé son enfance. Si tout va comme prévu, en 2025, leur demeure rénovée – la maison écologique SaSe, pour « saine et sereine » – devrait devenir la première au Québec, et la seconde au Canada, à décrocher la certification de haute performance créée par l’International Living Future Institute (ILFI), une ONG environnementale américaine.

L’architecte a fait appel au Laboratoire interdisciplinaire de recherche en ingénierie durable et en écoconception pour analyser le cycle de vie de la maison sur 50 ans. Il s’assure ainsi que son projet aura, à long terme, des répercussions positives sur l’environnement. « L’idée de base, ce n’est pas juste de dire “J’ai un bout de papier, la certification la plus difficile au monde à obtenir”, mais c’est de parvenir à avoir un impact positif, le plus possible », ajoute Maxime Brosseau.

L’architecte Maxime Brosseau dans son jardin à Laval. @Courtoisie

Les « sept pétales »

Pour y arriver, la maison devra respecter les « sept pétales », qui sont autant de principes imposés par l’ILFI. Ainsi, le bâtiment doit s’inscrire sur un site qui lui permet d’entretenir une relation saine avec le vivant. Maxime Brosseau et Carolyn Kelly Dorais ont donc décidé d’investir dans un lieu qui offre un accès à des commerces ou des activités à pied ou en transport en commun. Le walk score (le potentiel piétonnier ou la « marchabilité ») élevé du Vieux-Sainte-Rose a été déterminant dans leur choix de s’y installer. Le projet doit également être beau et équitable.

On va regarder à la fois des indicateurs de bien-être personnel, de rapport à la nature, mais aussi de contribution à l’économie locale : est-ce qu’on travaille avec des entreprises du coin, qui elles-mêmes travaillent avec des personnes défavorisées ?
Cécile de Villemeur, ambassadrice du Living Future Institute et directrice d’Alto2.

Cécile de Villemeur dans ses bureaux du complexe ‎‎Dompark‎‎ qui a obtenu la ‎‎certification‎‎ Normes du bâtiment à carbone zéro du Conseil du bâtiment durable du Canada en avril dernier.
Cécile de Villemeur dans ses bureaux du complexe ‎‎Dompark‎‎ qui a obtenu la ‎‎certification‎‎ Normes du bâtiment à carbone zéro du Conseil du bâtiment durable du Canada en avril dernier.

L’eau doit être récupérée sur le site et ne doit pas dépasser la quantité disponible dans les nappes phréatiques d’où elle provient. Pour que le bâtiment soit autonome en eau et en énergie, Maxime et Carolyn ont donc prévu d’utiliser un puits artésien, un champ d’épuration et une trentaine de panneaux solaires qui seront installés sur le toit. La maison doit également prendre en compte la santé et l’épanouissement de ses occupants, qui doivent avoir recours à des matériaux et produits entièrement naturels (ni toxiques, ni polluants).

Ces derniers sont toutefois difficiles à obtenir au Québec. « On n’a pas grand-chose ici. La plupart des usines sont en Ontario. On a un rayon d’approvisionnement à respecter. Malheureusement, la plupart des matériaux viennent de trop loin », déplore Maxime Brosseau. L’architecte doit ainsi s’approvisionner à plus de 500 km de chez lui, contrairement à ce que recommande le ILFI. En outre, plusieurs fabricants au pays ou à l’étranger refusent de lui fournir la liste des composants des matériaux qu’il souhaite se procurer.

Les secrets de fabrication, le manque de transparence des fournisseurs et la méconnaissance des composants des matériaux déjà existants ont, par exemple, contraint les deux Lavallois à importer leurs fenêtres de Vancouver pour isoler la maison efficacement. Le ménage devra donc compenser les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à leur transport pour que leur projet demeure carboneutre.

Un vrai défi

Après avoir effectué l’analyse de cycle de vie de la maison, Maxime Brosseau a découvert que les fondations devaient être refaites. Le toit doit aussi être rénové afin que les panneaux solaires puissent y être installés.

Chaque étape du processus doit être documentée et photographiée afin que l’équipe d’ILFI puisse mesurer les performances de l’habitation avant de la certifier un an après sa mise en fonction. Des inspecteurs doivent également venir de Seattle pour les vérifier.

Les coûts relatifs à une telle démarche demeurent élevés puisque, selon Maxime, les dépenses liées à l’aménagement de son projet équivalent au prix moyen d’achat d’un bungalow. Et le couple ne bénéficie d’aucune subvention, comme c’est le cas, par exemple, aux États-Unis.

L’avenir est vivant

Malgré les contraintes, ce genre de réalisation avec un minimum d’empreinte écologique devrait à l’avenir devenir la norme, selon Yvon Rudolphe, enseignant, chercheur doctorant et coordonnateur de l’Observatoire et centre de valorisation de l’innovation en immobilier (OCVI) à la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier de l’ESG UQAM. Pour Cécile de Villemeur, des certifications comme le LBC permettent néanmoins de démontrer aux autorités qu’il est possible de construire des maisons écologiques. « C’est leur dire que ce serait bien de nous autoriser à le faire », ajoute-t-elle. En effet, les règlements de certaines municipalités limitent les initiatives. Laval interdit, par exemple, l’utilisation de pavés perméables.

Si l’obtention de certains « pétales » est une avancée significative, Maxime Brosseau est déterminé à mener son chantier de façon à les obtenir tous. Mieux, il souhaiterait concevoir d’autres projets certifiés LBC si ses finances le permettent. « On devrait se poser la question “Qu’est-ce qu’on peut faire pour aller encore plus loin? ”, tout simplement. En sciences, on ne s’est pas arrêté à la formule qu’Einstein a trouvée », conclut l’architecte.

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