Porter un poids de moins sur ses épaules

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04 septembre 2020 - Simon Diotte, Coureur des bois dans l'âme

L’industrie de la mode et des textiles est l’une des plus polluantes au monde et contribue à environ 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), selon l’ONU. Voici trois entreprises québécoises qui participent à alléger l’empreinte environnementale de cette industrie en limitant notamment l’utilisation d’hydrocarbures.

On le sait et on s’en désole : les textiles synthétiques comme le polyester et le nylon, qui sont fabriqués à partir de pétrole, se dégradent au fil du temps en microparticules qui prennent des siècles à se décomposer, polluant les océans et s’infiltrant ainsi sournoisement dans la chaîne alimentaire.

Du plastique qui se mange comme du bonbon

Conçus par la compagnie beauceronne Duvaltex, les Clean Impact Textiles arrivent comme une solution miracle à ce grave problème. Entièrement biodégradables, ces tissus synthétiques sont en fait mangés par des microorganismes dans les dépotoirs et les océans grâce à l’ajout, dans le processus de fabrication du fil, d’un polymère d’origine végétale. « Ce produit à base naturelle agit comme accélérateur dans la décomposition du textile », explique Jean-Pierre Simard, directeur marketing de Duvaltex, qui possède sept usines en Amérique du Nord, dont trois au Québec.

usine duvaltex
L'usine Duvaltex, qui possède sept usines en Amérique du Nord, dont trois au Québec.
Le polyester recyclé utilisé chez Duvaltex.

Résultat : sans compromis sur la performance et l’apparence, ces tissus synthétiques à usage commercial (mobilier en tout genre et vêtements de protection dans les hôpitaux) se décomposent au même rythme que des fibres naturelles comme le lin et le coton. De plus, puisqu’ils sont faits à 100 % de polyester recyclé, ces tissus réduisent la demande de production de nouvelles matières plastiques, grande source d’émissions de GES. « Le recyclage des textiles requiert aussi beaucoup moins d’énergie que la fabrication de matières neuves », dit Jean-Pierre Simard. 

Les tectiles «clean impact» de Duvaltex.

En plus d’être constitués de plastique recyclé, les Clean Impact Textiles peuvent être entièrement recyclés à nouveau, évitant ainsi les déchets textiles en amont et en aval. « Le recyclage, c’est l’option la plus écologique, mais actuellement, la très grande majorité des textiles se retrouvent à la poubelle. D’où l’intérêt de l’avoir rendu biodégradable dans les sites d’enfouissement et les océans », explique Jean-Pierre-Simard. 

Et la cerise sur le sundae? Cette gamme de tissus révolutionnaire, qualifiée de game changer sur le marché mondial du textile, est fabriquée principalement en Beauce, dans une usine alimentée en énergie renouvelable. On n’arrête pas le progrès!

Porter le chanvre plutôt que de le fumer

Du côté de Saint-Jean-sur-Richelieu, l’entreprise Eko-Terre met au point, quant à elle, des tissus à base de chanvre. L’avantage de cette fibre naturelle, dont la production a été interdite au pays de 1938 à 1998 en raison de sa parenté avec le cannabis, est que le Canada en est le troisième producteur mondial. Poussant majoritairement dans les Prairies et n’exigeant pas de recours aux herbicides, le chanvre industriel canadien sert notamment à produire de l’huile aux propriétés médicinales et des bioplastiques utilisés dans la fabrication de pièces automobiles. 

Ce sont les rejets de cette culture, c’est-à-dire l’enveloppe extérieure de la tige de chanvre, qui est utilisée pour créer des textiles. « Autrement, cette paille est tout simplement brûlée ou enterrée », dit Carlos Agudelo, directeur de l’exploitation chez Eko-Terre, une entreprise dérivée de Logistik Unicorp, société spécialisée dans la fabrication et la gestion d’uniformes.

En récupérant cette matière et en la transformant en fibre au moyen d’un processus écologique, l’entreprise met au point un textile écoresponsable dont les qualités s’apparentent au lin et au coton. En anglais, cette transformation est appelée dirt to shirt » (traduction libre : du déchet au t-shirt).

Un grand avantage environnemental de la culture du chanvre industriel est qu’en fonction du rendement, elle stocke environ 7,5 tonnes de CO2 par hectare, un taux d’absorption qui dépasse celui d’une forêt régénérée naturellement!

Par ailleurs, une étude indique que la production de fibre de chanvre laisse une empreinte écologique plus faible que celle du coton et du polyester. De plus, les résidus de la transformation de la fibre en textile servent à la fabrication de matériaux d’isolation pour le bâtiment. Les déchets sont donc réduits au minimum.

En développement depuis une décennie, la production de tissus de chanvre arrive maintenant à l’étape de la commercialisation. Le chanvre d’Eko-Terre est déjà utilisé en faible quantité dans la production de jeans et de vêtements fabriqués à l’étranger.

Le chanvre Eko-Terre en production.
En récupérant cette matière et en la transformant en fibre au moyen d’un processus écologique, l’entreprise met au point un textile écoresponsable dont les qualités s’apparentent au lin et au coton.

Des textiles faits de matière recyclée

Vous croyez que les textiles vestimentaires sont tous fabriqués en Asie? Non, il existe encore des entreprises québécoises qui résistent à la concurrence étrangère, comme Primotex, un fabricant de textiles techniques basé à Laval depuis 1985.

Ce fournisseur de textiles servant à la confection de vêtements sport en Amérique du Nord privilégie de plus en plus les tissus faits de matière recyclée. Son usine fabrique notamment des textiles avec de la fibre Repreve, un polyester conçu à partir de bouteilles recyclées aux États-Unis. L’utilisation de cette fibre détourne des millions de bouteilles des sites d’enfouissement et réduit la demande en pétrole en freinant les besoins en polyester neuf. De plus, sa transformation requiert moins d’eau et d’énergie que la production de polyester neuf.  

De quoi sera faite la garde-robe du futur? De vêtements de chanvre et de plastique recyclé biodégradable! Une petite révolution dont le Québec est à l’avant-garde.