Des grands-parents au secours du climat

Groupe régional de Grands-Parents pour le climat suisse
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©Groupe régional de Grands-Parents pour le climat suisse
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Retombées positives générales

Entre empathie et culpabilité, les grands-parents se questionnent sur la place qu’ils doivent prendre dans la crise climatique. Regard sur une génération qui veut léguer un avenir soutenable à ses petits-enfants.

La prise de conscience écologique ne date pas d’hier. La biologiste Rachel Carson a été une des premières à tirer la sonnette d’alarme avec son livre Silent Spring, publié en 1962. Cet ouvrage, qui porte sur les conséquences désastreuses des pesticides sur l’environnement, a eu l’effet d’un électrochoc pour le mouvement écologiste.

Jacques V. se souvient d’être tombé un peu par hasard sur ce livre à la bibliothèque lors de ses études universitaires en science politique à la fin des années 1970. « Ç’a été un peu une claque au visage, se souvient l’homme, qui a maintenant 73 ans. Déjà à l’époque, j’avais l’impression qu’il était minuit moins une pour l’environnement. C’est à partir de là que j’ai commencé à m’impliquer comme je pouvais dans le mouvement écologiste. »

Plusieurs printemps ont passé depuis, et Jacques V. est devenu père de famille puis grand-père. Sa flamme militante est toujours présente, mais il avoue que la nature de celle-ci a quelque peu changé au fil du temps. « Maintenant, mon stress par rapport à l’environnement concerne l’avenir de mes enfants et de mes petits-enfants, explique-t-il. Ça m’attriste un peu de voir qu’ils ne pourront pas profiter de la même vie que celle que j’ai pu avoir. »

Jacques V. s’implique moins sur le terrain pour des raisons de santé, mais il veut utiliser son expérience pour aider ses petits-enfants « à naviguer à travers la crise climatique ». « Je discute beaucoup avec eux, mentionne le grand-père, originaire de la Montérégie. C’est important pour moi que ce soit positif et orienté vers la solution, je ne veux surtout pas aggraver leur écoanxiété. »

Je ne sais pas si c’est parce qu’on en parlait moins à l’époque, mais je crois que nous avons brûlé la chandelle par les deux bouts pendant longtemps. Maintenant, ce sont les générations futures qui doivent en payer le prix.France, 69 ans

Montrer l’exemple au quotidien

Selon les données du Baromètre de l’action climatique 2022, 90 % des personnes âgées de 55 ans et plus au Québec croient qu’il y a urgence d’agir. Des chiffres qui vont à l’encontre de la croyance populaire voulant que la cause environnementale ne touche que les jeunes.

Et certains grands-parents veulent donner l’exemple en adoptant des pratiques écologiques. C’est le cas de France, 69 ans, dont l’engagement pour le climat passe par les choix qu’elle fait dans son mode de vie. « Ma manière de m’impliquer, c’est de conduire une voiture électrique, de réduire mes voyages et de consommer le plus possible localement », explique la grand-mère de quatre petits-enfants âgés de 8 à 15 ans.

L’ancienne directrice d’école veut aussi utiliser sa voix politique pour influer sur l’avenir de sa descendance. « Plus que jamais, l’environnement doit avoir une place importante dans la plateforme du parti politique que je veux élire, lance la Montréalaise. Plaider pour un programme environnemental fort, c’est un gros morceau de l’action climatique selon moi. »

Derrière la volonté de léguer une planète pas « trop amochée » se trouve également une culpabilité certaine, qui s’est accentuée à travers le temps. « Je ne sais pas si c’est parce qu’on en parlait moins à l’époque, mais je crois que nous avons brûlé la chandelle par les deux bouts pendant longtemps. Maintenant, ce sont les générations futures qui doivent en payer le prix. »

Se regrouper pour militer

En Europe, plusieurs regroupements écologistes de grands-parents existent, notamment les Grands-Parents pour le climat, en Suisse. Cette organisation est née d’une « préoccupation d’une génération face aux risques de détérioration des conditions de vie sur Terre ».

Leur action climatique passe par l’organisation de protestations pacifiques, la valorisation d’énergies renouvelables et la conscientisation aux enjeux environnementaux. L’organisation fait partie de l’Alliance internationale des grands-parents pour le climat (AIGC), qui regroupe des membres un peu partout dans le monde.

Au Québec, il existe Parents pour le climat, mais est-ce qu’une organisation spécifiquement pour les personnes âgées serait une bonne idée ? Nous avons posé la question à Annie, grand-mère de 61 ans. « Je ne sais pas si le bassin de population le permettrait au Québec, mais c’est certain que ça pourrait être pertinent, mentionne la fonctionnaire à la retraite. Les grands-parents, nous avons des réalités et réflexions différentes, ça serait bien de mettre tout ça ensemble. »

Selon Annie, pour qui le déclic environnemental est venu après sa retraite, ce serait également une manière de rassembler tous les grands-parents qui se questionnent sur la manière de faire changer les choses. « Comme beaucoup, on ressent un sentiment d’impuissance. Peut-être qu’avec une organisation comme ça, on pourrait mettre nos idées en commun pour devenir de “super grands-parents” », conclut la Sherbrookoise avec un grand sourire.

Cet article provient d’un cahier spécial Environnement publié par le quotidien Le Devoir.

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