© MRC de La Vallée-de-l'Or
Retombées positives générales
La collecte de compost s’amorcera en novembre dans la MRC de La Vallée-de-l’Or (MRCVO), en Abitibi. Dans ce coin de pays, les déchets organiques ne serviront pas à jardiner, mais à revitaliser des sites de résidus miniers!
En ce début d’automne, un troisième bac fait enfin son apparition dans les cours de Val-d’Or et des petites municipalités alentour. Le fameux bac brun, dans lequel les résidents pourront jeter leurs matières organiques, fera l’objet de la collecte sélective à partir de novembre.
La MRCVO travaille activement sur le compostage de déchets organiques depuis 2017. « On a acheté nos camions de collecte en 2010, mais des délais sont apparus parce qu’on a fait faire une étude d’opportunité afin de choisir entre une plateforme de compostage et une usine de biométhanisation », explique le directeur du Service de l’environnement, Marco Veilleux.
Selon lui, 30 000 tonnes de déchets, incluant les résidus organiques, sont envoyées à l’enfouissement chaque année. « On va envoyer à la plateforme de compostage 12 000 tonnes de matières. À peu près la moitié sera composée des boues de l’usine d’épuration de la Ville de Val-d’Or et des boues de fosses septiques d’Abitibi. L’autre moitié sera constituée de résidus organiques et de résidus verts », précise-t-il.
La MRC estime que l’utilisation optimale du bac brun domestique pourrait réduire de 47 % le poids des déchets de ses résidents et résidantes. Le compostage évitera l’enfouissement de près de 5000 tonnes de matières organiques qui, amalgamées aux autres déchets, « produisent du biogaz composé de méthane (CH4), un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2 », d’après RECYC-QUÉBEC. Cette initiative permettra d’éviter le relâchement d’environ 8300 tonnes d’équivalent CO2 dans l’atmosphère.
Les élus ont aussi tenu à ce que la plateforme de compostage choisie limite l’utilisation de machinerie lourde, un choix plus écologique. « Dans les plateformes standard, on fait un tas et, toutes les semaines, on le retourne pour l’aérer, ce qui implique l’utilisation constante de machinerie lourde. Nous, à l’aide de canalisations, on pousse de l’air dans l’andain du compost, avec une plateforme qui est recouverte d’un dôme pour empêcher qu’il pleuve sur le compostage », explique Marco Veilleux.
Un partenariat original
Le compost qui sera produit de 2021 à 2025 a déjà trouvé preneur : une minière! En vertu de la Loi sur les mines, « tous les terrains affectés par l’activité minière (par exemple les aires d’accumulation de résidus miniers) doivent être mis en végétation afin d’en contrôler l’érosion et de redonner au site un aspect naturel en harmonie avec le milieu environnant ».
C’est donc ce qui a motivé Eldorado Gold Québec à payer la somme de 400 000 $ pour mettre la main sur 15 000 tonnes métriques de compost pour la restauration de son parc à résidus miniers. Une nouvelle « mine d’or » pour l’entreprise étant donné que la matière organique ne se trouvera qu’à 5 km de ses installations. « Sans le compost, on serait allé excaver des bancs d’emprunt de sable ou de terre ailleurs », indique Véronique Fortier, coordonnatrice aux communications et relations avec le milieu de l’entreprise.
Selon elle, l’entente fait des envieux dans l’industrie minière, car la restauration des parcs à résidus nécessite de très grandes quantités de matières organiques. « Cela demandera beaucoup de terreau ou de compost, même davantage que ce que la MRC pourra fournir », précise-t-elle.
Grâce aux sommes payées par la minière, les foyers de la Vallée-de-l’Or ont obtenu gratuitement leur bac brun et leur petit bac de comptoir afin d’entamer leur nouveau mode de vie avec moins de déchets!
