La jeune génération est prête à se retrousser les manches pour faire face aux changements climatiques, mais plusieurs ne savent pas par où commencer. Deux expertes leur donnent des pistes pour passer à l’action.
Par Isaac Brosseau Kharyati, 14 ans
Jeune journaliste en environnement Sors de ta bulle – Cohorte 2022
« Le message que j’ai envie de lancer aujourd’hui est qu’il ne faut pas attendre le futur, il faut agir maintenant », lance d’emblée Catherine Gauthier, directrice générale d’ENvironnement JEUnesse (ENJEU), quand on lui demande quoi dire aux jeunes qui veulent faire une différence dans la lutte contre les changements climatiques.
Et ces jeunes qui désirent agir sont nombreux. Selon un sondage mené par la campagne Sors de ta bulle, de la Fondation Monique-Fitz-Back, les deux tiers des 1100 participants et participantes âgés de 12 à 17 ans sont impliqués en environnement ou aimeraient l’être. Plus précisément, 44 % veulent mettre la main à la pâte, mais ne savent pas comment.
Émilie Robitaille, coordonnatrice générale de Sors de ta bulle, l’observe aussi sur le terrain. Selon elle, un moyen de motiver les jeunes à s’impliquer est de miser sur leurs champs d’intérêt, de les accompagner et de les laisser prendre l’initiative sur la façon de le faire. « Les façons concrètes dépendent toujours des forces de la personne », assure celle qui est aussi écoconseillère à la Fondation Monique-Fitz-Back, dont la mission est de développer la conscience environnementale et sociale des jeunes.
De son côté, Catherine Gauthier croit que les jeunes doivent sentir qu’ils et elles ont du plaisir et peuvent tisser des liens en s’engageant en gang. Cela peut se faire collectivement, dans des organismes communautaires ou à l’école, en implantant un menu végétarien à la cafétéria de l’école, par exemple. « La question revient souvent, est-ce que moi, je peux faire une différence? Souvent seul, c’est difficile de faire une énorme différence, donc ce sont souvent les changements collectifs qui sont importants », énonce la directrice d’ENJEU, qui travaille en mobilisation jeunesse depuis 16 ans.
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Pour tous les goûts
Faire de la sensibilisation dans les écoles en tenant un kiosque d’information est aussi une façon de s’investir, selon Émilie Robitaille. D’autres idées suggérées par la spécialiste : participer à une marche pour le climat ou encore lancer une pétition. « Une personne peut être bonne pour prendre le micro et parler devant une foule, mais peut-être qu’une autre personne est gênée de parler en public, donc il faut y aller avec ce qu’on se sent capable de faire, ajoute l’écoconseillère. Une action qui est très, très, très concrète et qui paraît dans l’école est tout ce qui est en lien avec la gestion de déchets », poursuit celle qui s’est jointe au comité environnement de son cégep lorsqu’elle était plus jeune. Émilie Robitaille suggère également la réalisation d’un article sur des enjeux environnementaux dans le journal de l’école ou la rédaction d’une demande de financement pour un projet. Bref, elle ne manque pas d’idées!
Les deux spécialistes insistent sur le fait qu’on retire aussi des bénéfices personnels à s’impliquer : ça permet de développer de nouvelles connaissances et compétences et ça apporte un sentiment de cohérence, en plus de susciter des rencontres intéressantes.
« Les jeunes de moins de 18 ans ont très peu souvent leur mot à dire et les jeunes de 14, 15, 16 ans, par exemple, sont très inquiets de leur futur et n’ont pas le droit de vote », rappelle Catherine Gauthier. L’implication citoyenne, à l’école, dans sa ville ou au sein d’un organisme est donc un bon moyen de se faire entendre.
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L’expérience de rédaction d’Isaac
«Ce que j’ai le plus aimé, c’était de rencontrer des expertes dans l’implication des jeunes dans une cause qui me tient à coeur.»