La clim, un mal nécessaire

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21 juillet 2020 - Aurélie Lagueux-Beloin, Du tyrannosaure au climat

Il faut avoir passé les derniers étés sous une roche pour ne pas remarquer que les épisodes de canicule s’allongent et se multiplient. Et qui dit chaleurs accablantes dit climatiseurs qui tournent à fond.

Essentiels pour retrouver un peu de fraîcheur en été, les climatiseurs étaient autrefois considérés comme des produits de luxe. Aujourd’hui, ils sont devenus légion : au Québec, deux personnes sur trois avaient l’air climatisé à la maison en 2019. 

Alliées de notre confort et de notre santé, ces machines qui ronronnent dans nos fenêtres ou sur nos murs n’en demeurent pas moins très énergivores. D’après Hydro-Québec, la climatisation représente près de 5 % de la facture annuelle des ménages qui se chauffent à l’électricité. Comble de l’ironie aussi : en rafraîchissant l’intérieur de nos maisons, les climatiseurs contribuent à réchauffer l’extérieur, d’environ 1 °C en ville.

Le hic, c’est qu’avec le réchauffement climatique, nos besoins en clim ne vont pas faiblir. Il existe même un outil scientifique pour les quantifier : les degrés-jours de climatisation (DJC). 

Accumuler les jours de clim

« Plus le nombre de degrés-jours pour une année est grand, plus les besoins en énergie pour faire fonctionner nos climatiseurs sont grands », explique Diane Chaumont, responsable des scénarios et services climatiques chez Ouranos, le consortium de recherche sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques.

Les degrés-jours nous informent aussi sur l’intensité des épisodes de chaleur. 

Et, heureusement, ça ne prend pas la tête à Papineau pour calculer ces DJC. Il suffit d’additionner les degrés Celsius au-dessus la température « de confort ». Par exemple, s’il fait 25 °C, le seuil dit « de confort », fixé à 18 °C, est dépassé de 7 °C. 

 Pourquoi partir la clim à 18 °C?

18 °C, c’est un peu frais pour commencer à rafraîchir l’intérieur de sa maison, non? « C’est simplement une norme standard utilisée par les ingénieurs du bâtiment », indique Diane Chaumont. 

En fait, ce 18 °C permet d’atténuer l’un des principaux défauts des DJC : les températures enregistrées proviennent de l’extérieur de la maison alors que les besoins en climatisation sont ressentis à l’intérieur. Pour corriger le tir, on émet l’hypothèse que l’intérieur de la maison est confortable à 21,1 °C lorsqu’il fait 18 °C dehors. 

Lire le futur

À l’aide d’un modèle mathématique (et pas d’une boule de cristal!) développé par Ouranos en collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada et d’autres groupes de recherche canadiens, les scientifiques sont capables de prévoir le nombre de degrés-jours de climatisation dans les prochaines décennies sur l’ensemble du territoire québécois.

Mais comme personne ne peut prédire l’avenir, Diane Chaumont et son équipe ont réalisé une gamme de scénarios (ou RCP, de l’anglais Representative Concentration Pathways). Nous vous présentons ci-dessous le profil moyen, à mi-chemin entre le plus optimiste (basé sur les objectifs de l’accord de Paris) et le plus pessimiste. 

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« Ça augmente partout au Québec, mais c’est sûr que les Montréalais vont climatiser bien plus que les gens de Chibougamau ou des Îles-de-la-Madeleine, puisque le nombre de degrés-jours de climatisation enregistré à un endroit varie selon la latitude, l’altitude, l’aménagement du territoire (ville ou campagne) et le couvert du sol (asphalté, en forêt, près d’un point d’eau, etc.) », précise la chercheuse.

Repenser la clim…

Lors des grands froids de janvier, nous sommes habitués à faire attention à notre consommation électrique aux périodes de pointe. Il faudra sans doute faire la même chose l’été pour éviter l’expérience vécue en 2018 par les New-Yorkais  : en pleine canicule, 53 000 personnes ont été privées d’électricité en raison d’une demande record.

Sans pour autant arrêter de climatiser, nous pouvons passer à l’action pour réduire l’impact de nos appareils. Aux États-Unis, par exemple, on pourrait diminuer la demande en climatisation de 20 % avec des mesures d’atténuation des îlots de chaleur comme les toitures blanches et la végétalisation. 

ou s’en passer carrément

Si vous êtes plutôt un dur à cuire et que vous refusez d’installer un climatiseur chez vous, voici quelques trucs pour passer à travers les chaleurs estivales. 

1- Faites de l’ombre

Auvent, volets, stores ou rideaux : tous les moyens sont bons pour se protéger du soleil. Si vous n’avez pas envie de vous terrer dans le noir l’été, il existe des pellicules à faible émissivité (low E film) qui sont peu coûteuses et bloquent une partie des radiations solaires. 

2- Contrôlez les entrées d’air chaud

L’été, ma grand-mère se levait aux aurores pour fermer les fenêtres. Elle avait bien compris qu’en aérant la nuit, on laisse entrer l’air frais et qu’en fermant nos fenêtres durant la journée, on s’assure de garder la fraîcheur à l’intérieur. 

3- Optimisez l’utilisation du ventilateur

Un ventilateur ne fait pas baisser le mercure. Cependant, il brasse l’air et crée une sensation rafraîchissante. Placez-le devant votre fenêtre la nuit afin de faire entrer le plus d’air frais possible. Pensez aussi à faire fonctionner les ventilateurs de la salle de bain et de la cuisine pour faire sortir l’air chaud de la maison. 

4- La guerre aux émetteurs de chaleur

Ampoules incandescentes, vieux frigos, sécheuses et ordinateurs portables produisent beaucoup de chaleur. Évitez donc le plus possible de les utiliser. Choisissez des ampoules fluorescentes compactes et étendez votre linge pour le faire sécher. 

5- Évitez le four

Il faut être brave pour seulement penser à allumer le four en période de canicule. Mangez froid (c’est le temps des salades!) et, si vous tenez à cuisiner, optez plutôt pour le barbecue ou le micro-ondes.