La consigne : l’occasion de repenser nos manières de faire

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Retombées positives générales

20 février 2020 - Amélie Côté, Spécialiste de la gestion des matières résiduelles et de l’obsolescence

Le gouvernement a annoncé fin janvier son intention d’élargir, dès 2022, la consigne à tous les contenants de boisson en plastique, en verre et en métal, peu importe qu’ils contiennent du jus d’orange, du gin ou du kombucha. Les contenants dits « multicouches », comme les tetra pack de jus ou les cartons de lait, seront quant à eux intégrés au nouveau système en 2024. À l’heure actuelle, seules les bouteilles et les cannettes de bière et de boisson gazeuse sont consignées, les autres contenants prenant le chemin des centres de tri. Alors, que va-t-il se passer d’ici à ce qu’on puisse rapporter nos bouteilles de vin dans une SAQ ou ailleurs?

Les entreprises vont devoir créer un organisme qui rendra des comptes à RECYC-QUÉBEC. C’est le cœur de ce qu’on appelle la responsabilité élargie des producteurs. Le plus grand défi qui attend l’industrie est de planifier et de déployer la consigne à travers la province. D’ici là, certains projets pilotes seront mis en branle dans différentes régions, notamment pour la récupération du verre avec la SAQ.

Parce que la consigne permet de suivre tout le cheminement des contenants, au nombre près, de leur mise en marché à leur réutilisation ou leur recyclage, les entreprises devront :

  • S’assurer que des points de dépôt (dans des lieux existants ou à créer) desservent l’ensemble du territoire québécois
  • Transmettre des données sur chacun des types de contenants mis en marché et les quantités récupérées
  • Rendre des comptes sur la réutilisation et le recyclage
unsplash photo beer bottle empty recycling recyclage bière bouteille ambrées

 

En 2025, 75 % des contenants consignés devront être récupérés et recyclés, l’objectif étant d’atteindre 90 % en 2030. Les entreprises risqueront des pénalités si elles n’atteignent pas les cibles fixées par Québec.

La mise en place d’un nouveau système comporte des défis de taille. Gérer jusqu’à 4 milliards de bouteilles et de cannettes – comparativement à 2,5 milliards actuellement – ne sera pas une mince affaire! Du point de vue environnemental, cette solution est avantageuse, car c’est une méthode low tech pour trier les matières à la source. Pas besoin de machineries de tri, les gens rapporteront et trieront leurs contenants directement dans les points de dépôt.

Changer un système est aussi l’occasion de repenser les manières de faire. Laissez-moi vous parler de ma solution préférée quand il est question de consigne : les contenants à remplissage multiple. Nettoyer, remplir et recommencer : logique, n’est-ce pas?

L’exemple emblématique de ce système est la fameuse bouteille de bière brune format standard. Cette consigne privée, gérée par l’industrie brassicole, permet de réutiliser les bouteilles une quinzaine de fois avant de les recycler. Partout au Canada, les systèmes similaires obtiennent d’ailleurs une excellente performance, avec un taux de récupération – et de réutilisation – variant de 91 à 100 %.

On ne le dira jamais assez : recycler, c’est bien, mais réduire et réutiliser, c’est mieux!

Il y a d’autres types d’usages multiples qui fonctionnent bien :

  • La tasse, le magnifique gobelet à café consigné, une initiative née dans l’arrondissement de Villeray à Montréal, qui a fait son bout de chemin dans plus de 350 cafés au Québec.
  • Les contenants consignés dans certaines épiceries zéro déchet, qu’on peut rapporter en contrepartie d’un remboursement. D’ailleurs, plutôt que de les entasser dans une armoire, aussi bien les rapporter pour qu’ils soient réutilisés. ?

 

À lire aussi: La tasse, un gobelet zéro déchet

 

En fait, l’élément clé pour réduire l’empreinte environnementale d’un objet, c’est le nombre de fois qu’on s’en sert. Pour que l’impact d’une tasse à café durable soit inférieur à celui d’un gobelet jetable, il faut s’en servir au moins :

  • 220 fois, pour une tasse en acier inoxydable;
  • 210 fois, pour une tasse en céramique;
  • 110 fois, pour une tasse en plastique;
  • 50 fois, pour La tasse.

Cela dit, la consigne peut aussi s’appliquer à d’autres produits. La bannière IGA a par exemple annoncé récemment qu’elle se lancerait dans l’aventure des sacs réutilisables consignés.

On ne le dira jamais assez : recycler, c’est bien, mais réduire et réutiliser, c’est mieux! La modernisation de la consigne sera l’occasion de mettre au point des solutions pour réduire à la source en réutilisant des contenants de toutes sortes. 

D’ailleurs, face à la demande croissante pour cette option, la SAQ s’est dite ouverte à réintroduire le vin… en vrac. À suivre!

À lire aussi: Envoyer les GES à la consigne