Carte STM 65+ : « Je peux voyager 20 fois par jour si je veux »

Illustration sur la gratuité des transports de Goldstyn
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©Goldstyn
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Retombées positives générales

Les Montréalaises et Montréalais de 65 ans et plus peuvent utiliser les transports de la STM gratuitement depuis le 1er juillet. La mesure était attendue et l’objectif initial du nombre de cartes émises a presque été atteint en deux mois. Unpointcinq est allé à la rencontre des usagers et usagères qui en profitent.

En 2021, les gens de 65 ans et plus représentaient 18 % de la population totale de Montréal, soit plus de 350 000 personnes. Si les transports collectifs sont plus écologiques, ils sont aussi plus pratiques pour bien des destinations et peuvent faciliter les déplacements. Voici un premier bilan du titre Gratuité 65+ lancé conjointement par la Ville de Montréal et la Société de transport de Montréal (STM) cet été.

Une gratuité bien méritée

« Ça faisait 40 ans que je prenais le bus pour aller travailler. Je peux bien profiter de la gratuité maintenant que je suis à la retraite », s’exclame Chantal, une femme dynamique de 66 ans, rencontrée à la station de métro Jean-Talon.

Avec sa petite retraite, elle doit surveiller ses dépenses. Alors, pouvoir se déplacer sans compter, ça lui plaît : « Je peux voyager 20 fois par jour si je veux, c’est un vrai plus. » Chantal habite le quartier Rosemont. Ce jour-là, elle prenait le métro pour un arrêt seulement, de Jean-Talon à Beaubien. Beaucoup de personnes aînées ont recours aux transports collectifs pour de courts trajets, ce qui rend les déplacements plus rapides et plus faciles, en hiver notamment.

Nicole, 74 ans, habite la Petite Italie. Elle prend les transports en commun plusieurs fois par semaine, mais reconnaît qu’elle ne les utilise pas plus souvent qu’avant la gratuité. Elle se réjouit de cette offre même si, pour elle, payer certains titres de transport est important pour soutenir la STM.

Je ne suis plus obligé de me limiter aux alentours. Je peux aller explorer d’autres quartiers de Montréal.Denis, résident de Rosemont

La ruée vers la gratuité

Dans une étude menée par l’Université McGill avant la mise en place de l’offre, 40 % des personnes interrogées ont indiqué qu’elles utiliseraient plus fréquemment les transports en commun advenant leur gratuité.

Unpointcinq a fait une demande d’accès à l’information à la STM qui a permis d’apprendre qu’au 31 août 2023, soit seulement deux mois après l’instauration de la gratuité, près de 150 000 cartes avaient été émises (143 874 exactement). Cela correspond grosso modo à l’objectif que s’était fixé l’entreprise pour que la mesure soit « opérationnelle ».

Si des critiques ont déploré que l’offre ne soit pas universelle, cela n’a donc pas empêché son adoption par les personnes concernées.

Consommer les transports collectifs sans modération

Toujours selon les informations transmises par la STM, du 1er juillet au 31 août, 3,4 millions de déplacements ont été effectués avec le titre Gratuité 65+ dans l’ensemble du réseau. Cela représente une moyenne de 17 déplacements par mois et par carte, soit environ ​​​​4,25 trajets par semaine par personne détentrice d’une carte1.

Pour Denis, cette mesure est « une excellente nouvelle ». L’homme de 75 ans vit avec son épouse dans une résidence pour personnes aînées située au-dessus de la station de métro Rosemont. Denis est assez actif, il prend autant le bus que le métro et utilise également des Bixi (électriques) et des voitures Communauto. Ce qu’il aime dans cette offre, c’est qu’il n’a plus à compter ses déplacements pour surveiller ses dépenses : « Je ne suis plus obligé de me limiter aux alentours. Je peux aller explorer d’autres quartiers de Montréal », se réjouit-il.

Une mise en route réussie

Avec un tel engouement, il est facile d’imaginer un engorgement pour obtenir ou pour faire valider sa carte auprès des services à la clientèle de la STM.

 
Anthony a eu 65 ans en 2023, juste à temps pour profiter de la gratuité cet été. L’homme habite Pointe-Claire et utilise les transports en commun essentiellement pour se rendre au centre-ville, car « c’est plus facile qu’en voiture », reconnaît-il. Il a publié une photo de lui sur son compte Facebook, prise le jour où il est allé faire faire sa carte Gratuité 65+.

Dans sa publication, il explique qu’il s’y est pris à plusieurs fois avant de pouvoir être servi en raison des files de plusieurs dizaines de personnes devant lui. Mais il raconte tout cela avec le sourire.

Anthony Clarke
Anthony Clarke ©Maïté Belmir

Pour Denis, l’expérience a été plus fluide. « Ça s’est plutôt bien passé. Je vois qu’il y a de l’attente, car je fréquente souvent la station Jean-Talon, mais dans mon cas, lorsque je me suis présenté, ça a été assez rapide. »

Et c’est aussi ce que constate la STM. Les commentaires reçus par le service à la clientèle entre l’annonce du programme le 19 avril et l’activation de la Gratuité 65+, ont représenté 12 % du nombre total des commentaires reçus. Une offre qui s’est mise en place tout en douceur, d’autant plus que la plupart des messages étaient des demandes d’information… et non pas des plaintes!

La STM offre le titre Gratuité 65+ ​​​​pour la zone A uniquement (c’est-à-dire pour l’agglomération de Montréal). Elle est instaurée ​​​​pour une période de deux ans, mais toutes les personnes que nous avons rencontrées espèrent qu’elle sera prolongée… le plus longtemps possible!

1. Soit l’une des 119 452 personnes détentrices d’une carte OPUS avec Gratuité 65+ ayant réalisé au moins un déplacement durant cette période.

Ainée de dos dans les escalators du métro
©Maïté Belmir

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