Ça roule librement en région

Becik jaune
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©Courtoisie Becik jaune

27 juillet 2022 - Maxime Bilodeau, journaliste de l'Initiative de journalisme local

Le vélo en libre-service n’est plus seulement l’apanage des grandes villes au Québec. Des systèmes font petit à petit leur apparition en région.

Tous les Guy de Sainte-Anne-des-Plaines ont désormais accès à « un bicycle, bicycle jaune, avec tout l’outfit, r’garde lé donc », comme dans la chanson culte de François Pérusse! Depuis l’année dernière, cette municipalité des Laurentides propose à ses 15 000 citoyens une dizaine de vélos en libre-service (VLS), dont quelques-uns à assistance électrique. Le nom du service : Bécik Jaune. « En fait, c’est surtout la borne d’ancrage automatique qui est jaune », précise Pierre Vachon, directeur général de l’entreprise d’économie sociale de Joliette qui est derrière ce service de vélopartage.

Même si elle est née comme BIXI, en 2009, Bécik Jaune ne s’adresse pas aux métropoles et capitales de ce monde. Son marché est plutôt constitué des municipalités éloignées des grands centres qui souhaitent développer le transport actif sur leur territoire sans se ruiner, lit-on dans son Guide d’implantation de vélos en libre-service publié en 2018. « Nous offrons aux municipalités un système de VLS pour quelques milliers de dollars au lieu de quelques centaines de milliers », s’enorgueillit le directeur général, précisant que la différence de coût tient notamment à la possibilité de choisir des vélos reconditionnés ou des options d’installation moins coûteuses.

 
 Au moment d’écrire ces lignes, en juin 2022, Bécik Jaune était en pourparlers avec quatre municipalités québécoises comptant de 700 à 7000 habitants. Du jamais-vu dans l’histoire de l’entreprise, plutôt habituée à ce qu’on lui ferme la porte au nez faute de budget pour ce genre d’initiative. « Les planètes s’alignent enfin pour nous », confirme Pierre Vachon, dont les bécanes pourraient rouler partout au Québec grâce au Programme d’aide financière au développement de l’offre de vélos en libre-service (OVLIS).

Pierre Vachon
Pierre Vachon ©Courtoisie Becik jaune

Offert par le ministère des Transports du Québec, ce coup de pouce financier couvre jusqu’à 50 % du coût d’acquisition de vélos ordinaires ou à assistance électrique et de stations d’ancrage, de même que les dépenses liées à la mise en place du service. Doté d’une enveloppe de 8 M$, le programme sera en vigueur jusqu’au 31 mars 2023. Et les villes s’en réjouissent! À preuve, emprunter une bécane pour faire ses commissions sera bientôt possible à Carleton-sur-Mer, à Cowansville, à Shawinigan, à Orford et à Sacré-Cœur, notamment.

Essayer le VLS, c’est l’adopter. Il y a une demande latente pour ce genre de service, qui est bon à la fois pour la santé, la société et l’environnement
Magalie Brebonne, directrice de programmes de Vélo Québec.

Cocktail transport bonifié

Magali Brebonne, directrice de programmes de Vélo Québec, se réjouit de cette « bonne nouvelle pour la mobilité durable ». « Il faut le voir dans une perspective d’intermodalité : les habitants de ces communautés ont maintenant un autre choix que leur voiture personnelle pour réaliser leurs courts déplacements. Le VLS bonifie le fameux cocktail transport », analyse-t-elle. Pourrait-on voir la part modale de l’automobile diminuer au profit de celle du deux-roues, réputé pour sa sobriété carbone? « Ce n’est pas interdit de le penser », dit-elle.

Avant qu’on n’en arrive là, toutefois, les nouvelles venues dans l’univers du VLS devront se donner les moyens de leurs ambitions. La planification du réseau, la prise en compte des réalités géographiques, l’entretien et la réparation des vélos, de même que la tarification et le déploiement du service sont autant d’aspects à prendre en compte. « Il y a de nombreux détails auxquels songer afin de maximiser l’expérience client, confirme Magali Brebonne. Le succès ou l’échec d’un projet de VLS se joue parfois sur bien peu de choses. »

If you build it…

L’autre problème est celui de l’absence d’une véritable culture du vélo dans plusieurs de ces collectivités. Plusieurs ne disposent pas d’un réseau cyclable digne de ce nom ni de politique vélo ou de lieu où discuter des enjeux relatifs au vélo. C’est pour cela que Vélo Québec a lancé en 2015 le mouvement Vélosympathique, une démarche de certification volontaire pour les municipalités québécoises.

« Au total, depuis le début du programme, ce sont 32 collectivités et 82 organisations qui ont démontré leur engagement à faire du vélo une réelle option en matière de transport et de loisirs », affirme Vélo Québec, dans le communiqué de janvier 2022 qui annonçait que Waterloo et Sainte-Julie avaient obtenu leur certification argent et Sutton, sa mention honorable.

Bien qu’aucune de ces trois villes ne soit dotée pour le moment d’un système de VLS, leur volonté de promouvoir le vélo est claire. Si vous le construisez, ils viendront… La même logique s’applique aux infrastructures cyclables. « Essayer le VLS, c’est l’adopter. Il y a une demande latente pour ce genre de service, qui est bon à la fois pour la santé, la société et l’environnement », conclut Magalie Brebonne.

 

Becik jaune
©Courtoisie Becik jaune

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