Les motoneiges électriques à la conquête des parcs nationaux

Motoneige électrique devant un chalet
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©Simon Diotte
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Retombées positives générales

22 février 2023 - Simon Diotte, Coureur des bois dans l'âme

Les motoneiges à essence seront bientôt des machines en voie de disparition dans les parcs nationaux du Québec. La Sépaq entreprend la conversion de son parc de motoneiges à essence, qui compte 115 machines, par des motoneiges 100 % électriques. Le but : décarboner sa flotte de véhicules.

Jusqu’à maintenant, sept motoneiges dotées d’une plaque verte sont au travail depuis cet hiver et cinq autres se joindront à la flotte électrique prochainement. Unpointcinq est allé voir comment se passe le virage électrique dans le parc national du Mont-Tremblant, dans les Laurentides.

À mon arrivée, le mercure est nettement sous les -20 degrés Celsius. On pourrait croire que la motoneige électrique souffrirait de ce froid intense, mais pas du tout. Contrairement aux voitures électriques, dont l’autonomie est charcutée par le froid mordant, la motoneige électrique de la Sépaq affiche une autonomie de 94 km, soit presque le maximum. Il s’agit, pour les curieux, du modèle Nomad, une motoneige utilitaire conçue et fabriquée entièrement au Québec par Taiga Motors, compagnie montréalaise qui aspire à devenir la Tesla du véhicule hors route.

Dans les bureaux chauffés de la Sépaq, je rencontre Patrick Vanier, responsable du service de la maintenance et des infrastructures au parc national du Mont-Tremblant. Celui-ci m’explique que les employés sont en mode découverte concernant les deux modèles électriques du parc. L’un se trouve dans le secteur de la Diable, l’autre dans le secteur de la Pimbina. « On agit avec prudence. On ne veut pas être pris dans le bois avec la batterie à plat. Donc, on les utilise actuellement sur de petites distances, mais jour après jour, on s’aventure de plus en plus loin », dit-il.

Si Taiga Motors parle d’une autonomie de 100 km, elle diminue à près de 80 km dans les conditions plus difficiles du parc, où le terrain est accidenté et où la neige fait des siennes. Malgré tout, cette autonomie convient à la plupart des besoins des gardes-parcs, qui utilisent les motoneiges pour l’entretien des chalets et la patrouille.

Nos motoneiges électriques sont également plus légères que les modèles à essence. Quand on s’embourbe, ça devrait être plus facile à déprendre.

Mark Rumpelmayr, garde-parc

Motoneige électrique sur la neige
©Simon Diotte

Pas pour les longues patrouilles de surveillance

Éventuellement, Patrick Vanier aimerait se servir des motoneiges sans pot d’échappement pour le traçage de la piste de ski de fond du Lac-Poisson, longue de 13,6 km, la seule piste du coin qui n’est pas accessible aux dameuses en raison de son étroitesse. « On ne sait pas si la motoneige électrique, qui devra tracter un lourd traceur dans de fortes pentes, sera capable de la tracer au complet, mais on hâte de l’expérimenter », explique-t-il.

Patrick Vanier voit certaines limites à la motoneige électrique, notamment pour les longues patrouilles de surveillance dans l’arrière-pays. « Nos motoneiges électriques possèdent également moins de protection. Ce sont peut-être des véhicules plus à risque d’être endommagés en cas de collision avec une roche ou une souche, par exemple, mais tout cela reste de la spéculation », dit-il.

Avant de prendre le virage de la motoneige électrique, la Sépaq a soumis les engins de Taiga à de rudes épreuves dans les arpents de neige du parc national des Monts-Valin, au nord de Saguenay, relief réputé pour ses quantités de neige astronomiques. « Nous avons organisé des mini-Olympiques de la motoneige et elles ont passé les tests haut la main », explique Hugues Sansregret, responsable du développement durable à la Sépaq. Des résultats qui auraient aussi épaté les plus sceptiques des véhicules à batterie. Autre raison de virer électrique : une motoneige électrifiée ne coûte pas plus cher qu’un modèle qui pétarade, mais devrait coûter beaucoup moins cher en frais d’entretien.

Motoneige électrique sur un chemin de neige
©Simon Diotte

Peu de bruits et plus d’odeur

À Mont-Tremblant, la direction admet qu’il existe quelques employés qui sont plus réfractaires aux engins électriques. « Ce sont des gens qui ont grandi sur des Ski-Doo à essence. C’est un changement de culture, mais d’autres employés sont au contraire très enthousiastes », dit Patrick Vanier. C’est le cas de Mark Rumpelmayr, garde-parc depuis 17 ans, qui est enchanté par le virage électrique. « Ces motoneiges sont très agréables à conduire et j’apprécie l’absence de bruit du moteur, même si c’est encore pour moi assez déroutant », témoigne-t-il.

Ce patrouilleur pense aussi que le faible bruit des appareils et l’absence d’odeur constituent des atouts majeurs dans les aires protégées, où les gens sont en quête de quiétude. « Nos motoneiges électriques sont également plus légères que les modèles à essence. Quand on s’embourbe, ça devrait être plus facile à déprendre », dit-il. Reste plus qu’à se jeter dans les congères.

Les motoneiges de la Sépaq sont des modèles utilitaires et chacune parcourt en moyenne 2600 km de distance par année, avec une consommation d’essence de 16 L aux 100 km. Une seule motoneige électrique évite donc l’émission de près de une tonne de CO2 équivalent par année (chaque litre d’essence brûlé émet 2,3171 kg CO2 équivalent, selon le Bureau de la transition climatique et énergétique du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs).

L’électrification de la flotte de véhicules du parc national du Mont-Tremblant se poursuivra cet été avec l’arrivée de camionnettes 100 % électrique. Ces camions légers s’ajoutent aux petits véhicules de service déjà électrifiés qui servent à des tâches diverses dans les campings.

Motoneige électrique Sepaq
©Simon Diotte

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