Beauté, business et climat

Léa Bégin, Marilyne Bouchard et Marie Beaupré
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Léa Bégin, Marilyne Bouchard et Marie Beaupré ©Courtoisie
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Comment conjuguer action climatique et projet entrepreneurial dans le milieu de la beauté? C’est cette question qui a amené Unpointcinq à organiser une rencontre entre trois entrepreneuses œuvrant dans le secteur pour jaser cosmétiques, affaires et valeurs environnementales : Marilyne Bouchard, propriétaire de l’entreprise BKIND, Léa Bégin, fondatrice de l’espace Beauties Lab, et Marie Beaupré, cofondatrice des Mauvaises Herbes.

D’où vous est venu ce désir de démarrer une entreprise de produits de beauté soucieuse de l’environnement?

Marilyne (BKIND) : Quand j’ai lancé BKIND en 2014, je venais tout juste de devenir végane. J’avais envie d’offrir des options qui n’étaient pas testées sur les animaux. À part Lush, c’était difficile de savoir si une entreprise faisait ce genre de test. Le côté écologique est venu plus tard, quand j’ai commencé à acheter en vrac et à faire attention aux déchets dans ma vie personnelle. J’ai appliqué cette conscience à BKIND.

Léa (Beauties Lab) : Mes valeurs se sont affirmées quand Beauties Lab était un blogue et que je me demandais plus sérieusement ce que je voulais soutenir, ce que je voulais représenter sur le Web. C’était évident pour moi que je voulais mettre la santé de l’environnement et de l’humain de l’avant.

Marie (Les Mauvaises Herbes) : C’est parti d’un hobby. Je finissais un bac en écologie, j’étais déjà sensibilisée à l’environnement. J’ai commencé par vouloir créer un déo sans parfum. Les fragrances sont souvent nocives pour l’environnement. Avec Mariane et Audrey, les deux autres fondatrices, on a commencé à faire des recettes, à les partager sur notre blogue, qui s’appelait Les Trappeuses. Ça a grossi rapidement, et on a créé Les Mauvaises Herbes, une boutique où on peut acheter des produits, mais aussi des ingrédients pour les faire à la maison.

Produits BKIND
Produits BKIND ©Courtoisie

Les produits de beauté écoresponsables sont souvent plus chers que les produits que proposent les grandes marques, ce qui peut refroidir la clientèle. Je me trompe?

Marie : Les produits peuvent parfois être très simples. Quand on propose aux gens qui nous suivent de créer les leurs, ça ne veut pas dire d’acheter une base d’ingrédients à 300 $. Pour se démaquiller, par exemple, il suffit d’utiliser de l’huile végétale et de l’eau chaude. C’est simple et peu dispendieux.

Marilyne : Ces réticences liées au prix des produits écoresponsables et locaux, je les entends tous les jours. C’est vrai qu’avoir des valeurs, ça coûte cher (Rires.) Par exemple, en ce moment, je suis en train de remplacer toutes mes bouteilles par d’autres en plastique certifié Ocean Bound. Au lieu de coûter 60 sous, la bouteille coûte 4 dollars. Oui, c’est plus cher, mais on fait des choix.

Léa : Il y a aussi cette croyance que les produits plus « verts » sont systématiquement plus chers que ceux qu’on trouve en pharmacie, mais ce n’est pas le cas pour tous. Plusieurs personnes viennent au Beauties Lab et sont surprises par les prix. Elles réalisent que les produits qu’on propose sont vendus au même prix que ceux qu’elles achetaient déjà en pharmacie.

Léa, à l’origine des services de maquillage que Beauties Lab offre, il y a aussi ce désir que les gens réduisent le nombre de produits dans leur trousse, non?

Léa : Absolument. Avec seulement cinq rouges à lèvres, tu peux faire une infinité de teintes. Mais cette industrie que j’adore et que je déteste à la fois nous laisse croire que c’est l’inverse. On passe de nouvelles modes en nouvelles modes. Nous, on essaie de donner des outils à notre clientèle pour qu’elle utilise bien ses produits, en quantité raisonnable et sur une longue période. J’entends tout le temps les gens me dire que plein de leurs produits sont dans leur tiroir, inutilisés.

L’espace Beauties Lab
L’espace Beauties Lab ©Courtoisie

Certains individus et courants minimalistes proposent d’arrêter de se maquiller pour limiter au maximum la consommation. Qu’est-ce que vous répondez à ça?

Léa : On peut décider de tout arrêter, oui. Mais avant, il y a des façons de choisir les produits qu’on consomme. Si quelqu’un utilise des produits qui lui font du bien, qui sont utilisés jusqu’au bout et dont l’emballage se recycle, pourquoi pas? Je ne veux pas diaboliser le maquillage.

Marilyne : Moi, par exemple, je suis végane. Par ce choix, je prends position personnellement, mais je sais très bien que c’est l’industrie qui doit changer. Ce n’est pas réaliste que tout le monde soit végane. Ce n’est pas plus réaliste que tout le monde arrête de se maquiller.

Léa : Dans toutes les interactions que j’ai chaque jour, je vois l’impact positif que le maquillage peut avoir sur les gens. Ça prend des changements de réglementation, par exemple sur la transparence des étiquettes d’ingrédients. Il ne faudrait pas essayer de bannir le maquillage, surtout que ça empower majoritairement les femmes.

Produits Mauvaises Herbes
Produits Mauvaises Herbes ©Courtoisie

C’est possible, pour une petite entreprise de beauté, d’être à la fois soucieuse de l’environnement et rentable?

Marilyne : Je n’ai pas créé BKIND pour être riche. Tant que j’ai un peu de profit, ça me va. La rentabilité, c’est large… Ça dépend des intentions de l’entreprise.

Marie : Le gros challenge pour notre modèle d’affaires, c’est qu’on vend entre autres des ingrédients pour que les gens fassent leurs propres produits. Après, ça leur dure longtemps! On a fait le pari de se lancer là-dedans, mais c’est pas toujours évident. Obtenir les certifications véganes, biologiques, c’est cher et compliqué. On essaie d’être transparentes pour que les gens sachent ce qu’ils achètent, mais certaines certifications ne sont juste pas accessibles pour les petites entreprises.

Marilyne : Ça fait huit ans que BKIND est née, et c’est juste maintenant que je peux changer la certification de mes bouteilles. Avant, je n’aurais pas eu les moyens.

Léa : On me demande souvent, en entrant dans la boutique, si les marques qu’on vend sont toutes « clean », bios, naturelles… Ce que je réponds à ça, c’est que ce sont toutes des marques qui font des efforts. Ce n’est pas possible d’être parfait.

 

BKIND : entreprise de produits de beauté qui offre des produits « naturels, à base de plantes, véganes, écologiques et fabriqués au Québec ».

Beauties Lab : espace beauté qui vend des produits notamment « green, éthiques et inclusifs » de près de 50 marques et offre des soins esthétiques (soins de la peau, maquillage, etc.).

Les Mauvaises Herbes : anciennement Les Trappeuses, boutique à Montréal et en ligne qui propose non seulement des produits de beauté, mais aussi des ingrédients pour en créer soi-même. Les produits de l’entreprise sont pour la plupart véganes, biologiques et faits au Québec.

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