Mylène Arbour : la transition à chaque bouchée

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Été comme hiver, Mylène Arbour livre de la nourriture santé à vélo. © Courtoisie Mylène Arbour
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11 février 2022 - Alexandra Viau, Rédactrice en chef adjointe

À l’âge de 18 ans, Mylène Arbour devenait végétarienne pour la santé de notre planète. Six ans plus tard, la diplômée en nutrition remporte une bourse de la Fondation de l’UQAM pour donner de l’élan à ses recherches sur la transformation de la chaîne de production et de distribution alimentaire dans les grandes villes.

La recherche scientifique ne s’est pas imposée tout de suite dans le parcours de Mylène Arbour, lauréate d’une bourse de 6000 $ décernée par le Fonds pour les femmes en sciences. Après avoir obtenu un baccalauréat en nutrition à l’Université de Montréal et s’être impliquée dans la première épicerie zéro déchet de l’établissement, elle décide de mettre sa passion pour une saine alimentation au service de l’action climatique.

« Comme beaucoup de jeunes de ma génération, je vis une écoanxiété chronique, et l’alimentation est une activité si quotidienne qu’on en oublie tout son impact. Mais il y a tellement d’étapes où on peut agir dans la chaîne agroalimentaire! Je voulais trouver des solutions pour transformer ce système », se remémore celle qui est maintenant inscrite à la maîtrise en science de l’environnement à l’UQAM.

Énergies humaines renouvelables

Portée par un réel désir de changer le monde, la jeune femme qui a grandi à Candiac, en Montérégie, plonge dans les méandres de notre système agroalimentaire, un important émetteur de gaz à effet de serre (GES). L’agriculture à elle seule représente 9% de l’ensemble des GES du Québec, et c’est sans compter les émissions liées au transport des aliments. Concrètement, elle souhaite contribuer à multiplier et pérenniser les circuits courts pour réduire le kilométrage des aliments et faciliter l’accès aux fruits et légumes.

Active au sein de la Chaire de recherche sur la transition écologique, Mylène Arbour s’intéresse de près aux projets chapeautés par le programme Montréal en commun. De nombreuses initiatives locales comme Récolte, La Cantine pour tous, AU/LAB et la Carte proximité ont été mises en place pour assurer le succès de la transition socio-écologique qu’elle espère. Par exemple, la Carte proximité est un projet innovant du Carrefour alimentaire Centre-Sud. En distribuant des cartes prépayées à des ménages à faibles revenus, on leur donne accès à des aliments frais issus d’un circuit court d’approvisionnement.

Avec ses travaux portant sur l’évaluation participative, Mylène Arbour veut contribuer à la longévité de ces projets. En collectant les bonnes données et en incitant les bénéficiaires à collaborer à la création d’outils d’évaluation et même à l’analyse des résultats, cette approche mise sur le travail d’équipe pour que l’énergie investie soit renouvelable et duplicable. C’est en quelque sorte le contraire des rapports tablettés!

La transition socio-écologique, ça mange quoi en hiver? (et en été 🙃)

« Il s’agit d’une transition vers d’autres façons de faire, explique Mylène Arbour, donc d’autres manières de produire, de distribuer et de consommer les aliments. Le préfixe “socio” réfère à une transition juste pour toutes et tous, afin que tout le monde y trouve son compte. C’est tendre vers une société qui respecte davantage l’environnement et qui fait face aux changements climatiques en étant résiliente et en s’adaptant. »

« L’évaluation participative existe déjà, mais elle est rare dans le domaine de l’alimentation. On pense que la culture d’évaluation au sein d’une organisation peut être l’un des leviers vers la transition », explique-t-elle.

Scientifique et solidaire

Sur le terrain, la boursière a constaté que l’accès à des aliments sains n’est pas toujours en phase avec les préférences culturelles : « Les nouveaux arrivants sont nombreux à avoir recours aux banques alimentaires, où on leur distribue, par exemple, des panais – dont ils ne savent absolument pas quoi faire. C’est un réel problème sur le plan de l’aide alimentaire offerte à Montréal. » Selon elle, une initiative comme la Carte proximité a l’avantage de donner plus de choix aux immigrants quand ils font leur épicerie.

Et pour diminuer l’insécurité alimentaire qui touche un Montréalais sur dix et passer de la théorie à la pratique, Mylène Arbour enfourche son vélo été comme hiver pour apporter des repas aux personnes vulnérables dans la métropole. Avec les bénévoles du groupe Cyclistes solidaires, elle prend plaisir à effectuer des livraisons carboneutres et à « mettre en application ses recherches ». Grande passionnée d’escalade, elle pense qu’on peut s’élever ensemble vers une meilleure alimentation, pour les humains… et pour la planète.

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