Un campus bien vivant au Lac

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Guillaume Bronsard, Mégan Diotte, Clémentine Scott, Gabrielle Mondor et Samuel Blue pilotaient le projet de serre passive dénommé Alimaculture en 2019-2020.
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Retombées positives générales

22 juillet 2020 - Guillaume Roy, En quête d'aventure

Serre solaire passive, réduction du gaspillage alimentaire, poulailler éducatif… Le développement durable au Cégep de Saint-Félicien, c’est bien plus que de la théorie!

Dans une serre solaire passive installée sur le terrain du Cégep de Saint-Félicien, cinq jeunes s’affairent à peser la première récolte de légumes issue d’un projet visant à optimiser la culture sous serre en milieu nordique. « On analyse des données chaque semaine pour déterminer ce qui pousse le mieux selon différents paramètres, comme l’humidité, la température de l’air et du sol », explique Guillaume Bronsard, qui fait équipe avec Mégan Diotte, Clémentine Scott, Samuel Blue et Gabrielle Mondor. Ces derniers testent notamment la culture d’épinards, de laitue, de radis, de carottes, de brocolis, d’aneth et de betteraves.

À l’intérieur de la serre se trouve un énorme bassin qui contient 950 gallons (près de 3600 litres) d’eau. En plus d’emmagasiner la chaleur du soleil, il fournit un espace pour pratiquer l’aquaponie, qui unit la culture de légumes et l’élevage de poissons. À l’automne 2019, 17 poissons rouges s’y prélassaient, mais l’objectif est d’y accueillir éventuellement 100 ombles de fontaine (truites mouchetées). Surplombant le bassin, un plant de tomate pousse sur un tas de billes d’argile. 

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L'automne dernier, le bassin de 950 gallons d'eau accueillait 17 poissons rouges. À terme, une centaine d'omble de fontaine pourraient y être élevés.

« Notre but est de faire la production de végétaux et de poissons dans un cycle fermé », explique l’étudiant Samuel Diotte, un des membres du projet Piscisplanta, de pair avec Gabrielle Lessard, Laurie Landry et Laurence Laprise. L’eau, qui contient les déjections des poissons, est riche en ammoniaque, laquelle, une fois transformée en nitrite et en nitrate, peut être absorbée par les racines des plantes. Les poissons nourrissent ainsi les plantes qui, en retour, purifient l’eau dans laquelle vivent les poissons. Le système n’est pas encore optimisé, mais d’autres plants de légumes plus robustes seront ajoutés.

Philippe Sarazin était l'un des étudiants responsables du projet Eco2 responsable, avec Jennifer Isabella et Pamela Parisé, qui vise à améliorer la sécurité alimentaire des étudiants en élevant des poules pondeuses sur le terrain du cégep.

À l’extérieur de la serre, un poulailler loge pour sa part cinq poules aux œufs d’or. « Selon une recherche, 25 % des étudiants et des étudiantes vivent de l’insécurité alimentaire lors de leur première session au cégep, explique Philippe Sarazin, qui fait équipe avec Jennifer Isabella et Pamela Parisé dans le cadre du projet Eco2 responsable. Pour contrer ça, on a eu l’idée de donner des œufs aux étudiants en les déposant dans l’amigo frigo [un réfrigérateur communautaire installé sur le campus]» En plus des œufs, on laisse aussi des légumes de la serre (et on déposera plus tard du poisson).

25 % des étudiants et des étudiantes vivent de l’insécurité alimentaire lors de leur première session au cégep.

Un cours hors de l’ordinaire

Ces trois projets ont été entrepris dans le cadre du cours « Développement durable » offert au programme Techniques du milieu naturel. « Il permet d’apprendre à gérer de A à Z une initiative concrète de développement durable, explique l’enseignant Guillaume Maziade. Pour assurer la pérennité des projets, les étudiants ont le choix de poursuivre un projet existant démarré par leurs prédécesseurs ou d’en lancer un nouveau. »

Ainsi, le projet de serre solaire Alimaculture décrit plus haut a été conçu il y a cinq ans par des étudiants qui rêvaient d’implanter une serre au cégep. Le concept avait alors remporté un concours en développement durable en France. En 2018, l’établissement a décidé d’investir 23 000 $ pour sa réalisation. Entre-temps, une autre cohorte avait ciblé la trentaine de plantes qui pourraient y pousser.

 Il permet d’apprendre à gérer de A à Z une initiative concrète de développement durable.

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Guillaume Maziade est un des professeur du cours de Développement durable au Cégep de Saint-Félicien

« On est privilégié, parce que ce n’est pas partout où il y a des serres comme ça, soutient Gabrielle Mondor. C’est trippant de faire pousser des légumes pendant tes cours au cégep» Mégan Diotte abonde dans le même sens :

L’autosuffisance alimentaire, c’est quelque chose dont j’ai toujours rêvé, et ce cours me permet de gérer toutes les facettes du projet. 

En plus de renforcer le leadership des étudiants, ce cours les familiarise avec divers outils qu’ils utiliseront plus tard en milieu de travail, comme une grille d’évaluation en développement durable et des budgets.

Cet automne, les projets terrain devraient se poursuivre. On s’équipera, au besoin, de masques, de lunettes et de visières pour limiter les risques de propagation de la COVID-19. 

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Plusieurs données sont récoltées par les étudiants dans la serre, afin de déterminer ce qui pousse le mieux dans un milieu nordique.
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Samuel Diotte et Gabrielle Lessard ont piloté le projet d'aquaponie Piscisplanta, avec Laurie Landry et Laurence Laprise (absente sur la photo). Le but: produire des poissons et des végétaux en circuit fermé.

Des gestes concrets et inspirants

Bien que le cours en développement durable existe depuis dix ans, on a ajouté une tangente entrepreneuriale il y a six ans. Depuis, une soixantaine de projets ont été réalisés par près de 500 étudiants et étudiantes. 

Par exemple, des groupes ont organisé une fête des récoltes à Saint-Félicien, qui a attiré plus de 800 personnes. Un projet de cuisine collective a sauvé 334 kg de fruits et légumes qui, sinon, auraient fini aux poubelles. Un projet de construction de cabanes à oiseaux et d’hôtels à insectes a favorisé un contact intergénérationnel entre des élèves du primaire et des aînés d’une résidence de La Doré. 

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Une ainée fabrique un hôtel à insecte avec des jeunes de l'école Maria-Goretti à La Doré.

Des étudiants ont aussi organisé des ateliers de fabrication de kombucha, la vente de trousses de culture de pleurotes, de même qu’une recherche portant sur la décontamination de sols imprégnés de diesel. D’autres projets visaient à tisser des liens avec les membres des Premières Nations, à créer des emplois étudiants ou à améliorer l’habitat de l’omble de fontaine. On a même semé sur le terrain du cégep une forêt nourricière où poussent une cinquantaine de végétaux comestibles et dont tous les citoyens peuvent profiter. 

Depuis 2015, plus de 70 projets ont été réalisés et le programme a même fait des petits : deux équipes du Centre d’études collégiales à Chibougamau, affilié au Cégep de Saint-Félicien, ont réalisé deux projets, notamment sur la réduction du gaspillage alimentaire. 

Par ailleurs, le cégep organise chaque année un concours pour souligner les initiatives les plus marquantes. On a aussi lancé le magazine annuel Eco Perspective pour présenter les projets en cours!

Toutes les photos ont été prises par Guillaume Roy.