La pêche blanche vire au solaire

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Retombées positives générales

Grâce à un club étudiant du Cégep de Jonquière, les pêcheurs sont de plus en plus nombreux à utiliser l’énergie solaire pour alimenter leur cabane installée sur les glaces du fjord du Saguenay.

En février 2020, une dizaine d’étudiants du Cégep de Jonquière débarquent au village de pêche de l’Anse-à-Benjamin, à La Baie, avec ce qui ressemble à une grosse valise noire. À l’intérieur se trouvent un contrôleur solaire, un interrupteur, une batterie, un onduleur, des distributeurs de courant, un port USB et une ampoule DEL, soit « toutes les composantes essentielles pour produire de l’énergie solaire, explique Gino Thibeault, enseignant en génie électrique au Cégep. Il suffit de brancher ces éléments à un panneau solaire installé sur une cabane et le tour est joué ».

À la tête du club étudiant TERRE – pour Technologies des énergies renouvelables et rendement énergétique –, l’enseignant a loué deux cabanes dans ce village de pêche blanche pour y faire la démonstration d’un système solaire photovoltaïque en compagnie des étudiants inscrits à cette activité parascolaire. Le but était d’expliquer le système aux pêcheurs et de démontrer sa pertinence pour alimenter leur cabane… et plus encore.

club étudiant TERRE
Le club étudiant TERRE, à l’Anse-à-Benjamin (La Baie).

Précieux conseils

Après avoir réalisé leurs propres projets solaires en laboratoire à l’automne, les étudiants ont notamment offert des ateliers de vulgarisation, des conseils et des analyses énergétiques complètes à l’entreprise Contact Nature, qui loue sept cabanes sur le fjord à La Baie.

« On pensait que cette technologie solaire était inaccessible, mais les prix sont maintenant abordables », soutient sa directrice, Diane Simard. L’analyse énergétique réalisée par le club a permis de proposer à l’entreprise trois solutions à 300 $, 464 $ et 759 $, incluant un panneau solaire et divers modèles de batterie et de contrôleur – ce dernier ajuste le voltage si celui produit par le panneau est trop élevé pour la batterie.

« Le club visite les villages de pêche depuis quatre ans et ça fait vraiment une différence », ajoute Diane Simard, qui a elle-même installé un système solaire sur sa propre cabane, l’an dernier, pour alimenter une prise USB, un sonar, des ampoules DEL et éventuellement une télévision.

club étudiant TERRE La baie
À l’intérieur de la boîte noire se trouvent un contrôleur solaire, un interrupteur, une batterie, un onduleur, des distributeurs de courant, un port USB et une ampoule DEL.
panneaux solaire la baie club étudiant terre
Plusieurs dizaines de panneaux solaires brillent dans les deux villages de pêche de La Baie.

Ça brille sur les glaces

La présence du club TERRE a des effets notables dans les deux villages de pêche de La Baie, qui compte chacun près de 400 cabanes. On y voit désormais briller plusieurs dizaines de panneaux solaires et leur nombre augmente chaque année – le décompte officiel est prévu pour l’an prochain.

Le club étudiant a aussi convaincu Mélanie Davis, propriétaire de Pêche Aventure Saguenay, d’investir dans l’énergie solaire pour alimenter les huit cabanes que l’entreprise loue à Grande Baie. Après avoir ajouté un système solaire photovoltaïque sur une première cabane en 2019, elle en a ajouté deux en 2020 et elle en mettra deux de plus l’hiver prochain.

« Il me manquait un contrôleur et mon convertisseur consommait trop d’énergie », explique-t-elle. Grâce aux conseils du club, elle a amélioré ses installations, qui sont maintenant plus efficaces. Pour maximiser son investissement, elle loue aussi ses cabanes « solaires » en forêt durant l’été.

Un coup de soleil bienfaiteur

Gino Thibeault est fier de voir que ce projet de vulgarisation porte ses fruits. En plus d’améliorer le confort des cabanes, cette énergie propre réduit l’utilisation de génératrices à essence et, du coup, l’émission de gaz à effet de serre. 

« Plusieurs personnes brûlent encore du gaz pour recharger leur batterie, alors que des systèmes solaires simples et bon marché existent », soutient l’enseignant, qui espère que ses étudiants se serviront des connaissances acquises pour lancer des projets de plus grande envergure dans le futur.

C’est justement le souhait de Mathieu Simard, un étudiant en technologie de l’électronique qui est membre du club depuis septembre 2019. « Je trouvais ça intéressant d’en apprendre davantage sur les technologies solaires », explique-t-il, précisant qu’il rêve de travailler sur un projet d’habitation alimenté par cette énergie et de continuer à mieux la faire connaître au grand public.

Hydroélectricité vs énergie solaire

Étant donné que 97 % de l’électricité produite au Québec provient des centrales hydrauliques d’Hydro-Québec, cette énergie est considérée comme carboneutre dans la province. On ne peut pas en dire autant de celle que fournissent les panneaux photovoltaïques : ils ne génèrent aucune émission de gaz à effet de serre (GES) pendant leur exploitation, mais leur fabrication et leur installation émettent environ cinq fois plus de GES que l’hydroélectricité, selon un rapport du CIRAIG préparé pour Hydro-Québec.

Toutefois, des nuances s’imposent, selon une équipe de chercheurs des Pays-Bas qui, dans un article publié en 2016 dans la revue scientifique Nature Communications, concluaient notamment que :

  • Pendant sa durée de vie (20 à 30 ans), un panneau solaire photovoltaïque compense plusieurs fois l’énergie nécessaire à sa production, ainsi que ses émissions de GES.
  • L’empreinte carbone d’un panneau solaire photovoltaïque durant son cycle de vie (de sa fabrication à son élimination) n’est plus que d’environ 20 g d’équivalent CO2 par kW/h, contre plus de 400 g dans les années 1980.

Le diable est dans les détails…