Born to Be électrique!

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(© Simon Diotte)
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Retombées positives générales

10 juin 2020 - Simon Diotte, Coureur des bois dans l'âme

Après la vague des voitures électriques, voilà que les motos électriques font leur apparition sur les routes du Québec. Elles sont hypersilencieuses, ultrarapides et n’émettent aucun gaz à effet de serre (GES), même à fond la caisse! Motocyclistes, êtes-vous prêts à prendre le virage?

Louise Hénault-Éthier n’avait jamais conduit de moto de sa vie. Elle n’avait même jamais rêvé d’en posséder une. « Je détestais le bruit et la pollution qui va avec », dit cette Montréalaise de 39 ans. Jusqu’au jour où un ami la fait monter derrière lui sur sa moto électrique. « Ç’a été le coup de foudre! »

L’opinion de Louise Hénault-Éthier prend alors un virage en épingle. Dans le temps de le dire, cette mère de famille s’inscrit à des cours de moto et, quelques mois plus tard, s’achète un bécyk sans pot d’échappement au coût de 30 000 $. C’était en 2018 et, depuis, elle ne jure que par son véhicule à deux roues.

 Contrairement aux motos à essence, que j’ai testées pendant mes cours de conduite, les modèles électriques répondent immédiatement aux commandes, explique cette passionnée de sports d’action. Dès que tu donnes “du gaz”, la moto accélère comme une balle. Aucune moto ou voiture à essence ne roule aussi vite.

Louise Hénault-Éthier sur sa moto électrique. (© Simon Diotte)
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(© Simon Diotte)

En plus de l’adrénaline que procure la conduite de son engin de marque Zero – une entreprise californienne qualifiée de « Tesla de la moto » –, elle apprécie l’absence presque totale de bruit. « Je roule en écoutant le chant des oiseaux. Chaque déplacement devient un charme », affirme cette biologiste, qui utilise sa bécane pour aller travailler et pour ses loisirs.

Harley-Davidson se met de la partie

Alors que les voitures électriques gagnent en popularité, peu de gens savent qu’il existe des motos électriques capables de faire la barbe aux montures à combustion. « Dès que je mentionne aux motocyclistes que je possède deux motos électriques, ils pensent que j’ai des scooters! » raconte France Cloutier, 59 ans, une Lavalloise qui s’est éprise des motos électriques en 2016, après avoir roulé pendant plus d’une décennie avec une grosse moto à essence qu’elle appelait affectueusement son « cheval ».

Toutefois, les motos électriques sont en voie de sortir de l’ombre. Au printemps 2020, Harley-Davidson a lancé sur le marché canadien la Livewire, sa première motocyclette entièrement électrique. Équipée pour accélérer de 0 à 100 km/h en trois secondes, elle affiche une autonomie de 235 km en ville. Inutile de dire que l’incursion de l’emblématique marque américaine dans l’électrification des transports fait couler beaucoup d’encre.

Les motos polluent plus que les voitures

En raison de leur système antipollution moins efficace, les motos à essence polluent bien davantage que les voitures à essence. C’est ce que relève une étude récente, pilotée par le Conseil international pour un transport propre. Une moto émet au total presque quatre fois plus d’hydrocarbures, un groupe de gaz à effet de serre (GES) qui comprend notamment le méthane qui, à lui seul, a un potentiel de réchauffement planétaire 25 fois plus élevé que le C02. Autrement dit, une tonne de méthane retient autant de chaleur que 25 tonnes de CO2.

Et ce n’est qu’un début. Sans délaisser sa clientèle traditionnelle, qui préfère les grosses bécanes qui pétaradent, Harley-Davidson a confirmé en 2019 qu’elle entreprenait un grand virage, prévoyant mettre sur le marché plusieurs modèles à motorisation électrique, en plus de scooters et de vélos à assistance électrique. Le directeur des ventes de l’entreprise pour le Québec, Marc Rousseau, ne cache pas que cette nouvelle orientation s’avère nécessaire afin de survivre à la baisse mondiale de la demande pour les motos à essence, provoquée entre autres par le vieillissement de la population en Amérique du Nord, explique-t-il.

Harley-Davidson vise donc une clientèle bien particulière, les navetteurs urbains, c’est-à-dire ceux et celles qui veulent utiliser ce mode de transport écologique pour se rendre au travail, précise Marc Rousseau. Le fait que les motos électriques soient à transmission automatique, dont plus faciles à conduire, devrait faciliter leur démocratisation.

En chiffres

En date du 21 mars 2020, on comptait 105 motos électriques immatriculées au Québec sur un total de 181 843 motos (0,05 %) en circulation. (Source : Société d’assurance automobile du Québec)

Au printemps 2020, Harley-Davidson a lancé sur le marché canadien la Livewire, sa première motocyclette entièrement électrique.

Deux freins ralentissent cependant la conversion électrique : l’autonomie de ces engins et leur prix. Sauf exception, les motos électriques possèdent une autonomie approximative de moins de 300 km, et celle-ci réduit comme peau de chagrin quand on roule sur l’autoroute. Ce n’est pas l’idéal pour les adeptes de longues balades à la campagne. En revanche, certains modèles se rechargent assez rapidement sur les bornes électriques : la Livewire, par exemple, le fait en une heure.

Pour ce qui est du prix, il faut le dire, ce sont des véhicules de luxe. La Livewire se vend plus de 40 000 $. Leader mondial actuel dans l’électrification des motos, Zero Motorcycles vend quant à elle ses bolides de 15 000 $ à 30 000 $. Heureusement, on peut profiter d’une subvention de 2000 $ à l’achat d’une moto électrique, en vertu du programme Roulez vert du gouvernement du Québec. Et comme le virage électrique sur deux roues ne fait que commencer, les prix sont appelés à chuter avec l’évolution de l’offre et de la demande et les progrès technologiques, qui devraient faire baisser le coût des batteries notamment.

Une réglementation à revoir?

Environnementaliste convaincue, Louise Hénault-Éthier mène un combat personnel : faire modifier le règlement qui, pour l’instant, interdit aux apprentis motocyclistes de passer leur test de conduite de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) au guidon d’une moto électrique. « En cette période de transition énergétique, je trouve cette réglementation complètement désuète », soutient celle qui essaie de faire bouger les choses en parlant de cette réalité dans les médias, notamment.

La SAAQ exige que les candidats au permis de classe 6 utilisent une moto à transmission manuelle alors que les motos électriques sont à transmission automatique. « Pour cette raison, je n’ai toujours pas mon permis officiel, seulement celui d’apprenti conducteur. Mais je vais m’obstiner jusqu’au bout. Je participe notamment à des présentations sur ce sujet. Un jour, je suis confiante que je passerai mon test de conduite sur ma moto électrique », dit-elle. Lâche pas Louise!