L’heure juste sur l’impact climatique de la voiture électrique

Photo d'une voiture électrique Tesla raccordée à une borne de rechargement électrique
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Sans pot d’échappement, une voiture 100 % électrique ne peut pas, techniquement, émettre de gaz à effet de serre. Sauf que c’est un peu plus compliqué que ça… Sa fabrication énergivore émet beaucoup de CO2. Mais au Québec, cette dette carbone s’annule dès la troisième année d’utilisation du véhicule.

Fin 2018, plus de 39 000 véhicules électriques roulaient au Québec. Et d’ici 2020, le gouvernement espère en immatriculer 100 000 de plus, selon son dernier plan d’action. Alors que les bornes de recharge se multiplient, la voiture électrique fait parler d’elle. Mais est-elle si bénéfique que ça pour le climat? Unpointcinq vous donne l’heure juste sur la question.

Son point faible : sa naissance carbonée

Sous sa carcasse de fer et d’acier, la voiture électrique est munie d’un cœur ‒ moteur, transmission et batterie ‒, surtout composé d’aluminium et de cuivre, qui coûte cher en gaz à effet de serre (GES). En effet, l’extraction et le raffinage de ces métaux, ainsi que l’assemblage des pièces, nécessitent beaucoup d’énergies fossiles, explique Pierre-Olivier Roy, qui a comparé l’analyse du cycle de vie d’une voiture électrique roulant au Québec à celle d’une voiture à essence.

Au total, la production d’une voiture électrique est responsable d’environ 90 % des GES émis durant son cycle de vie au Québec, contre environ 15 % pour une voiture conventionnelle, selon le rapport du Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG) basé sur des données de 2013.

En décembre 201853 % des véhicules électriques au Québec étaient des hybrides rechargeables; 47 % des modèles étaient entièrement électriques.

Finalement, entre sa sortie de l’usine et ses 32 000 premiers kilomètres, la voiture 100 % électrique a, au Québec, un impact plus élevé sur les changements climatiques que sa cousine à essence. « Donc il vaut mieux ne pas avoir un accident trop tôt », plaisante le jeune analyste.

Sa force : rouler à l’hydroélectricité

« Le Québec a l’un des meilleurs bouquets électriques du monde », affirme Pierre-Olivier Roy. Plus de 95 % de l’électricité québécoise est produite par des centrales hydroélectriques. C’est grâce à cette énergie presque carboneutre qu’après deux ans d’utilisation, la voiture électrique renverse la tendance : c’est alors la voiture à essence qui émet plus de GES, son bilan carbone s’alourdissant à chaque nouveau kilomètre parcouru.

Mais dans des pays produisant leur électricité à partir de charbon, le bilan carbone de la voiture électrique peut être « équivalent ou potentiellement pire que celui d’un véhicule conventionnel », précise l’analyste.

Le bilan carbone de la voiture électrique vs la voiture à essence
Infographie : Marie Leviel

Contrairement aux idées reçues, la fin de vie du véhicule électrique, notamment le recyclage de sa batterie, contribue pour moins de 4 % à son bilan carbone, selon le CIRAIG.

Dans un avenir plus ou moins proche, « ces chiffres vont encore diminuer », explique le physicien Pierre Langlois, spécialisé en mobilité électrique. « Le fait de fabriquer des batteries avec de l’énergie renouvelable, comme Tesla prévoit le faire, de leur planifier une deuxième vie, comme le stockage au sol de l’énergie solaire, et d’améliorer leur recyclage va diminuer d’un facteur 3 ou 4 les GES émis par la fabrication de ces batteries », précise-t-il.

Le défi 

Il n’en reste pas moins que, même après 300 000 kilomètres, la voiture électrique ne compense pas son impact négatif sur l’épuisement des ressources minérales. « Si on changeait toute la flotte mondiale [par des véhicules électriques], il ne nous resterait du lithium que pour une quarantaine d’années », explique Pierre-Olivier Roy. Ce serait une cinquantaine d’années pour le cobalt, selon une étude de 2014.

En attendant les nouvelles générations de batteries sans cobalt et au sodium (sel de table), « soyons prudents », suggère l’expert en mobilité électrique. Sa solution : l’hybride rechargeable. En effet, ce type de véhicule est muni d’une plus petite batterie dont la fabrication nécessite moins de ressources minérales et d’énergie.

Quand on compare…

Le rapport du CIRAIG compare aussi les impacts potentiels d’une voiture 100 % électrique (VÉ) ayant parcouru 150 000 km au Québec en 2013 à ceux d’une voiture à essence (Vess).

  • Changements climatiques : la VÉ a 65 % moins d’impact que la Vess
  • Épuisement des ressources fossiles : la VÉ a 65 % moins d’impact que la Vess
  • Qualité des écosystèmes : la VÉ a 58 % moins d’impact que la Vess
  • Santé humaine : la VÉ a 29 % moins d’impact que la Vess
  • Épuisement des ressources minérales : la VÉ a 25 % plus d’impact que la Vess