L’avenir sera-t-il 100% électrique?

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Les vélos cargos sont une bonne façon de livrer les colis en milieu urbain, réduisant la congestion routière et les émissions de GES. (© Louis-Étienne Doré)
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Retombées positives générales

05 juin 2020 - Aurélie Lagueux-Beloin, Du tyrannosaure au climat

Plus de 150 000 camions sillonnent nos routes à longueur d’année. Cela fait beaucoup de kilomètres parcourus et de gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère. Avec l’urgence climatique qui nous guette au tournant, peut-on imaginer à court terme ne voir que des camions électriques sur nos routes ?

Il y a tout juste un an, la nouvelle avait connu un grand écho au Québec : la Compagnie électrique Lion, de Saint-Jérôme, dévoilait en grande pompe le tout premier camion de classe 8 entièrement électrique, le Lion8. Adaptable à de multiples usages, ce camion de 10 roues doté d’une autonomie de 400 kilomètres était le symbole d’une nouvelle ère pour l’industrie du camionnage, dont les émissions de gaz à effet de serre (GES) se seraient élevées à 10,8 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 2014 au Québec.

Électrifier nos camions, ce serait un gain énorme pour la société québécoise, acquiesce Martin Trépanier, le directeur du Centre inter universitaire sur les réseaux d’entreprises, la logistique et le transport. « Vous et moi sommes en mesure de nous déplacer sans notre voiture, en prenant l’autobus, le vélo ou même en marchant. C’est bien plus difficile d’éviter les déplacements commerciaux. On gagne donc beaucoup plus à faire transiter des flottes de camions vers l’électrique plutôt que les voitures des particuliers », explique le professeur au Département de mathématiques et génie industriel de Polytechnique Montréal.

Rester en ville

Ce n’est cependant pas demain que vous croiserez un train routier entièrement électrique sur l’autoroute, car la technologie n’est pas encore au point. « Les batteries sont encore trop lourdes et pas assez efficaces pour faire autant de route », souligne Martin Trépanier, pour qui l’avenir du camion électrique au Québec, à court terme, se trouve plutôt en milieu urbain.

L’équipe de Jalon MTL a fait le même constat. De concert avec les acteurs du secteur, l’organisme à but non lucratif fondé en 2017 par la Ville de Montréal explore plusieurs pistes de solution pour réduire les émissions de GES des livraisons en ville, tout en réfléchissant à des stratégies pour réduire le coût élevé des livraisons dû à la congestion routière. C’est ainsi qu’a germé l’idée du Projet Colibri, un projet-pilote qui combine vélos cargos (des sortes de tuk-tuk à pédale) et camions électriques pour la livraison des colis. Le transbordement se fait facilement : les poids lourds déchargent leurs marchandises à l’Îlot Voyageur, au centre-ville de Montréal, pour que d’autres véhicules — plus petits et carboneutres — fassent la livraison à domicile.

S’en prendre au dernier kilomètre

Depuis octobre dernier, Courant Plus, l’une des entreprises collaborant au Projet Colibri, reçoit dans son entrepôt des colis de toutes sortes, de la simple enveloppe à la palette complète. Ceux-ci sont ensuite livrés grâce à une flotte de vélos à assistance électrique, mais aussi à l’aide d’une camionnette électrique et d’un camion de 20 pieds, électrique lui aussi.

« Un camion, c’est comme un gros sac de chips sur roues : il n’est même pas à moitié plein », observe en riant jaune le cofondateur de Courant Plus, Clément Sabourin. « Nous cherchons à éviter ça durant la portion urbaine de la livraison en nous greffant à la chaîne logistique des entreprises pour remplir nos véhicules au maximum. Et tout le monde y gagne, car les derniers kilomètres parcourus sont les plus coûteux autant économiquement que climatiquement. »

Si l’électrification des camions fait partie de l’équation, « on a parfois l’impression que c’est la solution miracle pour contrer les changements climatiques », se désole cependant le conseiller en mobilité urbaine chez Jalon MTL, Mickael Brard. « Avant de nous focaliser sur les camions électriques, nous pouvons réduire notre empreinte carbone en optimisant les déplacements routiers, en consolidant les livraisons et même en envisageant d’autres moyens de transport, comme les vélos cargos. »

(© La roue libre)
Des vélos cargos participant au projet pilote de livraison urbaine écologique de l'arrondissement de Ville-Marie (Groupe CNW/Ville de Montréal - Arrondissement de Ville-Marie)

ET LE FLEUVE, UNE BONNE SOLUTION DE RECHANGE?

Le transport maritime a une empreinte environnementale nettement moindre que le transport routier. D’après le Research and Traffic Group, un seul cargo transporte l’équivalent de 301 wagons de train ou de 963 camions. Dans ce cas, pourquoi ne pas remplacer les camions par des bateaux pour soulager le réseau routier et l’atmosphère ? C’est que, pour y arriver, le transport maritime sur de courtes distances doit encore relever un grand défi. Il est loin d’arriver à la cheville des camions en matière de flexibilité. Faire un envoi par camion ne demande qu’un coup de fil. Par bateau, il faut passer par plusieurs intervenants, ce qui complexifie grandement le transport de marchandises.

Cet article provient d’un cahier sur les entreprises d’ici qui passent à l’action climatique, publié par le quotidien Le Devoir, en partenariat avec Unpointcinq.