Suer sans nuire au climat

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© Serge Demers

02 mars 2020 - Maxime Bilodeau, En paix avec ses contradictions

Participer à des événements sportifs sans faire exploser son empreinte carbone est possible grâce à trois initiatives québécoises qui mettent l’action environnementale au pas de course!

De l’avis de bien des adeptes de la course en sentier, l’Ultra Trail Gaspesia 100 (UTG100) est l’une des plus belles expériences de trail running au Québec. À la mi-juin, des centaines de personnes convergeront vers le village de Percé, en Gaspésie, où se tiendra la cinquième édition de cette épreuve sportive. Plusieurs viendront de Montréal, d’autres des quatre coins du Québec.

Lors de l’édition 2019, une cinquantaine de coureurs et de coureuses ont pu, pour la première fois, alléger leur empreinte carbone grâce à l’autobus écoresponsable du Gringo’s Running Club, qui facilite, depuis l’an dernier, l’accessibilité à divers événements sportifs au Québec. « Cette initiative est avant tout destinée aux urbains sans voiture, pour qui le transport représente une sérieuse barrière, indique Olivier Hubert-Benoît, président et fondateur du club. C’est aussi une question de sécurité : prendre le volant après avoir couru 160 km n’est pas prudent. »

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Une cinquantaine de coureur qui ont allégé leur empreinte carbone grâce à l’autobus écoresponsable du Gringo’s Running Club. © Olivier Hubert-Benoit

Pour 145 $, les participants voyageront à l’aller comme au retour dans le Gringo Bus, qui partira de Longueuil et effectuera quatre arrêts en route vers Percé. Cette année, cet autocar, nolisé pour l’occasion, a aussi transporté les participants à la course CRYO, une traversée du lac Saint-Jean à la pénombre qui a eu lieu les 21 et 22 février. Pour 70 $ aller-retour, le véhicule reliait Gatineau, Laval, Québec et Roberval. Des conférences de sportifs et des repas sont offerts à bord. Tout pour permettre aux « gringos » d’arriver bien reposés à destination – et même pas besoin d’être membre du club pour profiter du lift!

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Des participants prenant l'autobus écoresponsable. © Olivier Hubert-Benoit
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C'est l'heure de l'embarquement! © Olivier Hubert-Benoit

Si une douzaine de coureurs montent à bord de l’autobus du Gringo’s Running Club à chaque arrêt, au lieu de faire le voyage en VUS, 27 tonnes d’équivalent CO2 seront rejetées en moins dans l’atmosphère, soit les émissions annuelles de GES d’une famille de trois personnes au Québec.

« L’autocar ouvre le champ des possibles : comme ils n’ont pas à conduire, certains participants osent se lancer de plus grands défis de performance. Surtout, le bus permet de s’immerger dans une ambiance de trail dès qu’on monte à bord », explique Olivier Hubert-Benoît, qui trouvait inconcevable qu’un tel service ne soit pas offert et qui a remédié à la situation!

ÉcoTQ : quand le triathlon se met au vert

L’organisation des triathlons se fait trop souvent au détriment de l’environnement. J’en sais quelque chose : chaque été, je participe à cinq ou six de ces événements, surtout au Québec. Comme mon rythme cardiaque, mon écoanxiété monte en flèche quand je vois la pollution engendrée par ces épreuves sportives : orgie de gels énergétiques en sachets de plastique aux stations de ravitaillement, absence de bacs distincts pour la gestion adéquate des déchets et génératrices à essence ronronnant du matin au soir. Sans compter les casques de bain à usage unique qui sont distribués chaque fois à l’ensemble des triathlètes – on ne peut pas porter le sien, car les couleurs sont différentes selon l’événement, la catégorie, le sexe, etc. Quel gaspillage!

Éric Noël, directeur technique de Triathlon Québec, la fédération mandatée par le gouvernement pour promouvoir et développer ce sport, constate aussi l’absurde de la situation. « On parle de plus en plus de lutte aux changements climatiques. J’ai malheureusement l’impression que le monde du sport, très conservateur, est en décalage avec ce discours », déplore-t-il. Pour faire avancer les choses, la fédération a dévoilé l’automne dernier ÉcoTQ, sa nouvelle certification écoresponsable. Mise au point en collaboration avec le Conseil québécois des événements écoresponsables, elle a pour but de donner les moyens aux comités organisateurs d’amorcer ou de poursuivre une transition vers l’écoresponsabilité, d’après le site de Triathlon Québec.

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Notre journaliste, Maxime Bilodeau, qui a eu la chance de participer à plusieurs de ces triathlons. © François Bouchard

L’année 2020 sera l’an 1 de cette initiative unique en son genre au Québec et même ailleurs, à la connaissance de la fédération. En pratique, ÉcoTQ s’articule autour de cinq piliers : ressources humaines et gestion du territoire; alimentation; gestion des matières résiduelles et des sources d’énergie; sensibilisation et éducation à l’environnement; transport, déplacement et émissions de gaz à effet de serre.

 « Nous voulons que le respect de l’environnement devienne un critère de sélection à part entière pour les sportifs »Éric Noël

Ces piliers se traduisent ensuite en critères d’évaluation, comme la mise sur pied de groupes de covoiturage ou l’offre d’options végétariennes dans les buffets d’après course. Une certification or, argent ou bronze est décernée en fonction de l’importance de la démarche écoresponsable des comités organisateurs. Pour le moment, ces derniers sont libres d’adhérer à la certification, celle-ci n’étant pas obligatoire. « Nous voulons que le respect de l’environnement devienne un critère de sélection à part entière pour les sportifs, au même titre que le parcours des courses ou autres. Cela passe d’abord par initier une réflexion à ce sujet », souligne Éric Noël.

Courses virtuelles, empreinte minime

Avec la mise sur pied du circuit Les Courses Virtuelles, il y a trois ans, Frédéric Houde a réussi un tour de force : éliminer les lignes de départ de certaines courses populaires au Québec, ce qui évite aux adeptes de se déplacer et d’émettre des GES. « Certains travaillent la fin de semaine, d’autres ne possèdent pas de voiture… Avec nos événements, on peut courir n’importe où, n’importe quand », affirme l’avocat de formation, qui a constaté une demande pour ce type de services et s’est lancé.

Le concept de la course virtuelle, né aux États-Unis en 2015, est simple comme bonjour. Pour 10 à 30 $, la coureuse ou le coureur – apparemment les femmes sont plus attirées par cette formule que les hommes – s’inscrit en ligne au défi de son choix. Quelques jours plus tard, il ou elle reçoit par la poste son dossard officiel et, chose inusitée, une médaille. « C’est à la fois un puissant élément de motivation et une preuve tangible de la réalisation d’un exploit sportif », fait valoir Frédéric Houde. Notons que la breloque est malheureusement fabriquée en Asie, faute de fournisseurs québécois concurrentiels.

Plusieurs participantes immortalisent ensuite leurs faits d’armes sur la page Facebook des Courses Virtuelles. Certaines prouesses ne sont pas anodines : les défis relevés vont de courir 100 km en un mois à cumuler 1000 km en un an. En tout, 30 000 personnes auraient pris part à l’une ou l’autre des épreuves du circuit depuis 2017. « C’est un concept qui rassemble les gens et qui, surtout, les fait bouger. Tant mieux si, en plus, ça leur permet d’alléger leur empreinte écologique », se réjouit Frédéric Houde.