En vélo cargo au pays des pickups

vélo cargo à val d'or
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© Émélie Rivard-Boudreau

Il ne faut que 25 minutes à vélo, ou 80 minutes à pied, pour traverser la ville minière de Val-d’Or, qui s’étend sur 6 km. Le transport actif reste pourtant peu populaire auprès des Valdoriens. Mais l’un d’entre eux travaille fort pour promouvoir l’utilisation du vélo cargo, espérant par là même réduire les gaz à effet de serre en Abitibi-Témiscamingue.

Le 27 septembre dernier, quelque 550 personnes ont déambulé dans les rues de Val-d’Or à l’occasion de la Marche pour le climat. Dans la foule, Bernard Mecteau, propriétaire de la boutique locale Vélo Cyclo Pro depuis 1996, manifestait sur son vélo cargo, un bicycle au format hors du commun aussi connu sous le nom de cargo-bike. Il transmettait ainsi ce message : « Le vélo peut être une des solutions à la crise climatique. »

vélo cargo à val d'or
Bernard Mecteau au guidon de son vélo cargo. © Émélie Rivard-Boudreau
vélo cargo à val d'or
Le fameux porte-bagages capable d'accueillir deux adultes. © Émélie Rivard-Boudreau

Été comme hiver, Bernard Mecteau se déplace principalement avec son vélo cargo, un bicycle doté de pneus surdimensionnés, d’une plateforme à l’arrière qui sert de porte-bagages et de grandes sacoches. « Je suis capable de transporter deux adultes ou six gros sacs d’épicerie », illustre-t-il.

Il estime avoir roulé à des températures frôlant les moins quarante degrés Celsius. Brrrrr! Mais pour chaque kilomètre parcouru sur son deux-roues, il émet 12 fois moins de gaz à effet de serre que s’il roulait en voiture. « Tous ceux qui habitent à moins de 5 km de leur lieu de travail devraient essayer de se déplacer à vélo », lance-t-il sur un ton de défi. Si on était plus nombreux à le faire, ça pourrait vraiment faire une grosse différence pour l’atmosphère », soutient-il.

« Au début, nos BMX et nos vélos de montagne, c’était juste pour s’amuser. Puis, on s’est rendu compte de l’utilité du vélo pour se déplacer et transporter des choses. »
Karl Chabot

Vendre sa salade sur deux roues

Le commerce de Bernard Mecteau est rempli de produits qui peuvent faciliter la conversion au vélo, peu importe la saison. « Chaque année, je vends de plus en plus de pneus à clous », constate fièrement ce passionné, qui offre aussi des sacoches, des phares, des porte-bagages, des paniers et des remorques. Il loue également des vélos cargos, des fatbikes et des cargos à faible prix pour convaincre de futurs adeptes.

Au-delà de ses démarches personnelles et professionnelles, Bernard Mecteau ne ménage pas ses efforts pour mobiliser la communauté valdorienne. En octobre 2019, il a organisé la diffusion du documentaire américain Motherload, qui présente des femmes ayant choisi le vélo cargo pour se déplacer avec leurs enfants. Même s’il a mis le paquet pour attirer les curieux – diffusion dans un centre d’entraînement populaire, vélos cargos en démonstration et buffet bien garni! –, à peine cinq personnes ont répondu à l’appel.

Pas facile de convertir ses concitoyens au pays des pickups! « J’ai l’impression que le vélo est encore perçu comme un truc de pauvres », commente Bernard Mecteau qui, à l’exception d’une de ses clientes, est le seul à utiliser un vélo cargo à Val-d’Or.

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Bien plus qu’un BMX

Karl en vélo cargo à val d'or
Karl Chabot, un autre adepte du vélo cargo à Val-d'Or. © Émélie Rivard-Boudreau

Un de ses amis d’enfance, Karl Chabot, est aussi un adepte du transport à vélo. « Au début, nos BMX et nos vélos de montagne, c’était juste pour s’amuser. Puis, on s’est rendu compte de l’utilité du vélo pour se déplacer et pour transporter des choses », raconte celui qui a posé une boule d’attelage sur son bicycle traditionnel. « Quand je veux transporter quelque chose, je pine le trailer que Bernard me prête et je transporte mon stock avec ça! »

La liste de gros objets que Bernard Mecteau a déjà transportés à vélo est d’ailleurs impressionnante : un BBQ, un poêle et même un réfrigérateur!

Évidemment, se convertir au vélo cargo a un prix : le véhicule de Bernard Mecteau vaut plus de 4000 $. D’autres modèles, comme ceux avec une grande boîte de transport à l’avant, sont vendus entre 1700 $ et 3000 $. « Reste que ce n’est pas cher comparé au coût d’une automobile, fait remarquer le commerçant. Puisqu’on évite les frais d’assurances, d’immatriculation et d’entretien d’un véhicule, le vélo cargo est très vite payé! »

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Québec, un exemple à suivre

37 % des travailleurs de la Capitale-Nationale habitent à moins de 5 km de leur lieu de travail, une distance équivalant à celle nécessaire pour traverser Val-d’Or. D’après l’enquête « origine-destination » réalisée par le ministère des Transports en 2017, l’utilisation des transports actifs augmente dans la région de Québec. Depuis 2001, les déplacements quotidiens à bicyclette ont augmenté de 91 % (!). Ce qui en fait le mode de transport ayant connu la croissance la plus soutenue au cours des quinze dernières années, loin devant l’automobile (18 %) et le transport en commun (14 %). Selon la Table de concertation vélo des conseils de quartier de Québec, les automobilistes qui choisissent de pédaler durant l’été roulent en moyenne 17 km par jour. Ceci évite l’émission d’environ 4 kg d’équivalent CO2 par jour, soit près d’une demi-tonne d’équivalent CO2 en six mois.