Marie Maltais a participé à la grande manifestation pour le climat de septembre 2019 à Montréal. Un événement qui l’a marquée. ©Shutterstock/Catherine Zibo
Retombées positives générales
Parle-t-on assez des changements climatiques à l’école? Non, répond Marie Maltais. Pour remédier à la situation, cette élève de 5e secondaire a créé un comité pour demander que ces questions aient plus de place dans le cursus.
Par Madeleine Gobeil, 15 ans
Jeune journaliste en environnement Sors de ta bulle – Cohorte 2023
« Voulez-vous signer notre pétition? » Lors du dernier Sommet jeunesse sur les changements climatiques, organisé par la Fondation Monique-Fitz-Back à Québec, deux jeunes filles, Elizabeth Gauvreau et Zoé Letrouit, ont parcouru la salle à la recherche de signataires pour leur pétition, qui réclame la création de cours obligatoires sur l’écologie et le développement durable dès la première secondaire. Actuellement, estiment-elles, ces thématiques sont peu abordées à l’école.
Devant le même constat, Marie Maltais, étudiante à l’école secondaire Mont-Saint-Sacrement à Saint-Gabriel-de-Valcartier, a créé, avec l’aide de son père et de son camarade de classe Olivier Cloutier, un comité qui vise à introduire des changements dans les divers programmes de sciences au Québec pour sensibiliser les élèves aux changements climatiques.
Comment en faire plus?
Lorsqu’elle était en 2e secondaire, Marie a commencé à se sentir concernée par les enjeux environnementaux. C’était en 2019, l’année de la fameuse manifestation à Montréal réclamant des mesures concrètes pour lutter contre les changements climatiques, à laquelle était présente la militante environnementale Greta Thunberg.
« Voir un demi-million de personnes de tous les âges manifester et se battre pour la même cause m’a fait réaliser quelque chose et m’interroger : comment quelqu’un comme moi peut se contenter de juste sortir manifester une fois de temps en temps? »
Deux ans et une pandémie mondiale plus tard, Marie est alors en 4e secondaire lorsqu’elle et son ami Olivier vivent une vraie déception : ils pensaient enfin avoir une base de formation à l’écologie pour lutter contre les changements climatiques dans le cadre de leur cours de sciences… en vain.
Ils se rendent plutôt compte que les changements climatiques sont peu abordés. Ne pouvant supporter qu’un sujet aussi important et actuel soit évacué au profit d’autres sujets figurant dans leur examen final, le duo en parle au père de Marie, Martin Maltais, professeur à l’université, pour trouver une solution.
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Se structurer pour passer à l’action
Martin Maltais les aide alors à lancer un comité dont l’objectif est de demander que la formation des jeunes inclue plus de notions liées aux enjeux environnementaux. Le comité est aujourd’hui composé de 11 personnes de tous âges. De la troisième secondaire à la retraite, ces gens travaillent à faire évoluer le programme de science et technologie, du primaire à l’université, pour que les changements climatiques aient une plus grande place dans les écoles.
Le comité a par ailleurs diffusé un sondage dans des écoles dont les directions souhaitaient évaluer à quel point les changements climatiques interpellaient les jeunes. Selon Marie, les résultats ont démontré que les enjeux climatiques interpellent nombre de jeunes dans diverses écoles au Québec.
« C’est sûr que ce genre de projet comporte de nombreux défis », poursuit Marie. Le recrutement pour le comité, par exemple, est un enjeu, car beaucoup de jeunes n’ont pas le temps de s’engager à fond ou n’en ont pas l’intérêt. De plus, organiser des rencontres et créer un plan d’action prend énormément de temps. Mais Marie et les autres membres du comité persévèrent et continuent de se rencontrer régulièrement pour concrétiser leur plan d’action.
En janvier 2024, ils et elles organisent d’ailleurs une table ronde avec différents organismes environnementaux impliqués dans les écoles du Québec pour poursuivre les discussions et demander qu’il y ait un changement à grande échelle dans le cursus.
L’expérience de rédaction de Madeleine
J’ai absolument adoré travailler avec Pascal (Fondation Monique-Fitz-Back), Julia et Rémi (Unpointcinq) pour cet article. Avoir un soutien comme celui-là est rare, et j’en suis vraiment reconnaissante. Même lorsque mon horaire était chargé, ce trio a pris le temps de m’aider à réaliser ce projet. De plus, interviewer Marie Maltais en personne était fantastique. Marie est une personne formidable, qui me semble ouverte, allumée et ayant de très belles ambitions. Merci infiniment de m’avoir offert une opportunité comme celle-là.
