Canot, camping et escalade, des activités qui éveillent les passions à la Coop de l’Arrière-Pays.
Courtoisie Coop de l’Arrière-Pays
Retombées positives générales
Avec leurs valeurs basées sur l’entraide, la démocratie, l’équité et la solidarité et leurs projets à impact social et environnemental, les coopératives séduisent de plus en plus de gens. De l’Abitibi à Montréal, notre journaliste s’est penchée sur ce modèle d’affaires qui se combine bien avec l’action climatique.
« Notre mission est de favoriser les interactions entre l’humain et la nature par des expériences en plein air, explique Danny Laperrière, directeur et cofondateur de la Coop de l’Arrière-Pays. Personnellement, je n’ai pas envie d’avoir une entreprise privée. Mon but n’est pas de m’enrichir, mais de développer l’accès aux activités de plein air. »
Avec ses petites cabanes de location d’équipements de plein air, la Coop de l’Arrière-Pays, située en Abitibi-Témiscamingue, reçoit été comme hiver la visite de gens en vacances à la recherche des plaisirs liés à la nature en provenance de partout dans la province. Lui-même passionné de plein air, Danny a cofondé la Coop il y a trois ans. Il y fait part de ses connaissances sur le canot et sur d’autres activités pratiquées à l’extérieur en tant que conseiller aventure-nature.
La Coop de l’Arrière-Pays n’est pas une simple entreprise, c’est une coopérative de solidarité. Ainsi, elle a des membres utilisateurs (même s’il n’y a pas d’obligation d’être membre pour aller faire un tour à la Coop), des membres travailleurs (certains et certaines ont une passion pour l’escalade et d’autres, l’identification des champignons) et des membres de soutien (des organismes qui veulent soutenir le projet). Pour que le terme « de solidarité » puisse être accolé au mot « coopérative », l’organisation doit regrouper au moins deux catégories de membres parmi les trois énumérées ci-dessus.
Mais pourquoi choisir le modèle de la coopérative pour un projet entrepreneurial? Dans le cas de la Coop de l’Arrière-Pays, la mission qui vise à favoriser le lien entre les individus et la nature était cohérente avec ce modèle d’affaires (voir encadré Grands principes du modèle coopératif). « Les gens dont je me suis entouré [pour élaborer la coopérative] avaient cet intérêt-là, d’avoir une vocation sociale », confie Danny.
Tu ne peux pas travailler pour l’environnement sans prendre soin des gens qui travaillent pour ton organisation, sans prendre soin des humains qui sont autour. Le modèle coop, son objectif, c’est d’offrir de bonnes conditions de travail à ses membres.
Grands principes du modèle coopératif
- Adhésion volontaire et ouverture à tout le monde
- Contrôle démocratique exercé par les membres
- Participation des membres aux aspects économiques
- Autonomie et indépendance
- Éducation, formation et information
- Coopération entre les coopératives
- Engagement envers la communauté
Source : gouvernement du Québec
Une transition écologique… et sociale
« Tu ne peux pas travailler pour l’environnement sans prendre soin des gens qui travaillent pour ton organisation, sans prendre soin des humains qui sont autour. Le modèle coop, son objectif, c’est d’offrir de bonnes conditions de travail à ses membres », soutient Mélissa de La Fontaine, .
Le zéro déchet, la gestion des matières résiduelles et la réduction à la source, voilà les spécialités d’Incita. La coopérative de travail, qui compte quatre membres travailleuses, offre des conférences, des formations, des ateliers de confection et de l’accompagnement aux organisations et aux municipalités dans leur transition écologique.
Pour Mélissa, la formule coopérative au sein d’une entreprise force une plus grande démocratie entre les membres (à qui appartient la coopérative) en brisant le système hiérarchique traditionnel. « On aurait pu être une inc. et dire que l’on décide toutes ensemble, mais tu n’as rien qui légalement te force à toutes décider ensemble, fait-elle remarquer. Dans le modèle coop, peu importe l’argent investi, c’est un membre, un vote. Tout le monde a le même poids dans la décision. »
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Le partage, une valeur clé
Le partage est une valeur très ancrée dans le modèle coopératif, souligne Rafael Ziegler, directeur de l’Institut international des coopératives Alphonse-et-Dorimène-Desjardins à HEC Montréal. « Ce n’est pas seulement une question d’efficacité; il s’agit de mutualiser les ressources des membres qui ont un mot à dire quant à la direction que prendra la coopérative », précise-t-il. Rafael cite en exemple la Centrale agricole, une coopérative qui regroupe des agricultrices et agriculteurs urbains à Montréal et dans laquelle les membres partagent une cuisine de transformation, un composteur industriel et des ressources humaines.
Cette mise en commun s’observe également entre coopératives. C’est le cas d’Incita et de Bleu forêt, une coopérative de communication responsable, qui partagent leurs expériences, qu’il s’agisse de finances ou de réseaux sociaux. Elles s’allient même pour obtenir des formations intéressantes pour leurs membres travailleuses. « On dirait qu’avec le format coop, ça nous donne le goût de checker ce que proposent les coops avant d’aller voir des entreprises traditionnelles. Ça fait que l’on a une entraide peut-être un peu plus élevée », estime Mélissa.
Des valeurs semblables
Les valeurs sociales d’entrepreneuses et d’entrepreneurs au sein de coopératives peuvent parfois recouper des valeurs environnementales, même si cela n’est pas toujours le cas.
Pour Danny, le respect est une valeur importante, autant celui de l’humain que celui de l’environnement. « Juste le plein air en tant que tel se doit d’être respectueux de l’environnement », soutient celui qui connaît par cœur les sept principes sans trace.
« En coop, les personnes veulent souvent travailler autrement, penser un autre système économique. Elles partagent des valeurs d’entraide, donc cela va souvent de pair avec une conscience environnementale. Les enjeux sociaux et écologiques sont d’un point de vue macro très liés », explique Mathilde Linossier, conseillère Communication et Marketing du Réseau COOP, une Fédération qui regroupe les coopératives gérées par leurs travailleurs et travailleuses. Elle fait remarquer que, dans tous les cas, ce n’est pas la forme juridique de la coop qui permettrait d’apporter des solutions à la situation climatique, mais plutôt les personnes qui en font partie.
D’autres coopératives qui passent à l’action climatique
- ALTE, avec ses ingénieurs et ingénieures qui choisissent des matériaux et des projets écologiques : altecoop.ca
- Coopérative Boomerang, qui transforme la drêche issue du brassage de la bière en farine : boomerang-coop.com
- Bureau d’écologie appliquée, avec ses services-conseils en environnement : coop-ecologie.com
- Coop Agri-Énergie Warwick, dont la production d’énergie renouvelable est à base de lisier, de fumier et d’autres matières organiques résiduelles : agrienergie.coop
- Coop FA, avec ses projets d’éducation relative à l’environnement : coopfa.com
- Coop La Machine et Minuit moins cinq, qui conçoivent des vêtements et d’autres accessoires à base de tissus usagés : cooperativelamachine.com et minuitmoinscinq.co
- Rack à bécik et Coop Roue-Libre, qui encouragent le transport à vélo en partageant notamment des moyens de réparation : rackabecik.com et cooprouelibre.com
- Ferme Tourne-Sol, avec ses produits biologiques et ses camions électriques : fermetournesol.qc.ca
- La Chasse-Pinte, avec ses bières biologiques et locales : chasse-pinte.com
- Centrale agricole, un laboratoire d’économie circulaire qui offre des services mutualisés pour l’agriculture urbaine : centrale.coop
- Les serres coopératives de Guyenne, dont la production d’arbres contribue au reboisement.
- Pratico Plastique, qui revalorise des déchets plastiques : pratico-plastique.com
- Radish, qui livre des repas à vélos-cargos électriques : radish.coop
- Retournzy, qui offre un système de consignation de contenants réutilisables : retournzy.ca
