Des solutions? Plus qu’on le pense!

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13 décembre 2018 - Anne-Sophie Gousse-Lessard, Docteure en psychologie sociale et environnementale

Le dernier rapport du GIEC est sur toutes les lèvres depuis des semaines. Une brique de 400 pages dans laquelle les scientifiques du monde entier mettent en exergue les conséquences d’un réchauffement des températures globales au-delà de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Pour éviter cette hausse, les experts sont catégoriques: il faut réduire les émissions de CO2 dans l’atmosphère de 45 % par rapport au niveau de 2010, et ce, d’ici 2030. Imaginons qu’on « l’échappe un peu » et qu’on vise plutôt à limiter la hausse en deçà de 2 °C, il faudrait tout de même tripler le niveau de nos engagements d’ici 2030, souligne le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

En 2030, mes enfants auront 17 et 13 ans. 2030, c’est demain.

Comment votre entourage a-t-il réagi à l’annonce de ces conclusions?
« Trop tard », se résignent certain-es.
« Trop difficile », prétendent d’autres.
J’ai aussi lu « Il y a de la neige dehors! Le réchauffement climatique n’existe pas! », mais ça, c’est une tout autre histoire…

Bien sûr, j’observe de l’indignation, de la colère et un ardent désir d’agir – une chance! –, mais je constate également beaucoup de découragement, de peur et d’incertitude. Des personnes que je côtoie au quotidien et que j’aime sont sur la pente de la résignation, et ça me trouble.

Il est de notre devoir et de notre responsabilité d’entretenir l’espoir et d’éviter le découragement. L’enjeu est trop important.

Comment peut-on y arriver? La psychologie de l’environnement offre quelques pistes de réflexion. D’abord, tant qu’à parler de problème, il serait utile de 1) présenter les effets des changements climatiques à venir sur le quotidien des gens, afin de dissiper les brumes de l’abstraction d’un réchauffement global. Ceci aurait pour effet d’augmenter l’importance perçue des enjeux climatiques. Offrir un  justificatif en expliquant POURQUOI les changements climatiques sont importants dans la vie de Pierre-Jean-Jacques est également essentiel.

Comme je le répète souvent, il est surtout fondamental de 2) mettre de l’avant les solutions, les diverses possibilités. Parce qu’il y en a – Unpointcinq le démontre d’ailleurs très bien! Parler de solutions réalistes et atteignables en prenant en compte les vulnérabilités et limites de chacun-e, en offrant des choix et des opportunités, contribue à renforcer le sentiment de contrôle et de compétence ainsi qu’à soutenir l’autonomie des gens.

Ce faisant, nous devons 3) jouer de prudence quant à l’utilisation du discours des « petits pas ». Parce que recycler sa canette et envelopper ses cadeaux dans des bouts de tissus (choses que je fais tout de même), c’est ben l’fun, mais c’est loin d’être suffisant. L’action individuelle privée ne peut résoudre à elle seule une problématique intrinsèquement liée au système économique en place. De plus, le discours des écogestes est pernicieux, car il déculpabilise à coup de « Je fais déjà ma part » et nous empêche d’aspirer à poser des gestes plus difficiles (mais ayant un plus grand impact sur notre empreinte écologique) comme abandonner l’auto solo ou modifier notre régime alimentaire. De plus, l’effort demandé relève souvent de la sphère domestique, encore majoritairement occupée par les femmes, ajoutant ainsi, parfois, à la charge mentale.

Le Pacte pour la transition (pour le signer, cliquez ici) m’a agréablement surprise sur la question des petits pas : il y est clairement stipulé que, bien qu’ils soient nécessaires, les gestes individuels doivent se transformer en actions collectives et politiques. Le Pacte n’est pas exempt de défauts, mais cet appel à l’engagement citoyen est essentiel. Il est grand temps de faire éclater la bulle des comportements privés qui nous enferme. Comme la typologie des comportements pro-environnementaux de l’éminent Paul C. Stern le démontre, une panoplie de gestes écocitoyens est possible.

Voici donc quelques gestes militants soft et accessibles que nous pouvons poser :

Éduquer et s’autoéduquer

  • S’informer, discuter, assister à des conférences
  • Poser des questions, cultiver notre esprit critique, confronter nos idées
  • S’autoanalyser, faire des bilans (des bilans carbone, par exemple)
  • Sensibiliser, échanger de l’information, parler de solutions

Magasiner différemment

  • Demander aux commerçant-es de limiter les emballages plastiques 
  • Réclamer plus d’options en vrac, plus de produits locaux, plus de produits bios ou équitables
  • Insister pour obtenir le droit d’apporter nos propres contenants
  • Discuter et proposer des solutions aux commerçant-es
  • Rassembler la clientèle qui appuierait ces changements pour donner plus de poids à notre démarche

Mener des actions collectives

  • Participer à un projet de ruelles vertes; parler entre voisin-es
  • Faire du covoiturage; participer à des programmes de partage de véhicules (autos ou vélos) comme LocoMotion, du collectif Solon
  • Pratiquer le jardinage collectif
  • S’impliquer dans les instances de nos milieux de vie (groupes communautaires, écoles de quartier, assemblées citoyennes, comités de garderie) et créer des comités verts
  • Créer des collectifs de quartier pour soutenir nos démarches (vers le zéro-déchet, par exemple) et s’encourager mutuellement

Faire pression   

Je sais, les enjeux sont gigantesques. On le voit tous les jours à la télé. Mais ce qu’on ne nous dit pas, c’est le pouvoir que nous avons.

#AgirAutrement
#AgirCollectivement