Des véhicules communs, c’est commode

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Comment réduire la dépendance à la voiture à essence? Des Montréalais ont mis sur pied une solution originale : le partage de véhicules entre voisins. Voici LocoMotion.

« Quand on en jase entre voisins et qu’on rêve un peu, on se dit que ce serait le fun d’avoir seulement des voitures communes. Trois ou quatre autos pour 20 personnes, peut-être? », imagine Lindsay Lamarche.

L’été dernier, cette jeune femme faisait partie de la dizaine de voisins de l’arrondissement de Rosemont‒La Petite-Patrie, à Montréal, qui ont participé à la phase exploratoire du projet LocoMotion. Lancé officiellement en septembre, ce système de proximité permet le partage de véhicules – voitures, mais aussi vélos électriques, vélos cargos et remorques à vélos – entre les résidents d’un même secteur. Les réservations sont organisées grâce à un calendrier partagé en ligne, tandis que des cadenas contenant les clés se déverrouillent avec un téléphone intelligent ou une pastille électronique (quand les voisins ne se les échangent pas en mains propres!).

L’initiative est l’œuvre de Solon, un organisme à but non lucratif qui s’est fait connaître avec Celsius, un projet de ruelle géothermique. Ce collectif veut créer des milieux de vie non seulement plus écologiques, mais aussi plus solidaires, explique Bertrand Fouss, son cofondateur. « Nous voulons reprendre possession de l’espace public et tisser des liens sociaux solides entre les résidents des quartiers. »

LocoMotion compte pour l'instant une trentaine de participants, établis dans trois secteurs de l’arrondissement de Rosemont‒La Petite-Patrie. © Solon

Moins de voitures, moins de GES

« Notre hypothèse, c’est que les participants qui n’ont pas de voiture vont un peu plus recourir à l’automobile, mais que, globalement, l’utilisation va diminuer », explique Jérôme Laviolette, un chercheur de la chaire Mobilité de Polytechnique Montréal qui collabore au projet. « La voiture des propriétaires ne sera pas disponible en tout temps, ce qui les forcera à adopter ponctuellement d’autres modes de transport. »

Afin d’évaluer le succès du programme en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES), Jérôme Laviolette fera sous peu remplir un questionnaire à chacun des participants du projet pilote. À long terme, le chercheur table sur le fait que certains propriétaires se débarrasseront de leur bagnole, sachant qu’ils peuvent emprunter un véhicule au besoin.

Selon une étude commandée par la Fondation pour la Nature et l’Homme et la European Climate Foundation, la production d’une voiture compte pour environ 17 % de son empreinte carbone totale, de l’usine à la ferraille, en passant par la station-service. Diminuer le nombre de voitures en circulation est donc une stratégie intelligente pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Le modèle gagnant?

Pour l’heure, LocoMotion compte une trentaine de participants (le projet amorce une nouvelle phase qui en rassemblera davantage) établis dans trois secteurs de l’arrondissement de Rosemont‒La Petite-Patrie, qui s’étendent chacun sur une dizaine de rues. Il souhaite cependant l’étendre à d’autres quartiers montréalais. Les membres de Solon auraient-ils trouvé la clé du succès pour rogner les émissions des véhicules individuels à essence, qui comptent pour environ 26 % des GES de la province?

Le chemin est pavé de défis. Première difficulté : trouver les participants. « Pour la phase exploratoire, il y a eu beaucoup de recrutement sur les réseaux sociaux, puis, par le bouche-à-oreille », explique Lindsay Lamarche. Dans son quartier, le projet a d’abord rassemblé beaucoup de curieux, dont des jeunes parents, mais aussi des baby-boomers et des étudiants, signale-t-elle.

Solon s’est ensuite efforcé d’établir un lien de confiance entre les gens. Avant l’aventure, Lindsay Lamarche ne connaissait pas les autres participants de son voisinage. « Les deux organisateurs dans notre quartier étaient des gens très rassembleurs, raconte-t-elle. Pour mieux se connaître, on a pris une bière dans la ruelle tous ensemble. »

Pour dissiper les derniers doutes de ceux qui étaient craintifs à l’idée de prêter leur voiture, le collectif a conclu un accord avec Desjardins Assurances pour la phase pilote du projet. L’entreprise offrira une couverture spécialement adaptée, qui sera automatiquement incluse dans les tarifs (voir encadré).

Au-delà de Montréal, les Québécois sont-ils prêts à embarquer dans un système de partage multivéhicules aussi ambitieux? L’avenir de l’aventure de LocoMotion, dont le succès sera mesuré par la chaire Mobilité de Polytechnique, nous le dira. Chose certaine, en plus d’améliorer la mobilité et d’atténuer les effets des changements climatiques, une telle initiative citoyenne forge le sentiment d’appartenance à une communauté. On en a bien besoin!

Combien coûte la location d’une voiture avec LocoMotion?

  • Petite sortie : 11 $ pour 4 h, ou 10 km
  • Sortie moyenne : 23 $ pour 8 h, ou 50 km
  • Grande sortie : 45 $ par jour pour un maximum de 150 km par jour
  • Pour l’instant, l’emprunt de remorques à vélos est gratuit.