Comment être sobre des Internets

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28 mars 2019 - Amélie Côté, Spécialiste de la gestion des matières résiduelles et de l’obsolescence

Il y a quelques années, j’utilisais ma connaissance du réseau de transport en commun pour me rendre d’un point A à un point B. Maintenant, grâce à mon téléphone intelligent, je peux choisir le trajet le plus rapide à une minute près… du moins, jusqu’à ce qu’une inattention entraîne un « recalcul en cours » ou qu’un retard me fasse manquer une correspondance.

À force de nous fier à des applications, sommes-nous moins autonomes que nous l’étions avant le règne de la mobilité connectée? Ordinateurs, téléphones, clés USB, tablettes, liseuses, écrans… Les appareils électroniques, qui prennent de plus en plus de place dans nos vies, ont bousculé nos habitudes quotidiennes. Quand on pense à toute l’activité qui se déroule en une seconde sur Internet, ça donne le tournis! Tous ces clics nécessitent l’utilisation de parcs de serveurs qui conservent l’information et les données, aussi futiles soient-elles, que nous gardons à notre portée.

En 2018, l’OBNL français The Shift Project – un groupe de réflexion sur la transition énergétique – publiait une étude selon laquelle la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre (GES) aurait considérablement augmenté entre 2013 et 2018, passant de 2,5 % du total des émissions mondiales à 3,7 %! On parle ici de tous les appareils qui sont connectés ou utilisent un réseau, en tenant compte de leur production (l’extraction et la transformation des minerais pour en faire des métaux, par exemple), de leur utilisation (la connexion Internet ou satellitaire) ainsi que de leur fin de vie.

Fait étonnant, la production des appareils électroniques émettrait presque autant de GES que leur utilisation! Raison de plus pour les entretenir et les faire réparer!

Et quelles sont les deux principales causes de l’augmentation des GES associée au numérique? Les vidéos en streaming ainsi que l’achat d’un nombre de plus en plus important d’appareils électroniques (et leur renouvellement prématuré). Par exemple, en 2018, un(e) Américain(e) possédait en moyenne 10 appareils électroniques connectés consommant 140 gig de données par mois, comparativement à un appareil et deux gig par Indien(ne).

Maintenant, comment réduire notre empreinte environnementale numérique? J’ai réfléchi à des solutions à adopter au quotidien.

Une de celles que j’applique déjà, c’est d’avoir moins d’appareils et d’opter pour ceux qui sont adaptés à mes besoins. Mine de rien, choisir un ordinateur qui correspond à l’utilisation qu’on en fait est une manière concrète de réduire la quantité de matières premières nécessaires pour le fabriquer. Pour prendre mes courriels, écouter des vidéos et utiliser un logiciel de traitement de texte, nul besoin d’un appareil ultra performant et à la fine pointe de la technologie. Il y a même de super organismes qui s’affairent à réusiner des ordinateurs existants pour éviter que de nouveaux soient produits. Sinon, acheter de seconde main, c’est encore mieux!

Il y a aussi les petites habitudes à intégrer au quotidien. Toutes cumulées, elles peuvent avoir un impact considérable. En voici quelques-unes :

  • Limiter l’envoi de courriels, dont ceux accompagnés de lourdes pièces jointes.
  • Faire le ménage. Les courriels entreposés prennent de l’énergie, tout comme les documents, photos et autres fichiers qu’on laisse traîner dans le « nuage ».
  • Utiliser le nuage avec parcimonie : c’est bien pratique, mais tout n’a pas besoin d’y être!
  • Pour réduire l’utilisation des serveurs par lesquels transigent les recherches, on peut enregistrer les sites fréquemment utilisés dans la barre de favoris ou saisir directement leur adresse URL.
  • Éteindre les appareils électroniques après utilisation (ils consomment de l’énergie quand ils sont en veille).

Et finalement, ma principale résolution est d’adopter des pratiques de simplicité volontaire relativement à Internet. Cela fait plusieurs années que je constate à quel point je passe beaucoup de temps devant un écran. En y réfléchissant, j’ai réalisé que j’ai perdu beaucoup de réflexes qui me rendent plus autonome. Reprendre le pouvoir sur mon sens de l’orientation, chercher une définition dans le dictionnaire, laisser le doute planer dans une conversation sans avoir recours à un moteur de recherche, emprunter des bandes dessinées à la bibliothèque plutôt que de me brancher indéfiniment sur la dernière télésérie en vogue… Bref, déconnecter.

Ce serait mentir que de dire que j’y arrive tout le temps, mais j’essaie et je m’améliore tranquillement. Ce que je retiens de la sobriété numérique, c’est que c’est aussi une manière de me connecter avec moi-même dans un monde au rythme effréné.