Mange ta forêt

Plantation foret nourriciere
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En se promenant avec les jeunes enfants de la garderie qu’elle supervise, Anne Hébert s’arrête dans un parc aménagé devant le Cégep de Saint-Félicien pour la collation. Au lieu de trimballer un pique-nique pour l’occasion, les tout-petits en profitent pour cueillir des amélanches, de l’argousier, des kiwis arctiques, des pommes et des poires, ainsi que des noisettes et des noix de pins. Certains en profitent même pour tester leurs papilles en récoltant différents légumes, fleurs, fines herbes et épices boréales, qu’ils ramèneront à la maison pour assaisonner les plats familiaux. Un plaisir pour les jeunes enfants qui ont eux-mêmes participé à la mise en terre des plants dans cette forêt nourricière il y a à peine quelques mois.

Le scénario de récolte est pour l’instant fictif, car la forêt nourricière du Cégep de Saint-Félicien vient tout juste d’être implantée, mais Anne Hébert et les petits qu’elle supervise (qui ont bel et bien participé à la plantation) comptent bien en profiter dès que les premières récoltes seront prêtes.

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27 novembre 2017 - Guillaume Roy, En quête d'aventure

Une vingtaine de municipalités québécoises ont intégré le concept de forêts nourricières, dans lesquelles on implante une multitude de végétaux vivaces et comestibles, sur des terrains vagues ou des parcs municipaux. Le but : manger localement des produits sains et conscientiser la population sur l’alimentation locale comme outil pour lutter contre les changements climatiques.

En se promenant avec les jeunes enfants de la garderie qu’elle supervise, Anne Hébert s’arrête dans un parc aménagé devant le Cégep de Saint-Félicien pour la collation. Au lieu de trimballer un pique-nique pour l’occasion, les tout-petits en profitent pour cueillir des amélanches, de l’argousier, des kiwis arctiques, des pommes et des poires, ainsi que des noisettes et des noix de pins. Certains en profitent même pour tester leurs papilles en récoltant différents légumes, fleurs, fines herbes et épices boréales, qu’ils ramèneront à la maison pour assaisonner les plats familiaux. Un plaisir pour les jeunes enfants qui ont eux-mêmes participé à la mise en terre des plants dans cette forêt nourricière il y a à peine quelques mois.

Le scénario de récolte est pour l’instant fictif, car la forêt nourricière du Cégep de Saint-Félicien vient tout juste d’être implantée, mais Anne Hébert et les petits qu’elle supervise (qui ont bel et bien participé à la plantation) comptent bien en profiter dès que les premières récoltes seront prêtes.

 

« J’aime faire participer mes jeunes de garderie dans ces activités-là, ça permet de leur transmettre de belles valeurs comme le contact avec la nature, le plein air, l’importance de la biodiversité et le facteur communautaire, dit-elle. En plus, ça fait un lien avec mon programme éducatif et notre potager de garderie. Bien qu’ils soient petits, j’aime leur faire découvrir de nouvelles choses pour les éveiller au monde qui les entoure. C’est très important. Après tout, ils sont notre avenir. »

« On a transformé un terrain inutilisé en terrain nourricier, explique Émilie Lapointe, chargée de projet pour l’organisme environnemental Eurêko. C’est un moyen d’éduquer les gens en leur démontrant que c’est possible de planter des arbres fruitiers, des fines herbes et des fleurs comestibles à la maison. C’est aussi un outil pour lutter contre les changements climatiques, car nos aliments parcourent en moyenne 2500 kilomètres avant d’arriver dans notre assiette. »

Manger… et éduquer !

« Les gens ne viendront pas juste cueillir les végétaux, ils vont aussi apprendre à cultiver et à tailler les arbres fruitiers, ajoute Guillaume Maziade, professeur au Cégep de Saint-Félicien qui supervise le projet. Ça sera un milieu vivant, tant au point de vue de l’alimentation que de la science ou de l’éducation populaire. Ça va nous permettre de parler de la dynamique des arbres, des plantes couvre-sol ou encore des fixateurs d’azote. »

Les quatre étudiants en technique du milieu naturel qui ont coordonné le projet dans le cadre du cours « Développement durable » ont d’ailleurs profité de la journée d’inauguration, à la mi-octobre, pour faire la présentation de la forêt nourricière à la population.

Le projet permet non seulement de créer des ponts entre le Cégep et la communauté, mais aussi entre une panoplie de partenaires, tels que le Service budgétaire de Saint-Félicien, la Ville, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean, la MRC Domaine-du-Roy (25 000 $), Arbres Canada et le CN, qui a investi 25 000 $ dans le projet à travers le fonds EcoConnexions.

Tous ces partenaires ont des missions différentes, mais ils ont réussi à travailler ensemble pour réaliser un projet rassembleur unique.
Émilie Lapointe, chargée de projet pour l’organisme environnemental Eurêko

Avec 750 plants et 60 variétés de végétaux vivaces comestibles, la forêt nourricière de Saint-Félicien est la plus grosse au Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui en compte six autres (Chicoutimi, Larouche, Sainte-Monique, Saint-François-de-Sales, Saint-Fulgence, Mashteuiatsh). Mais l’engouement ne se limite pas à la région, car les forêts comestibles connaissent un véritable essor dans toutes les régions du Québec et on en compte désormais plus d’une vingtaine de Saint-Ubalde à Victoriaville, en passant par Québec et Sainte-Flore.

Mange ta ville

Après avoir implanté sept forêts nourricières, Eurêko a décidé de pousser le concept encore plus loin en lançant l’idée de mettre sur pied des municipalités nourricières. Le but : mettre le concept d’alimentation locale au cœur des projets des municipalités.

« Dans un premier temps, la municipalité doit dresser le portrait alimentaire des producteurs locaux pour savoir où ils sont situés et où on peut trouver les produits, explique Émilie Lapointe. Par la suite, on souhaite stimuler les réflexions lors de consultations publiques en demandant aux gens ce qu’ils mangeraient s’ils étaient coupés du reste du monde. Puis, on priorise les quatre projets les plus populaires. »

À Saint-Prime, le comité citoyen a décidé de miser sur l’implantation d’une serre communautaire à l’école primaire, d’un marché fermier sur l’aménagement de bacs de plantes comestibles (au lieu de bacs à fleurs) ainsi que d’un projet de transfert de connaissances sur l’agriculture.

« On souhaite mobiliser la population pour produire et consommer plus d’aliments localement, en impliquant les jeunes avec le projet de serre, mentionne Brigitte Gagné, conseillère municipale de Saint-Prime, qui a elle-même découvert certains produits lors de la démarche. C’est un changement de mentalité qui nous permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre. »

Pour soutenir quatre projets de municipalités nourricières (Saint-Prime, Bégin, Labrecque et Saint-Fulgence), Eurêko a reçu 60 424 $ du Fonds d’action québécois pour le développement durable (FAQDD). Le projet suscite tellement d’intérêt que le CIUSS a décidé d’investir 112 200 $ pour développer neuf autres municipalités nourricières au Saguenay-Lac-Saint-Jean au cours des prochaines années. Les trois premières villes seront sélectionnées au cours des prochains mois.