Une décharge électrique en transport se transmet à l’extérieur des grands centres urbains du Québec : le projet SAUVéR n’épargne personne et souhaite foudroyer les administrations municipales autant que le grand public… grâce à l’autopartage!
Lancé en mai 2017, le projet pilote SAUVéR est avant tout un acronyme : Système d’autopartage avec véhicule électrique en région. Il s’adresse autant aux employés des municipalités où il est implanté qu’aux citoyens des régions pour qui l’offre de transport se limite encore trop souvent à la voiture personnelle et aux quelques rares autobus à long trajet.
Le projet est présentement à l’essai dans six municipalités du Québec : Bromont, Nicolet, Rivière-du-Loup, Plessisville, Témiscouata-sur-le-Lac et Sainte-Julienne ont acheté 10 voitures de modèles Spark ou Volt ainsi qu’une vingtaine de bornes de recharge. Et l’onde SAUVéR ne s’arrête pas là. Au printemps prochain, 10 autres municipalités prendront le virage électrique : Maniwaki, Saint-Siméon, Carleton-sur-Mer, Îles de la Madeleine, la MRC Pontiac, Saint-Charles, Saint-Constant, Saint-Fulgence, Sainte-Martine et Varennes.Les objectifs de SAUVéR
- Réduire les GES et l’empreinte écologique en transport
- Développer l’autopartage en régions
- Développer une route électrique verte au Québec et au Canada
Réduire les coûts
Pour ces villes et villages, réduire l’impact des coûts énormes en carburants dans la gestion de la flotte municipale est un atout très attrayant.
Instigateur du projet SAUVéR, YHC Environnement l’a compris et offre une solution clé en main aux municipalités : des voitures munies d’un GPS qui comptabilisent les distances, un système de déverrouillage automatique et une plate-forme de réservation pour les utilisateurs.
En somme, il offre un ensemble d’outils qui permet aux petites municipalités d’implanter un système de gestion de flotte des plus efficaces.
Une nécessité selon le président Yves Hennekens et son équipe qui ont constaté que la planification des usages des véhicules n’est pas toujours optimale. « Par exemple, certains véhicules compacts sont sous-utilisés alors que les pick-up sont souvent trop privilégiés, même avec un seul passager à bord », souligne-t-il.
Autre constat, les distances parcourues dépassent souvent les estimations de départ. Utiliser un modèle électrique pour se déplacer permet alors de limiter les dépassements de coûts. Dans le cas de Bromont, selon l’estimation de YHC Environnement, l’ajout d’un seul véhicule électrique permettra d’éviter l’utilisation d’un pick-up sur une période de cinq ans, un gain direct énorme en réduction d’émissions polluantes. Quand on sait qu’un Chevrolet Silverado 2018 qui parcourt 25 000 km par année émet 7730 kg éq. CO2, en 5 ans le total d’émissions évitées atteint 38 650 kg éq. CO2.
Une autre phase en cours de développement pourrait susciter un engouement certain, soit la construction d’un premier modèle de station-service électrique au centre-ville d’une des municipalités où SAUVéR est déjà en activité. L’infrastructure, en discussion et préparation, serait dotée d’une borne de recharge rapide Niveau 2 où les citoyens pourront notamment prendre possession du véhicule.
À Plessisville, la politique de la ville incite les employés à utiliser la Volt ou la Spark en premier lieu plutôt que d’avoir recours au véhicule personnel. Quelques citoyens en ont même fait l’essai durant une location de voiture et se sont dits très satisfaits. « Cela permet de faire tomber de fausses perceptions », confie Dominic Doucet, chargé de projet à la direction générale. Il compte d’ailleurs proposer des véhicules aux résidences pour personnes âgées, une solution intéressante de covoiturage pour leurs besoins en direction de l’hôpital ou pour des déplacements à la pharmacie.
Du côté de Bromont, on a plutôt décidé de se tourner vers des organismes à but non lucratif, qui seront contactés dans les prochains mois, pour explorer la façon dont les véhicules électriques pourraient répondre à leurs besoins de déplacement.
SAUVéR est appuyé par la Fédération canadienne des municipalités (FCM), un leader dans la lutte contre les changements climatiques qui a offert une subvention de 350 000 $ à même le Fonds municipal vert.